La Perle mise au sec à Cherbourg

La Perle mise au sec à Cherbourg:

Plus ici: Mer et Marine https://www.meretmarine.com/fr/content/la-perle-mise-au-sec-cherbourg

Publié le 08/01/2021 par Vincent GroizeIeau

Transportée depuis Toulon par le navire semi-submersible Rolldock Storm, arrivé le 18 décembre à Cherbourg, le sous-marin nucléaire d’attaque Perle a rejoint le 6 janvier le dispositif de mise à l’eau (DME) situé dans le prolongement du chantier normand de Naval Group. Le bâtiment a été mise au sec par l'énorme ascenseur qui sert habituellement à la mise à l'eau des nouveaux sous-marins sortant de la nef Laubeuf.

Cette opération intervient dans le cadre des travaux de réparation décidés suite à l’incendie qui a gravement endommagé la Perle en juin dernier. A cet effet, la partie avant de la Perle, jusqu’en arrière du kiosque, va être découpée. Elle sera remplacée par la même section provenant du Saphir, premier des six sous-marins de cette série à avoir été retiré du service. En prévision de son désarmement, il avait rejoint Cherbourg en juillet 2019. L’ancien Saphir va lui aussi être mis hors d’eau via le DME afin que sa partie avant soit découpée, puis ressoudée sur la Perle. Si tout se passe comme prévu, cette dernière repartira à l’automne prochain vers Toulon, où son arrêt technique majeur reprendra là où il s’était arrêté lors de l’incendie intervenu le 12 juin dernier. La remise en service du SNA est prévue en 2023.

Merci pour l'info illustrée ,je me demandai ce qu'elle pouvait devenir. Voilà la réponse.

Oui, merci Pascal ; info intéressante répondant probablement à nombre d'entre nous.
Peut-être aura-t-on alors des clichés de la manip avec le fameux "énorme ascenseur" ?

Ça sera intéressant si on a la possibilité de suivre la suite de cette réparation.
C'est très spectaculaire ces technique qui consistent à couper un bateau en deux et à "ressouder un autre morceau".
Je me souviens de ces bateaux (des pétroliers je crois) qui étaient jumboïsés aux chantiers de La Seyne sur Mer avec les deux parties de coques un temps séparées avant que la partie rajoutée soit mise en place. (Les chantiers de La Seyne ont disparu depuis longtemps et seuls les vieux dont je fais de plus en plus partie en gardent le souvenir.)
L'ignorant des calculs et des techniques de constructions navales modernes que je suis ne peut qu'être impressionné par ce savoir faire des chantiers de constructions navales.

Un exemple:

Publié le 21/06/2018 par Vincent Groizeleau

Le chantier Saab Kockums de Karlskrona vient de remettre à l’eau le Gotland, qui a bénéficié d’une refonte à mi-vie intégrant de nombreux équipements nouveaux destinés aux futurs sous-marins du type A26. Il s’agit notamment du système de propulsion anaérobie (AIP) Stirling Mk3, qui remplace le Stirling Mk2 dont disposait le Gotland depuis sa mise en service en 1996. Cette opération a notamment nécessité de scinder la coque. La découpe de celle-ci,  outre le changement d’AIP, a aussi permis d’ajouter une petite section servant de sas destiné aux forces spéciales.

Mer et Marine https://www.meretmarine.com/fr/content/le-sous-marin-suedois-gotland-remis-leau-apres-refonte

Bien le bonjour

c'est fou ce mode de reparation on coupe on remet un morceau et on ressoude

en gros, ils font du scratch à l'échelle 1/1

La jumboïsation de navires se pratique beaucoup et depuis longtemps.

Le probléme pour des navires de charge, c'est parfois la puissance moteur qui peut être un faible après cette allongement, notamment par mauvais temps. Pour les paquebots, c'est moins un problèmes car ils sont déjà assez puissants à l'origine.

"Jumboïsation du MSC Armonia, soit un allongement de 24 m pour 200 cabines supplémentaires. Le bateau est découpé en  2 morceaux puis un module préfabriqué est inseré en les 2 parties du navire. C'est le premier navire de la flotte MSC croisières qui est ainsi allongé et modernisé... c'est le "programme renaissance" qui prévoit la jumboisation de 4 bateaux de la compagnie MSC croisieres."

https://youtu.be/hxad4ZxS6vE


Timelapse des navires de croisière - Extension du Balmoral à Blohm+Voss
"Nous avons tourné ce film en accéléré pour les chantiers navals Blohm+Voss en 2007".

https://youtu.be/mwG7z_aowKw

Si mes souvenirs sont bons, il y a eu un cas connu des spécialistes pendant la Deuxième Guerre Mondiale avec deux destroyers anglais endommagés.
La moitié arrière du premier a été greffée sur la moitié avant du second et le navire qui en est sorti a été rebaptisé d'un nom composé des moitiés des noms des destroyers.
Il y a certainement quelqu'un sur le forum qui se souviendra de ce cas et pourra donner plus de renseignements.

