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| | Débarquement à DIEPPE... | |
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+15filminiature jacques13 Charles Qc VCDNDA Daniel S le Vendéen surcouf Yuth Christian Le Normand BROMURE AD'HOC jacknap1948 didier jeanbauduen olnejean stef 19 participants | |
Auteur | Message |
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Flash Lieutenant de Vaisseau


Localisation : Au milieu de l'Atlantique Navire préféré : Tirpitz
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Sam 24 Sep 2011 - 21:51 | |
| - stef a écrit:
- bonsoir ce soir thalassa sur dieppe domage pas un mot sur ce raid !!!!!! decidémént cela tombe dans l oubli !!!!!!!!!!!!!a part bonjour nos falaises rien de bien!!si nos eoliennes a la con!!!!!!!!qui defigurent nos paysages en plaine.......on en a pleins+central nucleaire penly-paluel il y a ras le cul+eolienes en mer!!!!!!!!!!!!!!c est pas nouveau!!!
un normand en colére!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! a+ stef Et attends, le meilleur, c'est qu'on va se taper un EPR dans pas si longtemps... Bon, surtout toi, moi à Rouen ça va, j'ai que les sites SEVESO tout pourris  Encore pour alimenter le bureau du président qui se la coule douce, pendant que nous autres provinciaux, coulons tout court. Bref, je m'arrête là, pas envie de lancer un débat polémique. A+ | |
|  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Mar 27 Sep 2011 - 10:50 | |
| Bien le bonjour à tous,
ORANGE BEACH:
Cependant, à l'Ouest, le groupe naval 1 qui transporte le Commando 4 de Shimi Lovat

et de son adjoint Derek Mills-Roberts

commence, après un rapide briefing du patron à ses officiers, le transbordement des 252 hommes à bord des L.C.A et L.C.S.
On aperçoit bien vers l'Est quelques lueurs de tirs et d'explosions mais on ne s'en préoccupe guère; les soldats sont surtout soucieux de s'installer au mieux, selon un ordre précis, avec bardas et munitions pour s'offrir un petit somme supplémentaire.
Chose étonnante, le phare d'Ailly est allumé et envoie régulièrement son code. De même, on distingue la lueur des balises du port. C'est plutôt de bon augure, preuve que les Allemands ne se doutent de rien.
3 h 50. Les landings-crafts surchargés vont démarrer quand trois ombres défilent entre eux et la côte. Ce sont les patrouilleurs du Havre qui font leur mission de routine et ne les aperçoivent pas. Plus surprenant, ces navires vont disparaitre vers l'Est sans participer à l'engagement naval qu'ils n'ont pu manquer de discerner. Les participants à l'assaut sur Green Beach (Pourville) et sur Yellow Beach (Berneval) pourront néanmoins affirmer qu'un chalutier armé a bien tiré sur eux avant d'être repoussé par le ML 346. Mais, au total, les trois patrouilleurs n'auront aucun rôle déterminant dans les opérations.
Les petits bâtiments, organisés en deux files, mettent le cap vers la côte et leur objectif: Orange Beach et la batterie 813 (nom de code "Hess")

constituée de six pièces de 155 Fillion installées dans des cuvelages individuels, munis à l'avant d'un simple parapet de rondins et de terre et à l'arrière d'abris sommaires en béton pour les hommes et les munitions. Pour la protéger, une tour de flak avec deux 20mm et, plus loin, deux pillboxes. Neuf autres emplacements de mitrailleuses ont été repérés.
Cette disposition des six canons permet de les tourner rapidement vers l'intérieur des terres.
Les maisons avoisinantes ont été vidées de leurs occupants légitimes et occupées par les artilleurs. Tout un large périmètre est protégé par une double rangée de barbelés.
Pour neutraliser la batterie qui s'étend sur une centaine de mètres, les commandos doivent la prendre en tenaille à partir d'Orange I (Vasterival)

Rapport de Lord Lovat
et Orange II (Quiberville-Sainte Marguerite).
Idem
selon le plan minutieusement préparé et baptisé "Cauldron" par Lord Lovat:
Idem
Dans ce plan classique, très simple et flexible, les divers mouvements, de l'approche au rembarquement, sont clairement prévus ainsi que des solutions de remplacement en cas de retard ou d'imprévus. Chaque homme sait ce qu'il doit faire. Lovat est allé loin dans le détail: adaptation des armes, nombre de munitions, pas d'eau ni nourriture, plaque d'identification, port du bonnet au lieu du casque, répartition des tireurs d'élite, etc. Mots d'ordre: Silence, Tir, Mouvement. Dernière consigne: pas de prisonnier pendant l'avance de nuit et autant que possible de jour.
A 4 h 20, le groupe II (Lovat et ses 163 hommes) s'écarte et se dirige vers l'embouchure de la Saane tandis que que le Groupe I (Mills-Roberts et ses 87 hommes) continue à progresser vers Varangeville. Tout est calme, silencieux. Un soldat commente tranquillement l'approche à Alexander Austin, correspondant de guerre puis jure en désignant le haut de la falaise: une sentinelle.
4 h 30. Surgissant au ras des falaises, frôlant le sol,
moteur à fond, deux Spitfire du 129 Sqdr  tirent de toutes leurs armes sur le phare.
Les sirènes hurlent. La flak réagit violemment. Trop tard pour le phare d'Ailly définitivement éteint. Mais le F/O G.H.Jones disparait dans une trainée de feu.
4 h 50. Les commandos débarquent rapidement sur la plage de Quiberville.

4 h 53. Le groupe Mills-Roberts touche terre à Varengeville. En moins d'une minute, par vagues successives, le groupe entier est aux pieds des falaises.
 Rare photo prise pendant l'opération même
Le Lt David Style et ses hommes gagnent la valleuse de Vastérival. Pas de surprise, elle est obstruée par des réseaux de barbelés et des troncs d'arbre. Ils foncent vers la gorge de Morville: c'est encore pire. Inextricable. Retour au pas de course vers Vastérival. Un homme fait signe vers le haut: la sentinelle allemande est toujours là. Tant pis, une torpille "bangalore" est glissée promptement et explose. La brèche est insuffisante; une seconde torpille fait explosion dans un vacarme qui leur semble résonner sur toute la côte.
Mais non, dans le hurlement des sirènes, le fracas des 88
B.A et le craquement sec des mitrailleuses, leur action est passée inaperçue. La sentinelle a disparu vers l'Est.
Laissant sur la plage une équipe de transmission et une bonne réserve de munitions, ils s'engouffrent aussitôt dans le passage.
IWM. Commando training Pourtant lourdement chargées, mortiers de 2 et 3 pouces, Bren, munitions, les trois sections escaladent rapidement la valleuse par les talus pour éviter les mines.
Arrivés sur le plateau, les hommes de Style coupent les fils téléphoniques et vont reconnaître les maisons environnantes et l'Hôtel de la Terrasse, dont le patron et quelques occupants, réveillés par les explosions et les mitraillades, ne se montrent guère surpris en voyant surgir silencieusement ces soldats au visage barbouillé.

