Porte-aéronefs (pure invention 1/72°) par Stéphane POTTIER

Pas de méprise SVP : j'ai été salarié toute ma vie et ce genre de bâtisse immense et délabrée se trouve à la pelle en France pour le prix d'un deux pièces Parisien.

C'est avant tout une passion (les vieux tas de cailloux), et un rêve de toute ma vie. D'un point de vue pratique, c'est trois pull-overs l'un sur l'autre d'octobre à mai, et j'ai déjà vu des températures négatives dans le couloir de trente mètres qui va de ma chambre à la salle de bains : frileux et natures sensibles s'abstenir !

On chauffe au maximum trois ou quatre pièces à la fois, avec des poêles à bois (comme on dit à la campagne, le bois chauffe deux fois, quand on le coupe et quand on le brûle !) et atteindre 17°C (le soir) dans une pièce est un exploit : le matin suivant il fait 8°C dans la dite pièce et on recommence.

Voilà, je vous laisse fantasmer (lol) sur les plaisirs de la vie de château en Normandie (re-lol), et je retourne ramasser les dizaines d'ardoises que chaque coup de vent décroche...

Maquettez bien et restez au chaud !

Stéphane

Stéphane POTTIER a écrit:

Pas de méprise SVP : […] ce genre de bâtisse immense et délabrée se trouve à la pelle en France pour le prix d'un deux pièces Parisien. […]

Ah oui ! ça remet bien les choses à leur place !

Citation :

[…] On chauffe au maximum trois ou quatre pièces à la fois, avec des poêles à bois […] et atteindre 17°C (le soir) dans une pièce est un exploit : le matin suivant il fait 8°C dans la dite pièce et on recommence.[…]

En revanche, l'été, ça doit rester plutôt frais… Quoique, la Normandie ne soit pas la région la plus exposée aux canicules.

Bonjour à tous,

retour au porte-avions Playmobil !

Travail en cours de détaillage du pont d'envol supérieur, où le terme "animation des surfaces" prend tout son sens.
Comme toujours, alternance de zones très denses et de zones plus calmes et libres, à nouveau comme dans la réalité, dont pas mal de choses et équipements divers installés sur la tranche du dit pont.

La calepinage des panneaux - qui fait un penser à l'origami - accentue à dessein la lecture des orientations visuelles suivant le sens souhaité : la structure visuelle "croisée" présente dès la pré-maquette est ainsi accentuée, et bien entendu voulue pour la dynamique générale de l'engin. On discerne bien sur certaines vues l'organisation des surfaces suivant deux axes préférentiels.

Sinon le pont dans son entier est en fait une planche séparée, emboîtée en place, que je retire pour un travail confortable en atelier : sinon c'est la destruction assurée pour tout ce qui est au premier plan ou en contrebas...

Les joints creux et surfaces différentes du pont sont volontairement exagérées par rapport à la réalité à l'échelle (je joue sur plus ou moins 5/10° de mm par rapport au niveau de référence, ce qui représente 35mm, donc trop), mais qui en pratique devient visuellement réaliste : c'est exactement, mais transposé aux volumes, le même principe que l'éclaircissement des peintures, nécessaire par rapport à l'échelle 1.

Jeune designer il y a bien des années, j'avais appris de nombreux trucs, du même style, de maquettisme professionnel, de deux grands Maîtres en la matière à qui je rends hommage ici : André-Marie Ruf, pionnier des voitures de collection au 1/43°, pour qui je faisais des montages, et qui m'expliquait comment il accentuait volontairement le galbe des ailes d'une Ferrari GTO pour qu'elle paraisse réaliste à l'échelle, et Alain Pras, grand gourou de la maquette ferroviaire, avec qui j'ai collaboré tout au long de ma carrière.

Les zones rouges (tout sera peint bien entendu) sur les deux ascenseurs sont des surfaces de papier de verre qui représentent très bien des surfaces texturées, à nouveau un peu surdimensionnées par rapport au strict rapport d'échelle.

De nombreux facteurs vont ensuite venir pour enrichir visuellement l'ensemble : peinture bien entendu, weathering très léger, marquages en tous genres (important), véhicules de pont (j'ai plusieurs boîtes Hasegawa de très chouettes choses en la matière), et bien entendu quelques aéronefs non encore décidés.

Comme toujours la photo ne pardonne rien et me révèle plein de trucs de travers, que je m'en vais de ce pas redresser... non mais !

