Barque du lac Léman [scratch 1/48°] de LeDjé

Les barques du Léman étaient des bateaux à voiles latines chargés du transport de matériaux de construction (sable, pierres de taille…) sur le lac Léman.

On distinguait deux types : la barque à proprement parlé d’une capacité de 90 à 180 tonnes et le brick (autrefois nommé brigantin) de 30 à 70 tonnes.
Il existait une troisième catégorie, les cochères ou corsaires, bateaux partiellement pontés à fond plat de 15 à 30 tonnes transportant leur charge à fond de cale. Il n’en est pas question ici.

Ces bâtiments portaient leur charge sur le pont dont la dimension était augmentée par des apoustis, sorte de galeries latérales débordant du pont et permettant la circulation lorsque le pont était encombré de marchandises.

L’origine de ces barques reste en partie imprécise mais, tant par la similitude du vocabulaire employé que par les ressemblances de construction, l’influence des galères méditerranéennes, en passant par les galères de Savoie et Genève, semble attestée.

La navigation sur le lac Léman était idéale pour le transport des marchandises issues de l’extrémité de la route de la soie ou provenant de Gênes et Venise via les cols du Grand St-Bernard et du Simplon. Elle permettait de contourner les deux éperons rocheux situés au nord et au sud du lac. Mais la rivalité entre Genève et les ducs de Savoie pour s’approprier le commerce sur le lac ont fortement influencé la construction des barques en leur conférant des caractéristiques guerrières autant que marchandes. Les savoyards firent construire, au XIII^ème siècle, la première flotte de 4 ou 5 galères à voiles latines par des charpentiers génois. Ce n’est qu’au XVI^ème siècle que la voile latine apparu sur des bâtiments de transport, voile carrée à l’avant et latine à l’arrière.

En 1671 le duc de Savoir Charles Emmanuel II fit venir de Nice le constructeur réputé Laurent Dental et lui commanda deux bâtiments dont le Saint Charles. Ces bateaux possédaient encore bastingages, éperon et château arrière, pouvaient être armés de canons et étaient propulsés par 22 rames et deux voiles latines. Il élargit la coque et diminua le tirant d’eau et adopta une quille saillante. Les qualités nautiques de ces bâtiments firent grande impression à l’époque.

Puis, en 1691, Dental modifie ses plans et construit la Gaillarde, véritable ancêtre des barques modernes. Il supprime le château arrière et les bastingages et abaisse les « apoustis » au niveau du pont, créant ainsi une sorte de coursive. La poupe, peu profonde, permettait d’aborder la grève par l’arrière pour effectuer chargement et déchargement. Une dizaine de barques furent construites sur son modèle.

Dans son ouvrage Gérard Cornaz a répertorié 90 barques et bricks à partir de la fin du XIX^ème siècle (1860 environ). L’activité de construction et de réparation s’est définitivement arrêtée en 1938.

Actuellement, il existe cinq bâtiments assurant un service touristique et dus aux efforts de restauration puis de reconstruction de plusieurs associations. Ce sont :
Barque la Savoie, Evian
Barque la Neptune, Genève
Barque la Demoiselle, Villeneuve
Brick la Vaudoise, Lausanne-Ouchy
Cochère l’Aurore, Saint Gingolph
 
La Savoie, qui nous concerne ici, a été construite au chantier de la Belotte, dans le canton de Genève en Suisse. Elle navigua de 1896 à 1940. Son port d’attache était la Meillerie (à l’est d’Evian) où se situait les carrières de pierres.
Une réplique a été réalisée à partir de 1997 et lancée à Thonon-lès-Bains en 2000. Longue de 35 m et large de 9,5 m la surface des voiles est de 350 m2 et elle pouvait porter 165 tonnes de pierres. Elle est considérée comme le plus grand bateau à voile latines du monde.