Mills-Roberts et la section de mortiers du Lt Ennis suivent à distance. Le major Boucher-Myers place ses hommes à l'ouest de la batterie; quant à ceux de Dawson, ils doivent garder libre le débouché de la valleuse.
Ils sont face à la batterie. Malgré leurs trois minutes de retard, les commandos de Yellow I sont prêts à l'action.
A suivre..............!
A+ Amicalement | |
|  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 9 Oct 2011 - 8:10 | |
| Bien le bonjour à tous,
Tandis qu'à Orange I le Groupe Mills-Roberts progresse rapidement vers "Pigeon", nom de code donné à la batterie 813 par Lovat, à Orange II, le Groupe 2 passe aisément les 3 rangs de barbelés qui recouvrent les galets en déroulant des rouleaux de grillage à lapins. Soudain des traçantes suivies de rafales venues de l’Est montrent que l’ennemi a repéré des mouvements suspects.
Les commandos commencent l’escalade tandis que le MGB 312 du C/O A.R."Bobby" NYE  habitué des raids commandos, et le S.G.B. 9 HMS Grey Goose du C/O Peter SCOTT, (1) ouvrent le feu en direction des départs des coups.
Quelques hommes du Lt Veasey vont rapidement nettoyer le poste et couper tous les fils de communication, sous le crépitement de deux autres mitrailleuses qui viennent de se dévoiler. S’aidant d’échelle, ils grimpent et éliminent les deux nids à la grenade.
Sur les galets, des obus de mortier éclatent. Cinq hommes s’écroulent et le capitaine Webb est blessé au bras. A nouveau retentissent les 20 et 40mm des navires. Les servants du mortier reportent alors leur tir sur eux. Sans succès mais pour le plus grand profit du groupe qui peut désormais se hâter vers les terres.
Le Lt Gilchrist, instructeur à Achnacarry, qui a tenu à participer au raid, pour voir "ses élèves" en action,
 manque s'étaler quand son pantalon mis à mal par les barbelés dégringole sur ses pieds. Tout en galopant pour reprendre la tête de sa section, le tommy-gun coincé sous le bras, il bricole furieusement le pantalon récalcitrant, tout prêt à assaisonner le premier qui se risquerait à une plaisanterie. Il entend simplement un de ses hommes lui dire "C'est pire qu'à Achnacarry, hein mon lieutenant!"
Un vrombissement soudain fait baisser les têtes: trois Boston déboulent en rase-mottes pour bombarder la batterie et larguer des fumigènes.

Côté mer, les tirs se sont arrêtés. Les bateaux s’étant retirés sans mal, les Allemands sont persuadés que l’ennemi a rembarqué. Ils sont loin de se douter qu'une bonne centaine de Tommies court sur leurs arrières.
Les trois sections évitent un champ de mines obligeamment balisé par des pancartes « Achtung Minen ! »,
 puis, flanquées d’éclaireurs, obliquent à gauche vers le bois de Blancmesnil, aperçues seulement par quelques civils. Sur leur gauche, une patrouille allemande venue du point d’appui de Quiberville monte sans méfiance vers la batterie qui est injoignable par téléphone. Pour l'attendre, quelques éléments du groupe se postent aussitôt plus bas. Des rafales claquent. Et la course reprend vers le bois de Blancmesnil
 pour gagner l’arrière de la batterie, d’où parviennent les bruits de tirs nourris.
En effet, Mills-Roberts et les hommes qui se trouvent à moins de 150 mètres devant la batterie ont les tympans violemment sonnés par un vacarme assourdissant: les canons viennent de tirer une première salve au-dessus de leur tête en direction de la mer. Il est 5 h 40, et le groupe ne doit intervenir qu’à 6 h 15 et Lovat à 6 h 28. Si les 155 continuent ainsi, le convoi va subir de lourdes pertes. Vaines tentatives de joindre Lovat par radio. D’où ils sont, les commandos entendent distinctement les ordres en allemand. Puis à nouveau, au-dessus de leur tête, le fracas et le souffle des canons qui tirent par trois, entamant un feu roulant. Il faut intervenir et vite.
Mills rameute le Lt Style
 et ses hommes qui explorent les alentours. Il lui faut une position qui puisse dominer l'ennemi.
Avisant une petite grange à étage située entre l’Hôtel de la Terrasse et la batterie, il y installe des tireurs d’élite, dont deux rangers; posément ceux-ci ajustent les servants des canons et ceux de la tour de flak. Il est 05 h 50. Le combat commence. A chaque détonation, une silhouette tombe. Installé sur une chaise, le caporal Mann soigne son tir; à chaque claquement, il fait mouche. Au pied du petit bâtiment, les commandos tirent également de toutes leurs armes.
Devant la batterie, deux bren-gunners lâchent tour à tour de courtes rafales et se déplacent aussitôt, couverts par un troisième qui entretient un feu soutenu. Quatre nids de fusils-mitrailleurs sont réduits au silence par le fusil antichar. Le "terrible Boys",(2) servi par Mc Donough et le private Davis entame un duel avec le 20mm allemand.
Le ciel est sillonné de Boston,
 de Hurrybombers
IWM et de Spitfire qui multiplient les passages, à si basse altitude que les servants baissent la tête. Photo contemporaine
Mais tout ce pilonnage ne suffit pas. Les artilleurs, d’abord brutalement désorientés, ont repris leurs esprits et ouvrent à nouveau le feu sur Dieppe et Pourville. Et ils savent maintenant qu’ils sont attaqués aussi par un ennemi au sol. La tour de flak tourne ses armes vers les couverts où sont dissimulés les commandos. Tir au jugé toujours. Trois des lourds 155 sont pointés vers l’ennemi mais la douzaine d'obus tirés se perdent au large.
Sous les coups du fusil antichar, la flak finit par se taire. Un mortier puis un second lâchent leurs obus sur les positions de Mills. Le lieutenant Ennis riposte avec les mêmes armes. Austin, correspondant de guerre, se charge d’aller chercher des munitions supplémentaires puis de les amorcer. Quelques obus, trop courts, créent heureusement des brèches dans les barbelés. On corrige le pointage. Nouvelle salve.
06 h 07. Une explosion formidable fait trembler le sol et quelques commandos sont culbutés par le souffle;
 Coll.personnelle au milieu d’un épais nuage de terre et de fumée retombent des débris métalliques et humains. Un obus a fait mouche, atteignant de plein fouet les munitions de la première pièce. Le fracas parvient jusqu'aux navires. Pourtant les mortiers allemands tirent toujours et battent les positions supposées des assaillants.
Il est 6 h 15. Mills-Roberts tente à nouveau de joindre Lovat. Enfin, cinq minutes plus tard, trois fusées blanches lui signalent que le groupe 2 est prêt à attaquer. Les Spitfire du 129, à l'heure prévue,  font une nouvelle passe de mitraillage mais, poursuivis par des FW, ils doivent dégager et leurs rafales manquent de précision. Au point que des obus font dégringoler les Rangers Czyma et Koons du toit de la grange, heureusement sans mal. Dans le même temps le Lt Ennis fait tirer tous ses mortiers. Les fumigènes pleuvent sur la batterie et les Bangalore volatilisent une partie des barbelés. A nouveau trois fusées blanches. Le Groupe II passe à l'attaque.
Comme prévu, par groupe correspondant à chaque pièce, les hommes de Lovat foncent maintenant à découvert, tirant et mitraillant. Une grenade tue le Cne R.G.Pettywards et le Lt McDonald est fauché par une rafale. Le major Porteous prend le commandement; trois fois blessé, il réussit, poignard au poing, à prendre la première pièce avant d’être atteint à nouveau alors qu'il attaque la deuxième.(3)
Gordon Webb, qui a été blessé au bras droit, pistolet dans la main valide, se rue avec ses gars vers les canons. Les morts servent de "body-bridges" (4) sur les barbelés.
Dans le vacarme, la fumée, les hurlements, les servants des autres pièces ont à peine le temps de voir bondir sur eux ces ennemis jusqu’alors invisibles.
IWM. Commando training (5) Aux pistolets-mitrailleurs succèdent les armes blanches et un corps-à-corps sans merci avec les artilleurs qui savent se battre. De tous côtés, retentissent les explosions de grenades qui nettoient les environs.
Le Hauptmann Schöler, commandant la batterie, est tué lui aussi. (6)
Plus de résistance. On récupère les papiers dans le poste de Schöler et bon nombre de trophées.
Des FW-190 passent en rase-mottes 
Sans se démonter, les commandos leur font de grands signes amicaux auxquels les chasseurs répondent par de brefs battements d’ailes.
Les culasses des six pièces sont alors soigneusement mises hors d’usage. Il est 7 h 05. Le commandement allemand vient à peine d'apprendre l'attaque de la batterie 813. Un bref salut aux camarades tombés, recouverts du drapeau britannique, et le repli se fait aussitôt en bon ordre par la valleuse de Vastérival,

sous la couverture efficace des hommes de Boucher-Myers, comme en témoignent les corps de quelques landseren venus du phare gisant çà et là.