Et puis cela reste le gros et principal avantage d'un machin 100% perso, c'est que si quelque chose ne me plaît pas, je le désintègre et je fais autre chose jusqu'à satisfaction, ce qui à nouveau est mon seul et unique objectif. Na !

Impressionnant !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Bonjour Stéphane,

Toujours spectaculaire ce travail mais l'ombre d'un doute me hante cette fois.
Ton ascenseur avant, celui qui se trouve face à l'îlot, il arrive au niveau inférieur en plein dans la piste ou je me goure ?

Mis à part cela c'est toujours un plaisir de suivre ce projet.

Bien vu Cédric, l'ascenseur avant est effectivement pile au-dessus du pont inférieur, car il sert à faire communiquer les deux ponts : une structure télescopique va être installée en-dessous pour ce faire.

Les deux hangars avia ont chacun un grand portail de communication avec la piste inférieure, et le hangar arrière un ascenseur direct avec le pont supérieur.

La plupart - voire la totalité - des appareils que j'envisage étant soit hélicos, soit type F35 ou Osprey, je ne prévois pas spécialement d'atterrissage classique par l'arrière.

Bonjour Stéphane    Dubitatif j'étais    Fan je suis devenu    Juste à entrer dans ton monde  et laisser les idées reçus à la porte. Difficile au début d'admettre ce genre de montage et d'architecture particulière pour moi bien sur    et puis au fil du temps ce "bateau" pourrait très bien existé  de plus il est esthétique et convainquant dans sa fonction 
Bravo pour l'idée, l’ingéniosité dont tu fais preuve dans cette recherche du "il pourrait existé" Bonne suite à toi 

Merci Lionel,

mon plaisir - en dehors bien entendu de l'imaginer et de le réaliser - de le mettre sur un forum est effectivement de montrer un aspect différent du maquettisme, et de faire réagir chacun selon sa sensibilité et sa vision de notre hobby. J'adore imaginer les personnalités et caractères qui se cachent derrière chaque réalisation.

Bruno - Bgire - avait il y a quelque temps fort bien décrit les multiples manières d'aborder intellectuellement (au sens littéral du terme) notre loisir, et c'est ce qui en fait tout le charme !

Et puis si cela peut susciter des vocations, j'en serais bien entendu ravi...

Y a pas grand chose à dire, c'est de toute beauté Une vraie leçon de perfection dans ta réalisation Stéphane

c'est vraiment chouette

je lui trouve volontiers un petit air cyber-punk

Bonjour,

La qualité de la réalisation est pour beaucoup dans la perception positive de ton projet. 
J'adhère à 200 %, en attendant à chaque fois tes avancées qui ouvrent des champs de réflexion.

Un ovni, mais un bel ovni !

Steph

Bonjour,

et merci bien entendu pour vos commentaires et appréciations !

J'aime bien en particulier ceux qui, comme Lionel, viennent à s'y intéresser en cours de route. Comme écrivait René Char : "...à te regarder, ils s'habitueront".

Comme évoqué plus haut je ne résiste pas au plaisir de remettre ici le lien vers le texte de Bruno (en milieu de page, au 31 mai 2015 je crois) :

https://www.laroyale-modelisme.net/t15928p25-pourquoi-faites-vous-des-maquettes-de-bateaux

Tellement bien vu, et avec humour, en plus !

Bonne journée de maquettage à tous (pour ceux qui peuvent, entre travail, télétravail, et école à la maison)

Stéphane

Stéphane POTTIER a écrit:

Comme évoqué plus haut je ne résiste pas au plaisir de remettre ici le lien vers le texte de Bruno (en milieu de page, au 31 mai 2015 je crois) :

https://www.laroyale-modelisme.net/t15928p25-pourquoi-faites-vous-des-maquettes-de-bateaux

Bonjour à tous,

bon, ben... rien en fait, simplement en regardant ce matin la scène en photo ci-dessous je me disais que c'était l'essence même de notre hobby, à mes yeux en tout cas : quelques outils simples, quelques bouts de matières diverses, une tasse de café fumante, une idée fixe dans la tête, une bonne dose de concentration et... bye-bye tout le reste, Covid-19 et consoeurs !

Mettez votre bande-son préférée avec, pour compléter.

Vous noterez au passage les avantages pratiques certains d'un porte-avions à l'échelle de bourrin du 1/72°, entre autre pour le dit café (et non, je ne l'ai pas - encore - renversé, mais ça viendra, c'est clair !).