Les références qui m’ont servi ici dont les ouvrages :
               Les barques du Léman - Gérard CORNAZ - Edition des 4 Seigneurs - 1976
               Une barque des rives du Léman « la Savoie 1896 » - Hubert FLATRES – Edition A.N.C.R.E. -

Je me pose la

jolie , ça promet , je m'installe aussi 

Commençons par le berceau de construction.







On s'aperçoit que la tonture du pont est très importante.

Bien le bonjour

elles sont jolies ces barques 

MRB avait consacré un numero sur ces embarcations

ça va pas être simple

Oh ce n'est pas une construction très compliquée.

Il n'y a pas énormément de détails ni de choses très complexes.

Le seul problème est le manque d'information et le manque de détails dans les plans disponibles, sans compter les erreurs.

Les couples sont photocopiés puis collés sur une planchette de poirier de l'épaisseur adéquate et ensuite découpés à la scie à chantourner.



Voici l'ensemble des couples et des varangues après découpe.

Bonjour
Voici un complément de documentation. C'est une fiche technique publiée vers 1965 dans la revue "CoeursVaillants-J2Jeunes"
 
 Michel

Elles font quelle épaisseur au 1/48 ?

Yoann gui a écrit:

Elles font quelle épaisseur au 1/48 ?

Elle font de 2 à 3 mm d'épaisseur. Pour ma part j'ai choisi l'épaisseur maximale de 3 mm (environ 14 cm à l'échelle 1).

Finallement non, le personnage est de la bonne taille




La mesure avec le kutch au 1/33 ,donne 3.50 et des poussiere en multipliant par deux , cela donne 7.60 et des poussiéres, donc le dessin est au 1/66 ,Le personnage suivant ces mesures aurait une taille de 1.65-1.70 m,donc les proportions seraient bonnes ,A moins que le dessin vaut ce qu'il vaut. parce que le tirant du dessin donne 1.70 m, Il faut vous référer ,de préférence a vos livres qui ont plus de valeur que cette fiche de vulgarisation des années soixante
Michel

Joli navire!

Les différentes pièces de la quille sont découpées, collées et l'ensemble est disposé sur le berceau.



Les éléments des couples sont eux aussi collés, en vérifiant par superposition sur le plan de leur bonne disposition et que les angles sont bien respectés.



Il reste à disposer tout ça sur la quille.

Tu traces !

J'ai commencé à assembler les couples dans la partie centrale.

Certains écartement ne sont pas correctement respectés. Je décollerai et recollerai plus tard.

Cela commence à donner une petite idée du volume.

Avec retard, je m'installe aussi.

joli sujet

En plus je découvre un berceau de construction que je ne connais pas.
Donc double intérêt.

Une belle histoire et un beau projet que je vais suivre.

Bravo!

Je m'inscris aussi pour la suite

Merci beaucoup pour ces compliments. 

Je vais tacher de ne pas vous décevoir.

Le progression de l'installation des couples se poursuit.



Il ne reste plus que la poupe à terminer.

Certains couples ont été repositionnés.



Une vue de la proue.
Il y a des retouches à refaire.



Une autre avec les couples arrières qui restent à poser.

joli squelette 

On dit membrure plutôt, un couple c'est quand on en colle deux ensemble.
Tu n'as pas peur de la sortir du chantier déjà, l'ensemble doit être fragile ?

Tout cela me semble bien fragile pour déjà sortir de son chantier.
Prend garde que rien ne bouge ou se casse, cela serait dommage vu le travail déjà réalisé...
Au niveau des maîtres couples n’y a t’il pas une déformation dans ton chantier sur la photo présentée ?

Yoann gui a écrit:

On dit membrure plutôt, un couple c'est quand on en colle deux ensemble.
Tu n'as pas peur de la sortir du chantier déjà, l'ensemble doit être fragile ?

Tu as raison, compte tenu qu'il n'y a qu'une épaisseur, le terme de membrure est plus approprié. Mais j'utilise le terme avec parcimonie car il désigne surtout l'ensemble des couples représentant le squelette du bateau.