Quatre allemands prisonniers deviennent brancardiers aux côtés des commandos. Les éclopés redescendent seuls ou soutenus par les copains. Le journaliste Austin, jusqu'alors servant de mortier, s'improvise infirmier.
Enfin les L.C.A abordent au loin. A marée basse, le rembarquement des blessés va nécessiter plusieurs allers et retours, de l'eau quelquefois jusqu'au cou. Quelques coups de feu claquent encore mais les Allemands suivent de loin, contraints à la prudence par quelques commandos de Boucher-Myers qui couvrent la valleuse et par ceux de Mills-Roberts qui assurent la couverture de la plage.

Le MGB 312 s'est rapproché  ainsi que le brave SGB 9 qui, entretemps attaqué par des FW-190,  a endommagé l'un d'eux.
Il est 7 h 30. Lord Lovat embarque le dernier et, à 7 h 50, après avoir fait transborder ses blessés les plus graves sur le destroyer HMS Fernie,
Royal Navy il informe Roberts et Mountbatten d'un laconique: "Pigeon détruit!"
A bord des navires, les hommes peuvent enfin se détendre. Les prisonniers, au milieu de ces soldats au visage noircis, ces "geschwärzten Männen" qu'on leur a décrits comme un ramassis de criminels et autres repris de justice, se rassurent peu à peu quand les commandos partagent avec eux casse-croûte, eau et cigarettes.
Les trois français, François Baloche, Raymond Rabouhans et René Taverne
 Serge Montailler, tué le même jour: assis 2ème à gauche
sont évidemment particulièrement heureux; ils ont pu échanger quelques mots avec leurs compatriotes et la mission est réussie.
De son côté, Mills-Roberts examine les papiers récupérés, parmi lesquels l'ordre de service de la batterie 813 pour ce mercredi 19 août 1942:
- 06h45-07h00: Frühsport (gymnastique matinale) - 10h45-11h45: Geschutz Exerzieren (exercices au canon) .................................................................................(7) Le commandant repose le papier en soupirant.
De plus, comme tous, il ignore les drames qui se déroulent sur la côte. La petite flottille a mis le cap sur l'Angleterre. Les navires et les barges qu'elle croise s'enfoncent dans la fumée vers les falaises de Dieppe.
A 17 h 45, le Commando 4 débarque à Newhaven.

 derrière l'épaule droite du jeune Len Ruskin, on distingue un fusil antichar Boys Notez aussi en avant-plan le soldat coiffé d'un calot allemand
 Section de mortiers du Lt Ennis (2ème à gauche). Un des canots qui a servi au rembarquement
 Pantalon de velours et carabine de chasse...Le bonnet est resté dans les barbelés.
 Gordon Webb et Leonard Coulson; entre les deux, une silhouette reconnaissable entre toutes
 Lord Lovat et Boucher-Myers (notez qu'il porte la cravate), entre les deux: G.Webb

Les prisonniers allemands:

 L'Unteroffizier Leo Marsiniak, ici au milieu des bren-gunners de Mills-Roberts, a confié à Austin leur terreur d'être envoyés à l'Est
 Les US Rangers: à gauche le Sgt Czyma, au centre le Sgt Koons, premiers américains à avoir fait feu sur les Allemands; à droite un commando britannique qui n'est autre que le correspondant du Herald, Alexander Austin
 Shimi Lovat et les officiers du MGB 312
Au prix de 12 morts, 13 disparus ou manquants, 20 blessés (dont 4 vont décéder), l'opération Cauldron est un succès.
Des 93 artilleurs allemands, il ne reste que 27 survivants, dont 20 blessés.(*)
......................................................................................... Notes: (1) Peter M.Scott est le fils de Robert F.Scott, officier de marine et célèbre explorateur polaire (2) Le fusil antichar Boys est à ce moment totalement dépassé mais Lovat sait que sa puissance à courte distance peut démolir un point de résistance. Cette arme est lourde et a mauvaise réputation à cause de son recul phénoménal qui a cassé des épaules. Ce matin-là, McDonough va tirer 50 projectiles... (3) Cela lui vaudra la Victoria Cross (4) Body-bridge ou Human-bridge: consiste à se coucher sur les barbelés pour permettre aux copains de passer en vous piétinant... (5) Le bond est un exercice particulièrement pratiqué; il ne doit pas se finir par une gamelle. Avec un roulé-boulé, on doit même pouvoir se trouver en position de tir. (6) On ne connait pas les circonstances de sa mort. En toute logique il aurait dû être fait prisonnier. (7) Cette note prouve que les Allemands n'étaient pas réellement en alerte (*) Les pertes allemandes ne sont pas connues. En effet, on ne sait pas quel était l'effectif exact servant la batterie. Les chiffres variant de 70 à 150, j'ai choisi le chiffre de source allemande (Rapport de Haase). On est certain de la mort de 28 artilleurs, ceux-ci ayant été enterrés à Varengeville.
Retour sur un point: Le port du bonnet n'est pas du snobisme. Le casque peut faire du bruit, s'accrocher, limiter la vision et la mobilité de la tête, etc. De plus, face à un ennemi entrainé, il peut être mortel, surtout quand la jugulaire est bien en place. Le bonnet est donc tout à fait adapté aux opérations de ce genre.A+ Amicalement | |
|  | | Invité Invité

 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 9 Oct 2011 - 8:50 | |
| Superbe narration qui est toujours aussi captivante, j'ai l'impression de lire un livre c'est dire que c'est bien fait et c'est surtout bien documenté avec tes photos |
|  | | stef Aspirant


Localisation : haute normandie Navire préféré : corvette flower
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 9 Oct 2011 - 9:53 | |
| bonsoir comme d habitude c est superbement raconté et illustré a+ stef _________________ demain j arrête  | |
|  | | didier Elève officier


Localisation : Bruxelles - Watermael Boitsfort Navire préféré : Mercator
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 9 Oct 2011 - 9:56 | |
| Absolumment magnifiquement illustré ! Narration énergique et pleine de talent. Une "bête" question : tous ces commandos se battaient sans casque !? _________________ Sévissant aussi sur ce forum sous les alias de "Desiderius", "le sous-marinier belge"  ou encore "l'ophtalmo sadique" :twisted: Prétendu descendant d'un volontaire du 7ème (*) rgt de Hussards de Napoléon  Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères (Voltaire)  (*) pourquoi le 7ème ? Pardi c'est le seul à s'être battu à Waterloo ! | |
|  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 9 Oct 2011 - 10:08 | |
| Bien le bonsoir à tous,
Grand merci pour vos appréciations!!! Cher Desiderius, les commandos de Lovat effectivement se battaient sans casque. Pour des opérations de ce genre, comme je l'ai signalé, le casque peut se révéler plus gênant, voire plus dangereux, qu'autre chose. C'est ce qu'avait constaté Lovat lors des raids en Norvège. Les soldats des troupes spéciales, chargées d'opérer en toute discrétion, n'ont normalement pas besoin d'être casqués. Voilà, voilà,
A+ Amicalement | |
|  | | miel Amiral


Localisation : BRIERE Navire préféré : LA COURONNE LE SUPERBE ORENOQUE LE RENARD LE PEREGRINE GALLEY LE KING DU MISSISSIPI LE HELDER FIRE-BOAT VEDETTE LANCE TORPILLE LE CYGNE LE REQUIN BATEAU-JOUET
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 9 Oct 2011 - 19:47 | |
| Démat Encore un récit aussi prenant qu'intéressant Merci pour cette narration _________________  | |
|  | | jeanbauduen Capitaine de Vaisseau


