Goélette de pêche Benjamin W. Latham [Model Shipways 1/48°] de Fred P. (chantier)

Bonjour à tous,
Après une courte pause, j'ai commencé la construction du Benjamin W. Latham.
Ce bateau est une goélette de pêche au maquereau. Lancée en 1902, cette goélette est plutôt petite avec une jauge de 72 tonnes alors que le standard de cette époque était plutôt de 120 tonnes. Sa longueur totale est de 40 mètres.
Le Benjamin W. Latham est conçu pour la pêche à la senne, c'est à dire à l'aide l'un large filet de surface qui encercle le banc de poissons. Pour cela, il est associé à une chaloupe de 12 mètres. En dehors de la phase de pêche, cette chaloupe est en remorque car la taille de la goélette ne permet pas de la hisser à bord.
Après 2 ou 3 saisons de pêche, le Benjamin W. Latham a été équipé d'un moteur thermique de 48 chevaux avec une hélice latérale (du côté opposé au filet).
Il semblerait qu'à partir de 1920, la goélette aurait été démâtée et ne serait plus utilisée qu'au moteur. Vendue à un armateur portoricain on retrouve sa trace en 1939 sans savoir à quoi elle ressemblait alors ni quelle était son utilisation. Elle a été perdue en 1943 à San Juan.

Passons au kit.
Il s'agit d'un kit à l'ancienne. Sa première version date de 1972. Le kit a été un peu modernisé en 1993, s'offrant quelques planches découpées au laser. Mais c'est vraiment minimaliste. La notice ne comprend aucune photo, seulement des croquis. Toutefois, les explications (uniquement en anglais) sont détaillées et il y a dans la plupart des cas trois procédures : Comment c'est fait dans la réalité, comment ça peut être simplifié pour les modélistes aguerris et comment ça peut être simplifié pour les modélistes débutants.
L'accastillage est assez moyen : des poulies moches, de nombreuses pièces en britannium moulé (alliage d'étain, de cuivre et d'antimoine) dont certaines sont très bien, d'autres moins, des cordages moches.

Voici le contenu de la boîte :






Les couples sont en contreplaqué. Tout le reste est en tilleul. Contrairement à la Confederacy, le bois est de très bonne qualité.
La fausse quille, la quille, l'étrave et le safran sont constitués de deux épaisseurs de tilleul. Au total, 6mm d'épaisseur :


L'étambot doit être affiné, ainsi que le bas de la fausse quille pour servir de râblure :


Au milieu, il y a un raccord des deux parties de la fausse quille. Il est très important de bien aligner ces deux parties car il y a du jeu dans la jointure. Pour cela, il faut tracer avec précision la ligne d'eau n°6 (le trait horizontal) sur chaque partie et les aligner avec une règle pendant que la colle sèche :


Vue de l'ensemble fausse-quille, quille, étrave :


Le chantier est un peu plus avancé. Les couples sont en place et collés, ainsi que le tableau arrière et la gouttière :


Les gouttières sont prédécoupées. J'ai donc monté les couples à blanc, puis ajusté les gouttières, ce qui permet de bien régler leur positionnement. Je passe ensuite de la colle à bois au pinceau à chaque intersection couple-quille. Ça suffit pour coller correctement les couples et on est sûr que la gouttière sera bien en place puisqu'elle sert de gabarit :


La partie arrière avec l'étambot et la quille. Le safran est monté à blanc :


Le tableau arrière était censé être courbé à la vapeur. Je n'ai pas réussi à le cintrer car je ne maîtrise pas la technique de la vapeur. J'ai donc collé des bouts de tilleul additionnels et poncé le tout pour obtenir la courbure. Le tableau est courbé dans deux sens. Au niveau de son raccordement avec la quille il est un peu sphérique. Il sera recouvert de virures par la suite :


Le trou de passage de l'axe du safran est à réaliser comme on peut ! Il est optionnel. En mode débutant le safran est fixe. Trouver le bon angle est compliqué. De plus l'axe étant un toron de 5mm et la quille mesurant 6mm, j'ai préféré ajouter deux flasques latérales  pour renforcer :






Pour le passage des mâts, il faut ajouter des morceaux (dans des chutes de bois, comme l'indique la notice), et les creusant un peu pour le passage des mâts. Aide toi et le ciel t'aidera...