Et puis c'est plus agréable à lécher qu'une pièce de 1 centime pour indiquer la taille...

Dans certains posts je crois discerner parfois un peu de souffrance et quelque chose de laborieux : chacun son truc, mais pour ma part ce n'est que plaisir et facilité. J'évite délibérément toute forme de challenge ou de difficulté, et reste résolument dans ma zone de confort et de compétence : sport et compétition m'étant des notions inconnues, j'assume !

Bon dimanche de maquettisme à tous, et bon courage et respect à ceux qui bossent dans des conditions difficiles.

Hello. Je partage ta réflexion du matin. 

Même si je prend parfois du plaisir à souffrir (c’est mon côté maso...)

Bon dimanche

Bonjour dominicale mon cher Stéphane d'un confiné   HAaaaa la zone de confort   moi aussi j'ai mon café mais à côté , j'ai aussi mon idée fixe pour cette journée... Faire mes deux derniers aériens radio pour le finir et comme toi adieu soucis, monde extérieur bonjour "Passion" 

   Je suis avec mes 700/350 dans ma zone de confort tout comme toi avec ton 72 et il est vrai qu'il m'arrive d'être dans des moments de grande solitude   tout comme toi je pense mais ceux ci ne sont que des difficultés voulues,choisis voir recherchées par nous.

  "Zone de confort" J'ai commencé très jeune les maquettes ..Les découpages des boites "Banania" des petites maisons que je posais autour de mon train . J'étais dans MA zone de confort ,avec les années j'ai progressé et suis passé au bois RC ,des années de "Confort" et un jour plus rien ..Plus envie 

   J'ai donné mon matériel , mes bateaux . Je voulais juste faire le Yamato 1/350 un coup de foudre je n'y connaissais rien en gris mais je savait que j'allais aimer Je me suis créé ma "zone de confort" que j'améliore du mieux que je peux en me poussant un petit peu plus a chaque modèle... Pas trop vite car là je pourrais "sortir" de cette zone dans laquelle je suis alaise.

   Cette "zone de confort" c'est notre passion , notre bulle d’oxygéné, notre soupape,  il faut qu'elle le reste . Jamais je ne pourrais faire un modèle sans cette passion et le plaisir qui va avec ,Pour la "compétition" je passe mon tour   la seule que je m'autorise c'est avec moi même et pas toujours  :clown2:

  Je retourne dans ma bulle   Bon dimanche Stéphane et bonne suite à toi 

Bonjour,

Belle réflexion.
J'ajouterais juste que dépasser ses limites (dans les techniques, la taille du modèle, la complexité, etc) est un élément stimulant dans ma façon de faire.
Sinon, je suis bien d'accord avec tous : être le nez sur une maquette permet de s'évader de tout le reste. Et en ce moment, c'est un luxe fabuleux !

Steph

Merci à tous pour ces échanges autour de notre passion commune, j'adore, surtout avec des points de vue différents !

Amateurs de challenges et de compétition, exprimez-vous, vos motivations sont tout aussi passionnantes.

Et puis pas de méprise, la "zone de confort" peut se situer à un très haut niveau comme beaucoup le démontrent ici.

Hi hi... ma "Zone de confort à moi" va du super-super-super-pinaillage microscopique au montage de structures en Legos :clown2:

Plus sérieusement, mon métier d'enseignant implique comme beaucoup d'autres métiers, une très grande charge mentale toute la journée : tension nerveuse maximum, bruit ambiant : même si les gamins chuchotent pendant leurs TP, chuchoter à 30 dans 80m2 cela fait une sacré pression.
Quand je rentre chez moi vers 18h je m'offre une heure et demi de silence total : pas de musique, pas de téléphone. Il y a longtemps je pratiquais des séances de sophrologie (on disait à l'époque : relaxation) mais j'ai vite découvert que passer 90mn dans le silence, dans la "bulle", à réaliser des gestes minuscules très précis en contrôlant et régulant sa respiration, c'était exactement ce que je pratiquais en sophrologie.
L'ennui est que le maquettisme n'est pas remboursé par la Sécu  
_Bruno

C'est parce que tu n'as pas une bonne mutuelle, Bruno...

Par ailleurs et comme je l'explique souvent, je connais assez peu de loisirs aussi bon marché ramenés au prix de l'heure, en particulier quand on touche au scratch : le matériel reste accessible et a une durée de vie quasi-illimitée, et on trouve vraiment des kits à tous les prix (voire d'occasion), sur lesquels on peut passer un temps infini si on le souhaite.