Localisation : bauduen Navire préféré : bismark uss enterprise cv6 hood
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Lun 10 Oct 2011 - 3:49 | |
| Bonjour merci pour ce récit amitiés | |
|  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 16 Oct 2011 - 7:51 | |
| Bien le bonjour à tous,Blue Beach IWM. RAFAu large de Dieppe, à 3 h 00, les LSI Queen Emma, Princess Astrid et Duke of Wellington mettent à l'eau LCA et LCS. Y embarquent un bataillon du Royal Regiment of Canada, commandé par le Lt/Col. Catto,  une compagnie du Black Watch (Royal Highland Regiment) sous les ordres du Cne Hicks, des artilleurs et des éléments du 3rd Light Anti Aircraft Regiment.
Ce sont près de 700 hommes qui vont débarquer avec un objectif des plus ambitieux. Prendre pied en une seule vague pour saturer les défenses de la plage de Puys, petite station balnéaire à 1500 mètres à l’Est de Dieppe, s'emparer de la batterie B/302 "Rommel" constituée de quatre canons de 105 mm et quatre de 75, protégée à l'avant par les pièces de flak de 88 et les mitrailleuses de la position "Bismarck" à réduire également, puis détruire la centrale électrique et l’usine à gaz de Neuville.
B.A Sous la protection des Black Watch, les artilleurs et les spécialistes du 3rd L.A.A.R doivent retourner les canons contre les Allemands, récupérer les appareils de visée, surtout ceux de flak, avant de faire exploser les pièces. Le Royal fera sa jonction ensuite sur Red Beach avec les Essex Scottish qui tiendront le port.
La couverture de la mise à terre sera assurée par le MGB 316,
 commandé par le Lt/Cdr T.N. "Tom" Cartwright, et le SGB 8 HMS Grey Wolf
IWM du Lt Griffiths. 
Plus au large, le destroyer HMS Garth commandé par le C/O J.P."Jack" Scatchard

se chargera de battre les positions allemandes.
Le Lt/Cdr H.W.Goulding, à bord du MGB 316 est en charge des manœuvres d’approche et de mise à terre.
Dans la nuit encore profonde, le MGB 315 qui assure la protection des L.S.I s’écarte un peu vers l’Est et coupe la route de la flottille. Trompés par la similitude absolue des deux MGB, cinq landing-crafts se mettent à le suivre.
 Le temps de s’apercevoir de la méprise et de rallier, plus de 15 minutes se sont écoulées.
Goulding fait route vers Dieppe pour éviter les rochers plats et, à 4 h 20, profitant du courant, revient sur Puys sous le défilement des falaises.
Le temps passe. Il faut forcer l’allure pour garder le bénéfice de l’obscurité mais les barges chargées et aux caractéristiques différentes ne peuvent toutes suivre au même train. Le convoi s'étire rapidement avant de se reformer tant bien que mal en trois vagues.
Les navires d’assaut ont été aperçus par le sémaphore de Neuville. Quelques projecteurs balaient la mer. Sans résultat.
4 h 30. Le III° groupe du 302° d’artillerie, prévenu, tire au hasard.
 Les barges étant dans l’angle mort des falaises, les obus se perdent au large. Quelques fusées éclairantes sont tirées des falaises, sans plus de résultat.
 Il reste encore 2 milles à parcourir et la mise à terre doit avoir lieu à 4 h 50. Le ciel pâlit. Les soldats jettent un coup d’œil vers leur premier objectif, la plage de Puys. Entre les hautes falaises, c'est une bande de galets d'à peine 250 mètres de large, barrée d’un bout à l’autre par une digue de trois à quatre mètres de haut, interrompue seulement par deux escaliers. 4 h 55. On commence à distinguer quelques maisons. 5 h 00. La plage approche; dans le jour naissant, tout semble calme.
 De Dieppe parviennent grondements de moteurs et explosions. Au-delà des falaises passent des Hurries poursuivis par la flak.
5 h 05. Les soldats sont en position, prêts à s'élancer. Plus que cent mètres avant les galets. 5 h 07. Dix-sept minutes de retard quand les rampes s'abaissent. Aussitôt un tir infernal s'abat sur les barges.

La plupart des Canadiens n'ont pas même le temps de débarquer; les mitrailleurs allemands
 tirent à bout portant et balaient l'intérieur des barges. Ceux qui arrivent à débarquer, trébuchant dans les galets, sont aussitôt fauchés.

 A peine 20 hommes arrivent au pied de la digue où ils se plaquent, se protégeant au mieux derrière les contreforts, ne pouvant s'en écarter car une mitrailleuse prend le bas du mur en enfilade. Escalader le mur, oui mais, imprévu, le sommet est complétement recouvert d'un fouillis de barbelés serrés, tout comme les escaliers obstrués par d'épais buissons métalliques. A chaque tentative de mettre en place une échelle d'assaut un corps retombe.
5 h 30. Les Hurricane du 32 Squadron plongent courageusement, larguent bombes et fumigènes,
 puis dégagent brutalement au ras du sol sous le feu nourri de la flak. B.A
5 h 35. Sous le rideau de fumée, la "deuxième" vague débarque. Mais les Allemands continuent à tirer violemment. Pas besoin de viser, les cibles sont devant.
IWM
Un LCA, devant l'ampleur du massacre, fait demi-tour.
Les L.C.S 8 et 25, qui escortent cette vague, tirent de toutes leurs armes. Sans grande efficacité. Les Allemands sont trop bien dissimulés et n'ont guère de difficultés à riposter. Le SGB 8, manœuvrant sans cesse, harcèle également les retranchements derrière la digue, d'où pleuvent les grenades:

IWM. RN. SGB8
Malgré les rochers qui affleurent, sondant sans cesse, le Garth approche autant qu'il est possible. Son commandant, J.P. "Jack" Scatchard,  décide de longer la plage et d'effectuer un 180° à chaque extrémité et de recommencer tout en lâchant obus et fumigènes. Il sait qu'il expose son navire, mais il sait aussi qu'il n'y a pas de meilleure tactique pour appuyer les troupes au sol. Pendant des heures, le destroyer effectue ces va-et-vient en tirant de toutes ses pièces contre les paisibles maisons qui se sont révélées être de redoutables blockhaus.
IWM IWM Sur la passerelle, Scatchard, IWM imperturbable malgré les coups qui touchent le destroyer, dirige le tir. Plusieurs positions vont être réduites au silence.
Pour les hommes débarqués pas d'autre choix que de piétiner le corps des copains, se ruer dans la mitraille vers l'abri du mur et s'y terrer. Beaucoup ne s'aperçoivent même pas qu'ils ont été blessés. Pire, FW-190 B.A et Me-109G, font leur apparition B.A mitraillant et canonnant. Photo contemporaine Vivants et morts tressautent sous les impacts.
B.A
Le Lt.Col Catto est de cette vague. Gagnant l'ouest du mur sous une grêle de balles, il veut redonner du mordant à ses hommes. Sous son impulsion, les Canadiens se reprennent, mettent plusieurs Bren en batterie et ripostent aux tirs allemands. Le Lt Weldd, au prix de sa vie, met hors de combat une "pillbox" à coups de grenades. Pour Douglas Catto, plus question pourtant de coordonner une véritable action offensive. Le correspondant de guerre Ross Munro à bord d'un LCA témoignera de l'ampleur du désastre et du courage des Canadiens.
Un soldat de la première vague, le lance-corporal Leslie G. Ellis, a pu se frayer un chemin à travers les barbelés. Grimpant vers "Bismarck", il neutralise un nid de mitrailleuse puis balance quelques grenades dans des maisons qui servent de postes de tir. Il constate que les coups du Garth, malgré l'absence de guidage depuis le sol, sont terriblement précis; il vient à peine de sortir d'une bâtisse qu'elle s'écroule sous les obus du destroyer. Il redescend vers la plage. Après avoir essayé en vain de rembarquer à bord d'un LCA, blessé aux jambes et aux bras par une mine, il se met à l'eau, la tête dangereusement encadrée par des balles. Il fait mine d'être touché, se laisse couler, réapparait plus loin et nage pendant près de deux heures avant d'être recueilli par un canot où rame le Sgt J.E.Legate, du Royal également. Le sergeant, échappé de la plage à la nage lui aussi, a trouvé un radeau vide et a déjà récupéré deux autres soldats. Les quatre hommes sont finalement hissés sur un SGB.
5 h 45. Quand il aperçoit la troisième vague, Catto s'avise qu'il peut tenter quand même de remplir une partie de la mission. Pendant que des soldats taillent dans les barbelés non loin de la brèche faite par Ellis, il fait tirer tous ceux qui le peuvent encore pour couvrir le débarquement des Black Watch du Cne Hicks et des éléments d'artillerie. La couverture assurée est si efficace que les Black Watch ne déplorent à ce moment qu'un mort et un blessé.
Puis, avec vingt hommes dont un radio, il se faufile dans au travers des barbelés et grimpe vers "Rommel". Aussitôt, les mitrailleuses se mettent à tirer furieusement sur ces passages, interdisant tout retour. Désormais ce qui reste des troupes débarquées est définitivement bloqué, entassé contre le mur, toujours sous le feu des mitrailleuses et des mortiers. Quelques soldats tirent encore...
Il est alors 6 h 00. A bord du Q.G flottant HMS Calpe, Roberts est sans nouvelle. Des messages tronqués, contradictoires, sont bien arrivés et certains sont manifestement d'origine allemande. La confusion est extrême: les troupes ont-elles oui ou non débarqué, les hommes sont-ils en mesure de neutraliser la batterie qui bat dangereusement le flanc gauche. Goulding fait la navette mais ne peut donner de renseignements précis, la plage étant couverte de fumée d'explosions et de brouillard artificiel. Jusqu'à ce que Catto puisse vers 8 h 30 faire la demande sans équivoque, relayée par le Garth: "De Bleue, y a-t-il une chance de pouvoir nous rembarquer?"
La RAF continue ses attaques. Outre les Hurries du 32° qui en sont à leur quatrième mission, les Boston s'en prennent à la batterie:
IWM Mais, les équipages ne sachant pas s'il y a ou non une présence amie à proximité, les canons n'en souffrent guère.
7 h 40. Suivant le jusant, les navires d'appui s'éloignent; tous ont été sévèrement touchés, en particulier les deux LCS dont les équipages sont quasiment sont hors de combat. A 8 h 35, le Q.G allemand est informé que Puys est tenu. 9 h 30: un chiffon blanc s'agite au bout d'un canon de fusil. Les survivants se rendent.
Goulding, à bord du MGB 316, accompagné de quelques barges, repart vers Blue Beach. La petite flottille est, elle aussi, accueillie par un feu nourri qui coule un des landing-crafts. Nouvelle tentative un peu plus tard. Sur la plage, à travers la fumée qui s'estompe, plus de signe de vie. Il est alors 10 h 30.
Entretemps Catto et ses hommes ont continué leur montée vers "Bismarck". Ils neutralisent une maison transformée en blockhaus, s'emparent de deux autres et parviennent tout près du périmètre de la batterie. Ils sont vite repérés et rapidement pris sous le feu des nids de mitrailleuses.
 Ils vont tirailler pendant des heures puis se replient dans un bois, espérant rejoindre les Essex. Impossible, les Allemands sont partout. 16 h 30. A court de munitions, encerclés, le lieutenant-colonel et ses hommes, quelques-uns légèrement blessés, se rendent à une des patrouilles qui ratissent le secteur.
Spontanément, l'officier allemand salue les Canadiens et serre la main du Lt.Col. Catto.
Dès la reddition, alors que les combats font toujours rage sur Dieppe, les Allemands commencent à dégager la plage en évacuant les grands blessés:
B.A Notez l'équipement des soldats. En haut du mur, un lieutenant médecin.
Une fois les prisonniers acheminés vers Neuville, on s'occupe des morts:
 Au-dessus de l'épaule gauche du landser, on distingue le blockhaus qui tient la plage en enfilade
que l'on rassemble:

Le dégagement de la plage va durer toute la journée et toute la nuit. Car ils sont nombreux à être tombés, morts ou blessés. Le bilan est terrifiant. - Sur les 554 hommes du Royal Regiment of Canada, 207 gisent là. 264 partent en captivité (+18 qui mourront de leurs blessures). Sur les 65 qui regagnent le Royaume Uni, 35 sont blessés et 2 décéderont. - Les 111 Black Watch laissent un mort et un blessé sur les galets. 63 sont prisonniers (+3 morts ultérieurement). 44 rentrent en Angleterre. - Le nombre de pertes pour les autres unités n'est pas connu; ce sont en effet des détachements qui ont débarqué sur plusieurs secteurs.
Du côté allemand, officiellement, sur les 115 défenseurs, il n'y a que 2 morts et 9 blessés (chiffres à multiplier par 4 voire 5). Quoi qu'il en soit, défendu par des hommes bien armés et judicieusement disposés, le piège de Puys a parfaitement fonctionné....
Les controverses vont commencer... --------------------------------------------------------
A+ Amicalement  | |
|  | | Invité Invité

 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 16 Oct 2011 - 9:04 | |
| Toujours aussi intéressant a lire et même captivant, tu parlait des pertes humaines au sol est ce que tu connais les pertes aériennes et navales? |
|  | | stef Aspirant


Localisation : haute normandie Navire préféré : corvette flower
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 16 Oct 2011 - 10:07 | |
| toujours aussi exellent a+ stef _________________ demain j arrête  | |
|  | | didier Elève officier


Localisation : Bruxelles - Watermael Boitsfort Navire préféré : Mercator
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 16 Oct 2011 - 10:09 | |
| Toujours, aussi passionnant et superbement illustré. Merci à toi ! _________________ Sévissant aussi sur ce forum sous les alias de "Desiderius", "le sous-marinier belge"  ou encore "l'ophtalmo sadique" :twisted: Prétendu descendant d'un volontaire du 7ème (*) rgt de Hussards de Napoléon  Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères (Voltaire)  (*) pourquoi le 7ème ? Pardi c'est le seul à s'être battu à Waterloo ! | |
|  | | jeanbauduen Capitaine de Vaisseau


Localisation : bauduen Navire préféré : bismark uss enterprise cv6 hood
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 16 Oct 2011 - 18:05 | |
| Bonjour toujours aussi captivant, a lire merci amitiés | |
|  | | Daniel S le Vendéen Elève officier


Localisation : Landeronde (Vendée) - France Navire préféré : navires de travail
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 16 Oct 2011 - 20:12 | |
| Bonjour, J e suis sans voix... j'aime toujours !!!! | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 16 Oct 2011 - 20:19 | |
| Bien le bonjour
je lis avec toujours autant de plaisir cette page d'histoire _________________ /> LE BON DIAMETTRE POUR LE PASSAGE DE LA GODILLE ( ENGOUJURE ) DANS LE TABLEAU ARRIERE C'EST LE DIAMETTRE D'UNE BOUTEILLE DE VIN ( 75 mm )
| |
|  | | miel Amiral