Voilà, pour le moment j'en suis là. A l’œil les courbes sont régulières, la symétrie est bonne la quille est bien droite. Je vais pouvoir commencer le bordage...
A ce stade, j'ai déjà utilisé pratiquement toutes les pièces prédécoupées. Maintenant c'est du scratch
A bientôt
Fred

Beau elancement d'étrave cette goélette
C'est rare de voir un vrai plat bord dans un kit.

Je me pose...

Projet intéressant que je vais suivre.

salut.cest bien partit ce montage.bon montage a toi.

a+

Beau début de montage et bien évidemment...bah je vais suivre
Bien à toi!

Le modèle est assez évolué; j'en ai fait à base d'un sabot.

Hi Fred.
Cette intro (choix nouveau, historique concis du bateau, descriptif critique du kit, démarrage impeccable du chantier) va en motiver plus d'un à suivre ce nouveau défi promis à plein d'astuces.

P'tite question : les baguettes de virures fournies sont aussi en tilleul ?
PS : concernant le remplacement des cordages "moches", j'imagine que cela ne devrait pas être un gros problème... 

Bonjour Fred,

Encore un beau chantier en perspective.

Je vais suivre cela avec beaucoup d'attention, pour les trucs et astuces du scratch.

Bonsoir ! 

Je suis aussi  

Florent

Merci les gars

Yves31 a écrit:

P'tite question : les baguettes de virures fournies sont aussi en tilleul ?

Oui, tout est en tilleul mais il est de bonne qualité.

Amitiés.

Bonjour Fred,

Ce qu'il y a de super quand on suit tes projets, c'est que, à chaque étape, on apprend plein de petits trucs.
Je vais suivre avec attention.
Merci
LB

Beau début

Je monte à bord pour suivre

Paul

Je vais suivre aussi, pour le résultat et pour tous les conseils et astuces. 
Bonne continuation

Bonjour
J'aime beaucoup ce type de coque élancée.
Je vais suivre ton chantier.
Amitiés 
Patrick

  Je m'installe!

Bonjour  

Joli projet original, je n'ai trouvé aucune photo du vrai navire ?!
Les dimensions et lignes de la coque rappellent celles du Bluenose.

Bonjour à tous et merci de suivre mon projet.
Le bordage suit son cours sans trop de surprises.




Les renforts d'écubier sont placés. Deux morceaux en V pas très faciles à ajuster, en plus avec le trou pour le beaupré. Ils sont trop hauts mais seront ajustés plus tard pour être à la même hauteur que les pavois.




La coque sera peinte, donc je n'ai pas été très minutieux sur le brochetage. Comme le cintrage commençait à être un peu appuyé au niveau du bouchain, j'ai ajouté deux virures de compensation. Normalement, sur ce type de coque on n'en a pas besoin. Mais j'aurais dû effiler d'avantage les virures à la proue et à la poupe pour m'en passer.


La quille-étrave sera un peu chanfreinée à la fin.




Je commence à border l'étambot. La râblure joue tout son rôle et permet de bien emboiter les lattes :


Voilà où j'en suis aujourd'hui. Je gratte et ponce le plus gros au fur et à mesure de l'avancer du bordage. La finition sera faite quant tout sera bordé.
Comme c'est une construction à l'ancienne, j'aurai accès à la cale pour renforcer le bordage à la colle-sciure, avant de border le pont. Souvent il y a un faux pont en contreplaqué qui empêche cette opération. Je ne suis pas convaincu que ça serve à quelque chose. Je ne l'ai jamais fait jusqu'à présent et je n'ai pas eu de problèmes de fissures. Mais j'ai de la colle, j'ai de la sciure...

Amitiés.
Fred

Bon sang quel beau chantier propre, net et au cordeau, du bel ouvrage

Bonsoir Fred,

Je sors de quelques jours dans le désert du sud marocain, quasiment sans wifi et je viens de regarder ton post. Comme d.habitude, rien à dire, tout est net, précis et intéressant. Je vais suivre ta construction avec grand plaisir.