De mon coté et comme je l'ai déjà expliqué par ailleurs (les caddies à 10 € de chutes des rayons de bois à la découpe), je prends un malin plaisir à faire le plus de récup' possible, pour la simple satisfaction intellectuelle de "faire" avec presque rien.

Bonjour à tous,
le Rodney étant parti en cale sèche pour cause de pénurie de fournitures, le porte-avions de Barbie reprend du service !

Une étape donc sur l'îlot principal, l'adjonction d'une passerelle modulaire, conçue comme une entité indépendante dans l'esprit des conceptions industrielles actuelles : elle intègre même ses propres fonction de climatisation et de filtrage.

Comme toujours donc une combinatoire de volumes simples et "lisibles" dans l'espace, avec une plus ou moins forte densité de détails. Je me suis amusé par exemple à représenter un système de lave-vitres tangentiel, un peu plus dans l'air du temps que des balais rotatifs...

Sinon je suis assez content - à nouveau c'est le seul et unique objectif - du rendu de surface principal, avec l'étagement de plusieurs plans en profondeur : avec la peinture, les marquages et un weathering léger ça sera très bien !

Encore beaucoup de détails à traiter, j'y retourne de ce pas...

Bonjour,

le porte-avions des Pokémon is back in town, désolé pour ceux à qui il pique un peu les yeux !

Bonne avancée donc sur le bloc des deux îlots, désormais solidarisés par un ensemble de passerelles techniques et autres éléments structurels. Il va de soi qu'il y en aura au moins autant pour les communications transversales avec les deux ponts, ce qui donnera lieu à des détails pour moi visuellement intéressants en termes de profondeur et d'étagement successif de plans (je me comprends, c'est le principal : "à défaut de comprendre le désordre, feignons d'en être les organisateurs").

Rien de terminé bien entendu, d'où de vastes surfaces encore vierges de tout détail.

Je reste fidèle à mon approche pseudo-industrielle des choses - garante à mes yeux d'un certain réalisme (lol) du résultat - en ce que par exemple les îlots sont sous-traités à des fournisseurs différents avec un cahier des charges "fonctionnel" : l'objectif du contrat est d'assurer une fonction mais n'en impose pas le mode de mise en œuvre dans le détail, d'où par exemple des passerelles visuellement comparables, mais en fait différentes en terme de réalisation technique.

A l'inverse, autrefois, le donneur d'ordre (la Marine en l'occurrence) concevait et dessinait chaque pièce en interne, pour ensuite simplement en sous-traiter la fabrication à l'extérieur, mais sans intervention ou optimisation par l'industriel.

L'efficacité et les coûts y ont gagné ce que l'homogénéité et la cohérence de l'objet y auront perdu, mais je ne vais pas épiloguer là-dessus.

Vous comprendrez par là que l'aspect conception du bidule m'amuse au moins autant que sa construction : en cela on pourrait comparer la démarche à celle des rivet-counters mais sur un plan différent, la création raisonnée prenant la place de la recherche historique et iconographique. Là où ils trouvent leur contentement dans l'exactitude de la reproduction, je trouve la mienne dans la relative rigueur (re-lol) du bazar.

Nous ne sommes donc pas si différents malgré les apparences, nous aimons tous compléter notre assemblage de bouts de matière par un volet de démarche intellectuelle qui le justifie !

Je tiens néanmoins à réaffirmer que je ne me prends pas du tout au sérieux - enfin j'essaie en tout cas -, mon amusement de grand gamin (ça, par contre, c'est très sérieux) restant ma seule motivation : comme je dis souvent, la seule différence entre les adultes et les enfants est le prix de leurs jouets. Je faisais déjà la même chose à 10 ans en Lego, ou déjà en scratch, avec du balsa et des boîtes d’allumettes.

Et je suis sûr de ne pas être seul dans ce cas...

Stéphane POTTIER a écrit:

[…] Je tiens néanmoins à réaffirmer que je ne me prends pas du tout au sérieux - enfin j'essaie en tout cas -, […]

Quoi qu'il en soit, y a pas mal de bonnes idées (et originales !)

suis pas fan mais il faut reconnaitre que c est du très beau travail

dark83000 a écrit:

suis pas fan mais il faut reconnaitre que c est du très beau travail

moi je suis fan     

et je reconnais aussi que c'est du très beau travail !