Localisation : BRIERE Navire préféré : LA COURONNE LE SUPERBE ORENOQUE LE RENARD LE PEREGRINE GALLEY LE KING DU MISSISSIPI LE HELDER FIRE-BOAT VEDETTE LANCE TORPILLE LE CYGNE LE REQUIN BATEAU-JOUET
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 16 Oct 2011 - 20:24 | |
| Démat Je rejoins l'avis de tous Bravo pour ce récit _________________  | |
|  | | Christian Le Normand Lieutenant de Vaisseau

Localisation : Hérouville-Calvados-Normandie-France-Europe
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 16 Oct 2011 - 23:04 | |
| Toujours aussi bon boulot ! Vives et chaleureuses félicitations !!!
A part cela, ta photo de 109 vu de face, ce serait bien un 109 F : Le G était construit depuis peu ; le nez ressemble à celui d'un F; on ne distingue pas les "bosses" sur l'avant du fuselage, typique du Gustav, sauf pour les 1 re versions ; il a des "masselottes" sous les ailerons normalement disparues après le Emil mais ce n'est pas un E qui avait des entretoises entre le stabilo et le fuselage (d'ailleurs, même de face, les ailes sont arrondies ; ça se voit ) et la prise d'air à l'avant gauche de l'avion parait massive et me fait penser à une version "tropicale" utilisée en Lybie. C'est d'ailleurs le FW 190 A qui a dominé le ciel de Dunkerque et forcé le britanniques à construire un avion de transition qui sera le plus construit, le Spitfire IX !
Désolé d'être sceptique mais je suis un peu "fada" de ce zinc ... | |
|  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Lun 17 Oct 2011 - 7:30 | |
| Bien le bonjour à tous,
Grand merci pour vos chaleureuses appréciations!!! Un peu excessives quand même...
Pour répondre à Pascal Neuf Quatre: on connait, à peu de chose près, les pertes subies par la RAF et la Luftwaffe, de même que les pertes de la Royal Navy. Ce qui est difficile, voire impossible, c'est d'attribuer ces pertes à un secteur précis. J'ai passé en revue toutes les unités des 2 bords opérant ce jour-là, pour arriver à un chiffrage suffisamment précis. Ce n'est pas tant pour pinailler sur les chiffres (ça ne me passionne pas) mais surtout, à travers ces recherches, pour faire revivre des hommes. Concernant Puys, le 32 Sqdr perd 2 Hurries à la quatrième mission d'appui sur la plage. En fait les deux appareils sont entrés en collision en dégageant. Un pilote est tué, l'autre parvient à regagner l'Angleterre où il se pose sur le ventre (l'appareil sera réparé). On voit assez souvent cette photo de l'appareil:
Le pilote est le F/Sgt Bernard. Le code-lettres du squadron (GZ) est bien celui du 32°. Seul bémol, mais de taille: la photo date de fin 1941...
C'est pourquoi, pour les photos qui illustrent (au mieux j'espère) mon récit, j'ai vérifié pour chacune, autant qu'il m'a été possible, qu'elle correspondait bien à l'époque considérée; dans le doute, j'ai préféré mettre des photos plus "anonymes" mais historiquement correctes. J'ai sans doute oublié de préciser la source en regard de certaines. J'ai également visionné les vidéos qui concernent Dieppe. Bon, bof...tout ne correspond pas forcément, chacun y allant de son petit montage.
Cela me permet de répondre également à notre cher Viking à l’œil affûté. Concernant le Me-109G en rase-mottes, j'ai signalé que c'était une photo contemporaine. Il s'agit bel et bien d'un G2 restauré, ce qui explique l'absence des bosses latérales sur le capot qui apparaissent sur les G6. Le 19 août 1942, quatre G2 ont été perdus. C'est aussi, je l'avoue, la seule dont je disposais. Difficile de mettre un 109E:
 Peu crédible. Je sais que c'est une pratique courante dans les vidéos du commerce sur tel ou tel appareil, mais cela ne me convient pas (en plus les mêmes séquences sont répétées en boucle ou presque) Ainsi on peut voir des Bf109 de pré-série aux prises avec des Spit IX... No comment!
Tant que j'y suis, les Hurries ont subi ce jour-là des pertes plus lourdes par la flak que par la chasse. C'est tout-à-fait logique. Une précision quand même, pour les pilotes de FW-190, engager un Hurricane (surtout à 4 canons) en combat tournoyant horizontal pouvait être dangereux; le Hurry peut très bien "faire l'intérieur" d'un FW, d'autant que le chasseur allemand de 1942 (A2-A3) est délicat à piloter et décroche facilement.
Voilà, si vous avez des précisions ou des contradictions à apporter, je suis tout à fait preneur. Encore merci à vous de votre intérêt!
A+ Amicalement
| |
|  | | jeanbauduen Capitaine de Vaisseau


Localisation : bauduen Navire préféré : bismark uss enterprise cv6 hood
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Lun 17 Oct 2011 - 17:50 | |
| Bonjour merci pour ce cour amitiés | |
|  | | Invité Invité

 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Lun 17 Oct 2011 - 23:55 | |
| Merci pour ces précisions Ad'hoc il est vraiment très bien ton sujet |
|  | | Christian Le Normand Lieutenant de Vaisseau

Localisation : Hérouville-Calvados-Normandie-France-Europe
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Mar 18 Oct 2011 - 0:28 | |
| Je ne cherchais ni la contradiction, ni la petite bête, cher AD'HOC ! Qu'il y ait eu des 109 F et des versions précoces de G à Dieppe en 1942 est tout à fait plausible vu que c'est l'époque ou le G commence à remplacer le F en première ligne ! Donc un G2 sans "bossages" de capot pour les MG de 13 mm si c'étaient des 7,92, ça tient. En plus, ce n'est pas toujours facile d'avoir la "bonne" photo sous la main ... De mémoire, les chasseurs allemands étaient basés à St-Omer dans le Pas de Calais avec, principalement, la JG 26 commandée par Adolf Galland (mais remplacé en décembre 1941, par Josef Priller, le célèbre as allemand dans "le jour le plus long"). Les unités pouvaient se partager des FW 190, des ME 109 F ou G mais pas des E qui n'étaient plus en service sur la côte ouest de l'Europe. Peu importe, ta photo est très bien et cohérente avec l'époque ! D'ailleurs, je défie quiconque de faire d'un coup d'oeil, la différence entre un F et un G2 ; ce qui m'a mis la puce à l'oreille, ça a été la prise d'air à l'avant gauche qui est vraiment massive et les masselotes sous les ailerons abandonnés après le F. Mais vraiment, peu importe ! On attend la chute ! Au plaisir de te lire ... | |
|  | | stef Aspirant


Localisation : haute normandie Navire préféré : corvette flower
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Mar 18 Oct 2011 - 7:52 | |
| - Christian Le Normand a écrit:
- Je ne cherchais ni la contradiction, ni la petite bête, cher AD'HOC !
Qu'il y ait eu des 109 F et des versions précoces de G à Dieppe en 1942 est tout à fait plausible vu que c'est l'époque ou le G commence à remplacer le F en première ligne ! Donc un G2 sans "bossages" de capot pour les MG de 13 mm si c'étaient des 7,92, ça tient. En plus, ce n'est pas toujours facile d'avoir la "bonne" photo sous la main ... De mémoire, les chasseurs allemands étaient basés à St-Omer dans le Pas de Calais avec, principalement, la JG 26 commandée par Adolf Galland (mais remplacé en décembre 1941, par Josef Priller, le célèbre as allemand dans "le jour le plus long"). Les unités pouvaient se partager des FW 190, des ME 109 F ou G mais pas des E qui n'étaient plus en service sur la côte ouest de l'Europe. Peu importe, ta photo est très bien et cohérente avec l'époque ! D'ailleurs, je défie quiconque de faire d'un coup d'oeil, la différence entre un F et un G2 ; ce qui m'a mis la puce à l'oreille, ça a été la prise d'air à l'avant gauche qui est vraiment massive et les masselotes sous les ailerons abandonnés après le F. Mais vraiment, peu importe ! On attend la chute ! Au plaisir de te lire ... bonsoir christian il y avait aussi drucat a abbeville somme a 60 km a vol d oiseau http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=2&sqi=2&ved=0CCoQFjAB&url=http%3A%2F%2Ffw190.hobbyvista.com%2Fdieppe.htm&ei=M8mdTo7LEPHP4QShq-XYCQ&usg=AFQjCNHT4cewbbdxRjJQ3q13hQdOvSEBGg http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=4&sqi=2&ved=0CDwQFjAD&url=http%3A%2F%2Fwww.asisbiz.com%2Fil2%2FFw-190A%2FFw-190A-JG26.2%2Fpages%2F1-Fw-190A-II.JG26-Abbeville-Drucat-France-1942-01.html&ei=M8mdTo7LEPHP4QShq-XYCQ&usg=AFQjCNF8Pr-LETxVHTHtllHNjwx6GrRDcg je traine souvent labas il y a un circuit automobile juste a coté de l aérodrome qui existe toujours. rien a voir avec le 109 mais c est histoire de faire avancé le shmilbilc a+ stef | |
|  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | |  | | Invité Invité