Moi j'ai travaillé sur une barge iranienne qui s’appelait Abouzard 1200. C’était l'arrière d'un ancien transport de marchandise (Abouzard), ils ont coupé devant le château et soudé une barge de pose de pipeline (la 1200).

Franchement pas une réussite

dis donc Iceman t'ais vrai mine d'or tu à travailler dans la marine,ou tu et toujours actif.
parce que les infos du compartiment torpilles du saphir j'avais pas.

Cédric a écrit:

Si mes souvenirs sont bons, il y a eu un cas connu des spécialistes pendant la Deuxième Guerre Mondiale avec deux destroyers anglais endommagés.
La moitié arrière du premier a été greffée sur la moitié avant du second et le navire qui en est sorti a été rebaptisé d'un nom composé des moitiés des noms des destroyers.
Il y a certainement quelqu'un sur le forum qui se souviendra de ce cas et pourra donner plus de renseignements.

Bonsoir à tous,
On peut aussi citer le contre-torpilleur "le Malin" qui, après abordage avec son sister-ship "le Terrible", recevra à la fin de la 2ème GM la partie avant de son autre sister-ship, "l'Indomptable", qui croupissait à Toulon depuis le sabordage du 27 novembre 1942. La greffe sera réalisée aux chantiers de la Ciotat.
Plus près de nous, en 1973, l'escorteur rapide "le Corse", après une collision avec l'escorteur d'escadre "du Chayla", recevra l'étrave de son sister-ship "le Bordelais", en réserve au fond de la Penfeld, à Brest, pour ses quelques mois d'existence restant. Pendant plusieurs années, l'ex "Bordelais", avec son avant tronqué, servira de ponton au quai des flottilles de Laninon, contre lequel viendront s'accoster les dragueurs de mine.
A+
Alain

Cédric a écrit:

Si mes souvenirs sont bons, il y a eu un cas connu des spécialistes pendant la Deuxième Guerre Mondiale avec deux destroyers anglais endommagés.
La moitié arrière du premier a été greffée sur la moitié avant du second et le navire qui en est sorti a été rebaptisé d'un nom composé des moitiés des noms des destroyers.
Il y a certainement quelqu'un sur le forum qui se souviendra de ce cas et pourra donner plus de renseignements.

Tu fais peut-être allusion aux deux destroyers HMS Nubian et HMS Zulu (Tribal class lancés en 1909, à ne pas confondre avec "l'autre" Tribal class de 1940). Le Nubian fut torpillé pendant la bataille de Dover Straits en 1916 et perdit toute son avant.
Le Zulu, de la même classe, heurta une mine dans la Manche et perdit toute son arrière. Remorqué dans un port français il fut rapatrié à Portsmouth.
Là, la Royal Navy créa ce qui fut surnommé un "Frankenship" en soudant ensemble les deux moitiés pour en faire un nouveau navire, le HMS Zubian qui eut une carrière très active, coulant le sous-marin UC-50 et participant au premier raid sur Ostende.
https://en.wikipedia.org/wiki/HMS_Zubian

Il y a un cas célèbre avec nos contre-torpilleurs français : en décembre 1944, au cours d'exercices en méditerranée le Terrible entra en collision avec le Malin, détruisant sa partie avant.
Le Malin fut remorqué à La Ciotat ou la partie avant fut découpée et on souda à la place celle récupérée sur l'épave de l'Indomptable, sabordé deux ans auparavant. Le Malin repris du service en novembre 1945.
D'après Jean Lassaque une plaque à l'intérieur, à l'endroit du joint indiquait "Ici se termine le Malin et commence l'Indomptable"
Source : Jean Lassaque, les contre torpilleurs classe Fantasque

Dans certains cas un bateau en devient... deux. Ainsi en décembre 1942 le destroyer britannique HMS Porcupine (P class) encaissa une torpille de l'U-602 entre Gibraltar et Alger et fut coupé en deux. Les deux moitiés qui flottaient toujours furent remorquées à Alger, ou les ouvriers français les débarrassèrent de tout l'armement et l'équipement pour les alléger. Il fut finalement décidé de les rapatrier en Grande Bretagne, les deux moitiés furent baptisées HMS Pork (avant) et HMS Pine (arrière) et finirent la guerre à Portsmouth sous ces noms comme baraquements flottants.

_Bruno

bgire a écrit:

Cédric a écrit:

Si mes souvenirs sont bons, il y a eu un cas connu des spécialistes pendant la Deuxième Guerre Mondiale avec deux destroyers anglais endommagés.
La moitié arrière du premier a été greffée sur la moitié avant du second et le navire qui en est sorti a été rebaptisé d'un nom composé des moitiés des noms des destroyers.
Il y a certainement quelqu'un sur le forum qui se souviendra de ce cas et pourra donner plus de renseignements.