Amicalement Georges

Comme à l'accoutumé, le Maître nous instruit avec excellence.

impatient de voir la suite

Amicales salutations

Merci de suivre mes travaux
Le bordage de la coque, ou du moins la partie en dessous du pont est terminée. Il reste bien sûr la finition, grattage, ponçage, re-grattage, re-ponçage mais il n''y a pas trop de gros défauts. Quelques calfatages à la pâte à bois et ça devrait suffire.
Mais j'avoue ne pas être au niveau du bordage de l'Endeavour de Georges qui a mis la barre très haut



Le brochetage près de la quille n'a pas été simple mais il ne concernait que 4 lattes de chaque côté :


J'ai commencé le bordage du tableau arrière :


Je vais m'attaquer aux pavois qui sont percés d'un grand nombre de dalots rectangulaires qui ne doivent pas tomber au niveau des jambettes, sachant qu'il faut en ajouter deux fictives entre chaque couple.
J'ai aussi un soucis avec le safran qui rentre pile poil, en forçant un peu pour passer le redent de la quille. Je ne sais pas comment je vais faire quand il y aura les ferrures. Je vais sans doute devoir ovaliser un peu le trou.

Amitiés.
Fred

Bonjour
Joli début et une très belle coque.
Je prends une lace pour la suite.
Bonne construction.

J'ai appris un truc que je n'osais pas faire.
Couper les lattes au niveau d'un couple.
Je m'embêtais à les faire d'une seule longueur. D'où des chutes non négligeables.

merci.

Cette coque est vraiment très bien faite.
moi aussi j'ai appris qu'on peut couper une virure au niveau d'un couple.
Très bonne info
Bravo
Amitiés
patrick

Bonjour,
C'est même conseillé d'avoir plusieurs planches par virure. Dans la réalité les arbres n'étaient pas assez grands pour toute la longueur du navire.
De plus, il est plus facile d'ajuster des planche pas trop longues. Une planche couvrant 5 ou 6 couples est un bon compromis. Bien sûr, il faut décaler d'un couple au moins les virures adjacentes pour ne pas avoir des jointures toujours sur le même couple. C'est le même principe que pour le pont.
Amitiés.
Fred

Bonsoir à tous,
C'est la première et la dernière fois que j'enduis l'intérieur d'une coque avec un mélange de sciure et de colle !! J'ai frôlé la catastrophe. La l'humidité de la colle a fait gonfler les lattes par l'intérieur et j'ai cru devoir tout recommencer. En plus ma sciure était trop grosse (sciure de fraiseuse, pas de ponçage) donc c'est très moche. Heureusement que ça sera tout caché.
En attendant que ça sèche je me suis fait un sang d'encre. J'ai même dû mettre une vis pour remettre une virure en place. Une fois sec, c'est à peu près revenu mais j'ai dû tout reponcer en priant sainte Pâte à bois.
Donc, adieu l'idée du renfort à la sciure...


 
A l'intérieur, on dirait qu'un castor a vomi dedans !!


Autre sujet bien complexe : les dalots. Il y en a une floppée, pas tous de la même largeur, de 3mm de large en moyenne pour 1mm de haut et ça a été une belle galère


En plus il faut faire une petite moulure d'environ 0,4mm qui devrait être peinte en jaune


C'est tout pour aujourd'hui.
Amitiés.
Fred

Belle régularité pour les dalots. 'Gabarit ou main levée ?)

Bonne suite et bonnes fêtes.

Le mieux est parfois l'ennemi du bien. 
Quelle drôle d'idée de remplir un bordage parfait de cette pâte repoussante qui ne doit être au mieux qu'un pis aller... Heureusement que c'est sans conséquence.
Comment as tu fait les dalots ? Avec un ciseau à bois ?

kerezou a écrit:

Belle régularité pour les dalots. 'Gabarit ou main levée ?)

Bifidus a écrit:

Le mieux est parfois l'ennemi du bien. 
Quelle drôle d'idée de remplir un bordage parfait de cette pâte repoussante qui ne doit être au mieux qu'un pis aller... Heureusement que c'est sans conséquence.
Comment as tu fait les dalots ? Avec un ciseau à bois ?