 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Ven 21 Oct 2011 - 5:59 | |
| Je suis avec beaucoup d’intérêt et je suis un bon élève |
|  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 13 Nov 2011 - 11:05 | |
| Bien le bonjour à tous,
GREEN BEACH: Pourville, petite station balnéaire à l'ouest de Dieppe.

3 h 00. Au large de cette petite localité, les LSI Princess Beatrix et Invicta ont descendu les barges d’assaut.
IWM. RN. En bon ordre, y prennent place les 523 hommes du South Saskatchewan Regiment commandés par le Lt.Col. Cecil I.Merritt
 et les 503 soldats du Queen’s Own Cameron Highlanders of Canada sous les ordres du Lt.Col. Alfred C. Gostling.
Q.O.C.H.C Association
 Escortées par les LCS 9 et 31, le SGB 6 Grey Shark du Lt H.O.T.Bradford
IWM.RN et le MGB 317 du Lt J.H.Coste,
IWM. RN. RN Officers les embarcations se forment en deux files successives. Cap sur le point de débarquement à l’ouest de Dieppe: la plage de Pourville qui s’étend sur 800 mètres entre deux hautes falaises, reliées par une digue de 2 à 3 mètres de haut, au sommet couvert de barbelés. Une petite rivière, la Scie, se jette dans la mer par un collecteur situé sensiblement au milieu de la plage. Pour ajouter aux difficultés, les prairies ont été noyées par les Allemands. Un pont enjambe la Scie: trois compagnies doivent débarquer à l'Est et une à l'ouest, pour progresser en éventail. Devant, sur près de 70 mètres, du sable à peine mêlé de galets, parfait pour atterrir.
LCMSDS Air Photo Collection 149/3054
Aux South a été confiée une série d’objectifs tout aussi ambitieux qu’à leurs camarades de Puys: - constituer un solide tête de pont pour sécuriser l’arrivée des Cameron - saboter des ateliers militaires de réparation - éliminer tout ce qui est susceptible de retarder l’avance des Cameron: nids de mitrailleuses, réseaux de barbelés, mines... - détruire les batteries de campagne et les pièces de flak - attaquer la station radar, récupérer toutes les pièces intéressantes - neutraliser la ferme des Quatre-Vents, fort point de résistance sur la route des Cameron
Aux Cameron en effet, débarqués trente minutes après les South, il appartiendra alors de foncer vers l’intérieur des terres, détruire la batterie côtière 265 "Hitler", faire la jonction avec les tanks du Calgary, rendre inutilisable l’aérodrome de Saint-Aubin et s’emparer du Q.G de division allemand à Arques.
A la faveur de la nuit, l’approche se fait discrètement. Les soldats ont bien perçu des lueurs et des détonations à l'Est, mais comme ils savent qu'ils font partie d'un vaste dispositif, ils ne s'en soucient pas outre mesure, leur secteur étant calme. A un moment il semble bien à quelques-uns que leur convoi est la cible de tirs venus de l'est. Batterie ou bateau? Un bateau sans doute puisque qu'une ombre passe devant les barges qui continuent leur chemin sans être inquiétées, et disparait vers l'Est. Les landing-crafts se mettent alors en ligne de front.
4 h 50. La première barge atterrit. Aussitôt une trentaine de commandos des South emmenés par le Lt. Jim Mulholland des Cameron fonce et glisse des Bangalore dans les barbelés qui couronnent la digue.
Photo contemporaine 4 h 52. Au moment où les torpilles explosent, les quatre compagnies des South sont déjà en train de débarquer au galop.
IWM A bord du Calpe, Roberts reçoit ce bref message: « Cecil down.0450 » Mais erreur de navigation ou effet des courants, les South ont fait terre trop à l’ouest. Les Allemands, alertés par les explosions des fusées, sont surpris et ouvrent le feu au hasard en direction de la plage. Quand ils s'aperçoivent que les assaillants courent vers l'Est, ils comprennent quel est le point qu’ils doivent interdire et les mitrailleuses se mettent à battre les abords de la Scie.
Après avoir franchi rapidement la digue à l’aide d’échelles d’assaut,
IWM. Training les soldats de la B Company, après de difficiles combats de rue contre un ennemi familier des lieux, finissent par occuper quelques villas et un hôtel dont le patron, officiellement «sous la contrainte», indique les meilleurs emplacements pour les Bren qui peuvent dès lors appuyer la progression des compagnies A et D en direction du pont.
La C Company sous les ordres du major Claude Orme se précipite vers Varengeville. La progression est rapide et méthodique. L’Hôtel de la Terrasse est vite atteint et les sentinelles éliminées; les requis de l’organisation Todt qui y logent sont invités à quitter les lieux pour ne pas être pris dans les combats; ils ne se font pas prier et disparaissent dans la nature. A la Maison Blanche se trouve un détachement allemand. La porte s’ouvre sous un coup violent. Les dormeurs ont à peine le temps d’ouvrir les yeux, ils plongent dans leur dernier sommeil. Après avoir constaté qu'en fait de détachement leurs victimes étaient une douzaine de gradés qui avaient fêté, en galante compagnie, la promotion d'un des leurs, les assaillants y installent un point d'appui. Plus haut, deux soldats rampent silencieusement vers la crête et neutralisent discrètement les nids de mitrailleuses l'un après l'autre. Puis deux batteries côtières tombent à leur tour aux mains du major Orme, dont les hommes ont d'ores et déjà rempli le plus gros de leur mission. Maintenant ils tiennent les hauteurs de l'Ouest et s'efforcent de repérer les tireurs isolés.
Quant à ceux de la B Company, ils finissent le nettoyage des maisons et recoins dangereux à la grenade et à la baïonnette, mettant hors d'état de nuire une trentaine d'Allemands. Enfin Pourville est investi. "Cec" Merritt installe son P.C dans un garage, aussitôt envahi par les blessés brancardés par les prisonniers.
Dans le ciel passent les Hurries du 174 Squadron filant vers la batterie "Hitler" pour déblayer le passage des Cameron et des chars du Calgary.


