Vulcan Centaur, le dernier lanceur d'une très longue lignée en route vers la Lune

Après 10 années de conception, mise en point et essais le nouveau lanceur spatial américain Vulcan Centaur a pris son envol cette nuit pour la première fois, expédiant l'atterrisseur automatique Peregrine vers la surface de la Lune pour le grand retour des USA sur notre satellite après plus de 50 ans.

https://www.youtube.com/watch?v=rtPoAUuYXHo




Un petit historique (source Wikipedia anglais) :

Vulcan Centaur est un lanceur lourd à deux étages en orbite développé par United Launch Alliance (ULA). Il est principalement conçu pour répondre aux demandes de lancement du programme NSSL (National Security Space Launch) du gouvernement américain, utilisé par la force spatiale américaine et les agences de renseignement américaines pour le lancement de satellites de sécurité nationale. Il remplacera les deux lanceurs existants d'ULA (Atlas V et Delta IV Heavy) dans ce rôle, car ces lanceurs sont en train d'être retirés du service. Vulcan Centaur sera également utilisé pour des lancements commerciaux, notamment pour une commande de 38 lancements de Kuiper Systems, la constellation de satellite internet du groupe Amazon.

Le développement de la fusée Vulcan a commencé en 2014, en grande partie en réponse à la concurrence croissante de SpaceX et à la volonté d'éliminer progressivement le moteur RD-180 russe utilisé sur l'Atlas V. Initialement prévu pour un lancement en 2020, le programme a été retardé de plusieurs années en raison de problèmes liés au développement du moteur BE-4 et du nouvel étage supérieur Centaur.

Vulcan est le premier nouveau véhicule de lancement conçu par ULA depuis sa création en 2006, à la suite de la fusion des activités de Lockheed Martin et de Boeing dans le domaine des véhicules de lancement. Il adapte et fait évoluer les technologies développées pour les fusées Atlas V (Boeing) et Delta IV (Lockheed) du programme EELV de l'USAF. Les réservoirs de propergol du premier étage ont le même diamètre que l'étage central du Delta IV mais contiennent du méthane liquide et de l'oxygène liquide au lieu de l'hydrogène liquide et de l'oxygène liquide du Delta IV.



L'étage supérieur de Vulcan est le Centaur V, une variante améliorée du Centaur III. Le Centaur, apparu en 1962, est le premier étage cryogénique opérationnel (oxygène et hydrogène liquides) et célèbre pour avoir lancé des sondes interplanétaires dans les années 60, 70, 80, 90. La variante Centaur III a été utilisée sur l'Atlas V jusqu'en 2023. À un moment donné, ULA a envisagé d'obtenir une certification pour Vulcan afin de permettre le lancement de vaisseaux avec équipage, tels que le Boeing CST-100 Starliner ou une future version de l'avion spatial Sierra Nevada Dream Chaser.

Le booster Vulcan a un diamètre extérieur de 5,4 m pour supporter deux moteurs Blue Origin BE-4 et du méthane liquide En septembre 2018, à l'issue d'une compétition avec le moteur Aerojet Rocketdyne AR1, le BE-4 a été sélectionné pour propulser le premier étage de Vulcan.

Jusqu'à six propulseurs d'appoint à poudre (SRB) GEM-63XL peuvent être attachés au premier étage par paires, fournissant une poussée supplémentaire pendant la première partie du vol et permettant au Vulcan Centaur à six SRB de lancer une charge utile de masse plus élevée que l'Atlas V 551 le plus performant.

ULA a envisagé un certain nombre de concepts de lanceurs au cours de la décennie qui a suivi la création de la société en 2006. Divers concepts de véhicules dérivés basés sur les gammes de lanceurs Atlas et Delta hérités de leurs prédécesseurs ont été présentés au gouvernement américain en vue d'un financement. Aucun n'a dépassé le stade du concept[citation nécessaire.



Début 2014, des considérations géopolitiques et politiques américaines ont conduit ULA à envisager le remplacement éventuel du moteur RD-180 fourni par la Russie et utilisé sur le premier étage du lanceur Atlas V. Des événements tels que l'annexion de la Crimée par la Fédération de Russie en février 2014 ont mis en évidence le fait qu'il n'était pas souhaitable de s'appuyer sur du matériel étranger pour lancer des engins spatiaux essentiels à la sécurité nationale. En juin 2014, ULA a passé des contrats d'étude officiels avec un certain nombre de fournisseurs américains de moteurs de fusée. ULA a également dû faire face à la concurrence de SpaceX - alors considérée comme affectant son principal marché de sécurité nationale, les lancements militaires américains - et en juillet 2014, le Congrès américain débattait de l'opportunité d'interdire par voie législative l'utilisation future du moteur RD-180.

En septembre 2014, ULA a annoncé qu'elle avait conclu un partenariat avec Blue Origin pour développer le moteur BE-4 à oxygène liquide (LOX) et méthane liquide (CH4) afin de remplacer le RD-180 sur un nouveau booster de premier étage. Le moteur en était déjà à sa troisième année de développement par Blue Origin, et ULA a déclaré qu'elle s'attendait à ce que le nouvel étage et le nouveau moteur commencent à voler au plus tôt en 2019. Deux des moteurs BE-4 d'une poussée de 2 400 kilonewtons devaient être utilisés sur un nouveau booster de lanceur.



En octobre 2014, ULA a annoncé une restructuration des processus et des effectifs de l'entreprise afin de réduire de moitié les coûts de lancement. L'une des raisons invoquées pour la restructuration et les nouveaux objectifs de réduction des coûts était la nouvelle concurrence de SpaceX sur le marché des lancements. ULA a déclaré qu'elle prévoyait de mettre en place des idées de conception préliminaires pour un mélange de ses technologies Atlas V et Delta IV existantes d'ici la fin de 2014, afin de construire un successeur à l'Atlas V qui leur permettrait de réduire de moitié les coûts de lancement de l'Atlas V.

Moteurs methalox.
Photo John Kraus.



Photo United Launch Alliance.

Les moteurs BE-4 de Blue Origin font une flamme... blue !  normal....

Pas comme la Delta IV qu'on ne verra plus et qui se faisait bien remarquer au décollage



explications ici :

Je crois que c'est bâché, un fiasco pour une fuite..

www.astrobotic.com :

Nous avons réussi à rétablir les communications avec Peregrine après la panne de communication connue. La manœuvre improvisée de l'équipe a réussi à réorienter le panneau solaire de Peregrine vers le Soleil. Nous chargeons maintenant la batterie. Le Mission Anomaly Board continue d'évaluer les données que nous recevons et évalue l'état de ce que nous pensons être la racine de l'anomalie : une défaillance du système de propulsion.
Nous sommes reconnaissants pour l’effusion de soutien que nous recevons – des messages sur les réseaux sociaux aux appels téléphoniques et aux coups de main. C’est ce qui rend l’industrie spatiale si spéciale, que nous nous unissons face à l’adversité. Un merci sincère de la part de toute l’équipe de Peregrine Mission One.

Malheureusement, il semble que la défaillance du système de propulsion entraîne une perte critique de gaz propulseur. L’équipe s’efforce de stabiliser cette perte, mais compte tenu de la situation, nous avons donné la priorité à l’optimisation de la science et des données que nous pouvons capturer. Nous évaluons actuellement quels profils de mission alternatifs pourraient être réalisables à l’heure actuelle.