Tu fais peut-être allusion aux deux destroyers HMS Nubian et HMS Zulu (Tribal class lancés en 1909, à ne pas confondre avec "l'autre" Tribal class de 1940). Le Nubian fut torpillé pendant la bataille de Dover Straits en 1916 et perdit toute son avant.
Le Zulu, de la même classe, heurta une mine dans la Manche et perdit toute son arrière. Remorqué dans un port français il fut rapatrié à Portsmouth.
Là, la Royal Navy créa ce qui fut surnommé un "Frankenship" en soudant ensemble les deux moitiés pour en faire un nouveau navire, le HMS Zubian qui eut une carrière très active, coulant le sous-marin UC-50 et participant au premier raid sur Ostende.
https://en.wikipedia.org/wiki/HMS_Zubian

Il y a un cas célèbre avec nos contre-torpilleurs français : en décembre 1944, au cours d'exercices en méditerranée le Terrible entra en collision avec le Malin, détruisant sa partie avant.
Le Malin fut remorqué à La Ciotat ou la partie avant fut découpée et on souda à la place celle récupérée sur l'épave de l'Indomptable, sabordé deux ans auparavant. Le Malin repris du service en novembre 1945.
D'après Jean Lassaque une plaque à l'intérieur, à l'endroit du joint indiquait "Ici se termine le Malin et commence l'Indomptable"
Source : Jean Lassaque, les contre torpilleurs classe Fantasque

Dans certains cas un bateau en devient... deux. Ainsi en décembre 1942 le destroyer britannique HMS Porcupine (P class) encaissa une torpille de l'U-602 entre Gibraltar et Alger et fut coupé en deux. Les deux moitiés qui flottaient toujours furent remorquées à Alger, ou les ouvriers français les débarrassèrent de tout l'armement et l'équipement pour les alléger. Il fut finalement décidé de les rapatrier en Grande Bretagne, les deux moitiés furent baptisées HMS Pork (avant) et HMS Pine (arrière) et finirent la guerre à Portsmouth sous ces noms comme baraquements flottants.

_Bruno

Je n'aurais pas dit mieux. 
N'oublions pas le destroyer d'escorte "Sénégalais" (ex-USS "Corbesier" - classe "Cannon"), torpillé par un l'U-371 le 4 mai 1944 au large de l'Algérie et qui perdra safran, hélices, etc... (voir photo).
Le "Sénégalais" sera provisoirement réparé à Oran pour préparer une traversée de l'Atlantique à la remorque. Il appareillera de ce port le 2 août et parviendra à Charleston (USA) où il recevra un arrière tout neuf (si, si !) ; il fera ses nouveaux essais dès novembre 44.
Après une fin de guerre en Méditerranée et quelques missions en Indochine, il terminera sa carrière comme bâtiment-école en métropole au début des années 60 sous un nom moins "colonial" (source : les destroyers d'escorte en France chez Marine Editions, par Jean Moulin).
A+
Alain

Hello,
Voici ce qui devrait être fait:

.
.
Source: Anciens cols Bleus (ACB), ce que je ne savais pas, c'est que c'est carrément la moitié du Saphir, (massif compris) qui doit être échangé...  et cela, dans un temps imparti car le deuxième Barracuda pointe son nez...

Bien le bonjour 

je me pose une question 

la partie remplacée est consequente et accuse une certaine fatigue liées au plongée (compression / depression) je me demande si les dilations seront égale entre les partie neuve et ancienne 

le SAPHIR a un certain nombre de km au compteur

Que d'infos intéressantes pour le néophyte que je suis Merci pour la leçon

les coques des sous-marin sont fabriqué avec un métal retractable de conception secrete à 300 m la pression et d'environ 30kg/cm² et comme les plongées sont équivalente cela ne pose pas de problème, les sous-marin peuvent plongé d'avantage les 300 m c'est sur papier.

Hello les copains, 
De nouvelles photos nous montrent l'avancement des travaux, le moins que l'on puisse dire, c'et que c'est impressionnant:

Le Saphir (dans l'eau) et la Perle derrière au sec!

Le découpage:

L'avant de la Perle à gauche, au centre, la partie de l'arrière de la Perle, et en haut à droite l'arrière du Saphir.


... chantier hors normes...

Superbes photos, d'autant qu'elles sont rares ! Merci Christian.

Dagornson a écrit:

Hello,
Voici ce qui devrait être fait:

.
.
Source: Anciens cols Bleus (ACB), ce que je ne savais pas, c'est que c'est carrément la moitié du Saphir, (massif compris) qui doit être échangé...  et cela, dans un temps imparti car le deuxième Barracuda pointe son nez...

je ne savais pas que grepher était un terme de construction navale ....?

Ph'est très phertainement une exprephion tephnique pherbourgeoise que je ne connaiphais pas
(Ou alors l'auteur aphait une arrête de poiphon coinphée dans les dents)

Bien le bonjour 

je trouve ces travaux de decoupe et d'assemblage extraordinaire

Voila c'est fait la réparation ayant étant effectué le Perle vas être mis sur un barge direction l'arsenal de Toulon pour faire tout les raccordements électrique hydraulique et autres ainsi il seras ainsi équipé de nouvelle technologie du Barracuda système de tir sonar et autres.
Je souhaite aux amis sous marinier de bonne plongée à bord du Perle.
Bon vent à vous et que Dieu vous garde.

Hi Pat, merci pour cette info attendue et très intéressante ; tu la tiens de source sûre, je suppose.