J'ai lu partout qu'il fallait faire ce traitement pour éviter les fissures avec le temps. Je ne l'avais jamais fait parce que je n'y croyais pas trop et que souvent on a un pont en contreplaqué posé avant le bordage et qui rend l'accès impossible à l'intérieur une fois le bordage posé. Là j'y avais accès et je me suis dit "pourquoi pas ?". Mais je ne le referais pas.
Pour les dalots j'ai utilisé deux techniques différentes, une pour l'arrière, une pour l'avant. A partir de la moitié de la coque, il y a un décrochement du pont. L'arrière est plus haut que l'avant. Les dalots ne sont donc pas sur la même ligne. Pour l'arrière j'ai collé des tronçons de latte de 1mm d'épaisseur sur le bord du plat-bord, puis par dessus une latte carrée dans laquelle j'ai fait une gorge au tarabiscot puis à la lime. Il suffit ensuite d'araser les tronçons de latte. Pour l'avant, j'ai fait des encoches au cutter avant de coller la latte.
Par dessus il va y avoir encore une latte de ceinture, plus fine, avant la lisse. Il y a encore du boulot...
Bonnes fêtes à tous.
Fred

Mauvaise expérience en effet ! Je n'ai jamais rencontré ce problème, mais je frai gaffe si ça se présente...

Bonjour, 

Je ne peux m'empêcher de rajouter mon grain de sel... moi aussi j'ai lu dans les livres avant ma première maquette l'histoire de mélange colle sciure pour éviter les fentes plus tard, et moi aussi j'ai été coincé dés ma première par le pont en contreplaqué collé avant le bordée.... le livre conseillait une fixation "provisoire" du pont. Je faisais une sorte de  compromis en enduisant de colle l'intérieur de la coque avec mon petit doigt en cours de construction de celle-ci. 
J'imagine qu'en cas de double bordée c'est superflu... ? ma plus vielle coque a 10 ans maintenant, heureusement ma de fente pour le moment. 
Je suis content de voir ce que ça donne grâce à toi. Oui ce n'est pas très esthétique, mais on ne voit rien par la suite, et pour le coup, les fentes, tu dois vraiment être tranquille ... 

Merci du partage et bonne suite ! 

Florent

Étonnant :/
Je suppose que cela dépend du bois etc
J'ai fais un mélange pour mon langoustier (je vois parfois des sortes de toiles achetées en pharmacie ) et aucun problème, j'ai fais ça avant le ponçage de la coque et après la fixations des jambettes.

C'est étonnant tout les dalots,en général on pose les jambettes et la fargue (première virure de pavois avec une gorge pour mettre une couleur différente) est simplement posée un peu plus haut, ce que j'ai fais sur mon thonier.

Bonsoir Fred,
De retour à Toulouse, j'ai regardé ton travail et comprends que tu a dû avoir peur.
Comme toujours un grand plaisir à regarder le montage. 

 J'ai le même souci d'inquiétude des fissures même minimes sur la coque de l'Endeavour et suis en train de me poser la question pour le Germania: double bordé en décalant l'axe des virures ou bien simple bordé et tissu de verre avec résine. Pour l'instant je serais plutôt tenté par la première proposition, qu'en penses-tu ? Par la suite la coque sera laquée en blanc, ce qui ne pardonne rien.

Amicalement Georges

Bonjour à tous,
Encore 3 photos de l'avancement de ma goélette.
Le pont en cours de réalisation. J'ai aussi ajouté les jambettes complémentaires et commencé à les peindre.
Les lattes du pont sont des baguettes de section carrée de 1,6mm de côté. Sur ce bateau les lattes du pont étaient très fine pour, parait-il, améliorer l'étanchéité.
J'utilise du papier noir entre chaque latte (Clairefontaine, pas Canson car le Canson noirci tout au ponçage).


Les écubiers sont tubés en laiton de 4mm de diamètre :


Trouver le bon angle pour avoir des écubiers symétrique a été un vrai chalenge :


La partie arrière du pont est maintenant presque terminée. je vous ajouterai des photos bientôt.
Amitiés.
Fred

Personnellement j'utilise du syntobois .Je tapisse l'intérieur de la coque d'une grosse couche de syntobois.
Quand c'est accessible bien sur.Apres séchage, aucun problème.Cela permet un ponçage tranquille, car même si une virure "disparait" dans le ponçage, il reste le syntobois.Je l'ai fait sur 2 coques , dont l'ENDEAVOUR.Sans problèmes.