Bonjour à tousPetites avancées sur le projet.La recherche de renseignements est extraordinairement chronophage, particulièrement pour tout ce qui touche aux proportions du navire.Le fait que toutes les sources plus ou moins "contemporaines" divergent sur certains détails ne rend pas le travail facile. Ajoutons à cela que j'ai une fâcheuse tendance à m'égarer à gauche et à droite...Mais parlons un peu du vaisseau:Comme tous les vaisseaux de son temps, ceux de la première marine de Louis XIV, La Reine était fort courte ; elle avait même 6 pieds de moins que la moyenne des autres vaisseaux de plus de 100 canons de la flotte ! Cette caractéristique était une des marques de fabrique de Laurent Hubac, qui rognait aussi sur l’entre-distance entre sabords pour placer le maximum de canons (je reviendrai plus tard sur ce point).A propos de Laurent Hubac : il avait été placé à l’arsenal de Brest par Mazarin en 1639, époque à laquelle il assistait Charles Morieu, et fournit ensuite l’essentiel des bâtiments construits à l’arsenal entre 1643 et 1670. Il fut lui-même assisté par Jacob Durand de 1667 à 1669, puis par Jean Brun entre 1670 et 1675 mais également par ses deux fils, Etienne et Louis et ce jusqu’à sa mort en 1682.Les dimensions connues de La Reine sont :155 pieds de longueur de la quête de l’étrave à la quête de l’étambot.
42 pieds de largeur au maître couple, attention sur les vaisseaux français, cette dimension ne comprend pas le bordage de la coque, généralement épais de quatre pouces (hors préceintes).
19 pieds et demi de creux, celui-ci étant à prendre du point haut de la quille au premier tillac (hors bouge du bau).
L’élancement de l’étrave est encore assez important, en moyenne 1/5 de la longueur du navire, ce qui fatiguait les liaisons longitudinales. C’est pour cette raison qu’il fut progressivement réduit jusqu’à 1/9 de la longueur.Avant 1670 et faute de règlement clair, l’entre-distance entre les sabords était laissée à l’appréciation du constructeur. Cette donnée, de même que la largeur des sabords était pourtant fondamentale puisque c’est la somme des deux qui donnait la longueur entre quêtes du navire. Hubac avait pour habitude d’utiliser des sabords de 32 pouces de large et 30 de hauts, lesquels pouvaient accueillir indifféremment des pièces de 18 à 36 livres selon les disponibilités.Sachant que la longueur entre quêtes était de 155 pieds, (soit 1860 pouces) et qu’il y avait 16 sabords en première batterie, on arrive au calcul suivant :1860 - (16x32) = 1348, divisé par 17 = 79 pouces ou 6 pieds 7 pouces entre sabords.Il suffit ensuite de convertir le tout en mm à l’échelle voulue.Avec ceci, on peut déjà envisager le travail de base sur la coque d’Heller.Comme je l’ai dit plus haut, j’ai décidé de représenter le navire en version « waterline », ceci tant par manque d’informations sur le fond de carène que pour limiter l’encombrement du modèle fini (et les travaux sur la coque parce que je suis déjà assez lent comme cela).On commence donc par la découpe à la flottaisonLa première étape consiste à coller les deux demi-coques uniquement sous la ligne de flottaison, le long de la quille suffit, en veillant à les serrer à l’avant à hauteur du vide laissée par les écubiers.
On colle ensuite le support du grand mât en fond de coque puis on introduit le pont de première batterie assemblé sans le coller aux demi-coques mais en le fixant provisoirement avec du blue-tack (patafix) et on répète cette opération à l’identique avec le pont de la deuxième batterie.
Avant d’aller plus loin, on met en place – sans le coller ! – le grand mât dans son support de fond de cale. A hauteur du pont de deuxième batterie, on réalise une marque qui permettra de retrouver plus tard la « bonne » hauteur après découpe des œuvres vives.
L’étape suivante consiste à passer une couche de primaire sur les demi-coques (en ce qui me concerne, j’utilise le Tamiya gris). Le temps qu’il sèche, on assemble en vitesse le berceau fourni par Heller puis on pose la coque dessus en veillant à respecter l’horizontalité de la ligne de flottaison gravée, sachant que la quille n’est pas parallèle à celle-ci.
Un point important à prendre en compte ici est que la ligne de flottaison gravée par Heller est beaucoup trop basse. Pour revenir à quelque chose de plus conforme aux règles en vigueur à cette époque, il faut savoir que le seuillet inférieur des sabords les plus bas de la première batterie se situaient à ± 5 pieds du niveau de l’eau, soit à peine 1.60 mètre. A l’échelle, on aura donc environ 1.6 centimètre de libre.
J’ai choisi de remonter la ligne de flottaison de façon à ce qu’elle passe juste sous la première préceinte au centre du navire. Après avoir soigneusement tracé ma nouvelle ligne de découpe, il reste à réaliser cette dernière. Ici, patience et rigueur sont de mise pour ne pas cochonner le travail. Je marque d’abord le trait de coupe au trusquin avec une lame de type X-Acto neuve puis je découpe à la main chaque demi-coque avec une scie à métaux tout en vérifiant régulièrement que l’ensemble coque-ponts ne bouge pas.
Cette opération terminée, il ne reste qu’à décoller les hauts des demi-coques des ponts en récupérant le blue-tack et à ébarber le trait de coupe. Je colle ensuite les deux pièces des écubiers à leur place (jamais compris pourquoi Heller séparait ces pièces des demi-coques).Et voilà :C’est ici que commence l’aspect pénible des travaux. En effet, il faut d’abord fermer les sabords des premières et deuxièmes batteries, en récupérant les mantelets du kit (lesquels ne sont - d'ailleurs - pas toujours au poil avec les ouvertures des sabords…).
Une fois cette opération faite sur les deux batteries basses, on passe à l’étape ponçage. C’est long, fastidieux et cela fait des crasses partout…
Entretemps, je suis aussi occupé à retracer sur Autocad les plans des différents ponts sur lesquels je dois redistribuer les pièces de batterie. Ils seront ensuite imprimés à l’échelle 1 et utilisés comme patrons pour implanter les nouveaux sabords.
A suivre donc.
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Labor omnia vincit