Peu après les Hurries reviennent, mais leur Squadron-Leader ne reparait pas.
Emile François Fayolle a disparu 
Du côté du pont, les A et D Companies sont soumises à un feu nourri de mitrailleuses et de balles terriblement précises.
B.A Comme sur les autres plages les snipers sont nombreux et mobiles. Murray Osten réussit à faire passer des éléments de la A en traversant directement la rivière avec des Mae-West assemblées ou à la nage.
Mais la D reste bloquée et les corps commencent à s'amasser le long des rambardes. Pourtant sous la grêle de projectiles, les hommes s'efforcent de couvrir leurs camarades de la A dont la plus grande partie passe enfin après avoir tiré quelques fumigènes, suivie par un bon nombre de soldats de la D.
Aussitôt les South d'Osten grimpent vers leur objectif principal: la station de radar dont ils doivent dégager l’accès pour une petite section "spéciale". Ce petit groupe de onze hommes est composé de Jack (Nissenthal) de la RAF,
 spécialiste du radar, et de ses dix gardes du corps qui ont aussi pour consigne de l'éliminer s'il risque de tomber aux mains des Allemands. Ils ne connaissent du savant que le prénom mais rien de sa mission précise.
5 h 15. Pendant que la A Company progresse sur les pentes, sur le pont la situation empire. Le reste de la D vient d'être rejoint par la B. Il faut passer pour atteindre la Ferme des Quatre-Vents. Mais le tir s'intensifie, renforcé encore par des mortiers. Après trois tentatives meurtrières, les hommes cherchent à s'abriter tant bien que mal au pied de la pile d'entrée. Merritt, averti, laisse le commandement de Pourville à son adjoint J.Mac Rae et se précipite vers le pont. Malgré ses ordres, les hommes tétanisés sous le déluge de feu, ne bougent pas. Impossible de rester là, les Cameron vont débarquer dans cinq minutes. "Cec" n'hésite pas; il fait remettre en batterie un mortier qui tire des fumigènes. Désignant une petite bâtisse de l'autre côté, il fonce traverse le pont et, casque en main, fait signe à ses hommes d'y aller, en vain. Alors il retraverse et repart avec une partie des soldats. Il revient et enlève le reste de la troupe qui va se terrer contre l'arrière de la petite maison.
Ib. Mais une nouvelle mitrailleuse se dévoile et prend le mur en enfilade. Aussitôt le mortier lâche quelques fumigènes; sous ce fragile couvert, Merritt et une poignée d'hommes peuvent grenader le blockhaus, tandis que des sections de la B commencent à obliquer vers la Ferme des Quatre-Vents. Les mortiers allemands se déchainent et stoppent net toute progression ordonnée.
5 h 20. Les Cameron devraient être là et au PC de Pourville, le major McRae essaie de joindre le Q.G mais ses émissions ont pour seul résultat de faire repérer le garage par la radiogoniométrie. Des obus de mortiers tombent aussitôt, blessant ou tuant Canadiens et Allemands prisonniers. Le PC, où se trouve aussi l'infirmerie, est rapidement évacué.
5 h 50. Avec trente minutes de retard, les barges transportant les Cameron atterrissent de part et d'autre de la Scie. Un son étrange retentit. Des deux côtés, les doigts lâchent un instant la détente. C'est en effet aux accents de "A Hundred Pipers" que les Cameron débarquent.
Alex Graham, debout à l'avant du L.C, a commencé à sonner un mille avant la plage... Mulholland, revenu sur le rivage pour guider les opérations, s'apprête à rejoindre le Lt.Col.Gostling quand celui-ci débarquant à la tête de ses hommes s'écroule, fauché par une rafale. Imperturbables les bagpipers continuent à jouer.
A droite, Gilbert "Gib" Renwick sera blessé.
L'adjoint de Gostling, le major Andy T.Law prend le commandement et entraine ses soldats. Là encore la surprise à joué et, si des hauteurs de l'ouest, mitrailleuses et mortiers les prennent à partie, les Cameron peuvent néanmoins, sans trop de pertes, gagner rapidement la digue.
 Après un court briefing, Law scinde ses troupes en trois groupes: il prend la tête du plus important et avance le long de la Scie. Dissimulés par les buissons et les taillis, parfois dans l'eau, les hommes progressent sans grande difficulté vers leur premier objectif, Petit Appeville.
Q.O.C.H.C Association. Cameron training July 1942 Un deuxième grimpe directement vers la Ferme qui verrouille la vallée. Le troisième rejoint Merritt et ses hommes.
Avec ces renforts, on adopte une progression par bonds vers la ferme en se couvrant mutuellement. Le Cne McTavish et ses bren-gunners réussissent à s'emparer des premiers retranchements devant la ferme. Le groupe du Cne Young qui escalade la falaise doit rapidement décrocher et rejoint les South de Merritt et les Cameron qui multiplient furieusement les assauts. IWM. Cameron training On se bat désormais à la baïonnette et à la grenade. De tous côtés, les combats sont confus et féroces, d'autant que, non sans courage, des Allemands se laissent dépasser par les Canadiens qui chargent et les prennent à revers. Malgré l'allant et le courage des combattants des deux bords, le temps ne joue pas en faveur des Canadiens. Merritt décide de mettre fin à ces combats sans issue et ordonne le repli par échelons.
De son côté, la A Company de Murray Osten, après avoir neutralisé quelques pièces de flak, piétine sur le chemin de la station radar. Ce n'est pas le Freya qui intéresse Jack Nissenthal. Le grand sommier est déjà bien connu, mais la petite parabole installée non loin, le Würzburg, n'a pas révélé tous ses secrets, malgré le raid de Bruneval.
 Sous la protection de ses dix hommes, il progresse en rampant. Les balles qui soulèvent la terre autour d'eux ne lui laissent aucune illusion; ils ne pourront pénétrer dans la station mais lui peut tenter quelque chose, et d'un bond, sous le tir de couverture des autres, il se retrouve contre la base en béton. A grands coups de cisailles, il coupe les câbles qui relient les deux dispositifs. Puis, il boule plus qu'il ne court vers sa section. Mais seul Robert Thrussel est encore en vie. Protégeant les deux hommes, les sections se replient vers le rivage en se couvrant mutuellement.
Au-dessus d'eux passent chasseurs allemands et alliés qui s'empoignent au-dessus de Dieppe.
 Mais à part les Hurries du 174 Sqd dont les pilotes harassés en sont déjà à deux ou trois sorties, ils n'ont aucun soutien aérien direct. Les Cameron de Law en font la constatation également quand ils arrivent au point de rendez-vous avec les chars; en face d'eux, des renforts allemands, arrivés à bicyclette, ont pu constituer une ligne infranchissable par des fantassins seuls. Courageusement les Canadiens essaient de passer mais en vain. De part et d'autre, peu de pertes. Après le retour de ses guetteurs, le major Law sait que les Churchill ne viendront pas et donne l'ordre de se replier lentement. Pour l'instant les Allemands ne suivent pas, incertains des forces qu'ils ont devant eux; d'autant que les hommes de la C Company veillent et tirent bien. IWM. Date non précisée
A 9 h 30 arrive l'ordre de repli "Vanquish Green Beach 10h00"... ----------------------------------------------------------------------------- A suivre: quelques compléments, le repli et le rembarquement
A+ Amicalement  | |
|  | | stef Aspirant


Localisation : haute normandie Navire préféré : corvette flower
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 13 Nov 2011 - 19:53 | |
| merci ad hoc toujours aussi captivant !!!!!!!!!!! a+ stef _________________ demain j arrête  | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Dim 13 Nov 2011 - 21:02 | |
| bien le bonjour
j'attends toujours avec autant d'impatience la suite
toujours aussi interressant et aussi bien documenté _________________ /> LE BON DIAMETTRE POUR LE PASSAGE DE LA GODILLE ( ENGOUJURE ) DANS LE TABLEAU ARRIERE C'EST LE DIAMETTRE D'UNE BOUTEILLE DE VIN ( 75 mm )
| |
|  | | jeanbauduen Capitaine de Vaisseau


Localisation : bauduen Navire préféré : bismark uss enterprise cv6 hood
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Lun 14 Nov 2011 - 3:39 | |
| Bonjour merci continu comme ça, tu nous régales de ces lectures. Amitiés | |
|  | | Christian Le Normand Lieutenant de Vaisseau

Localisation : Hérouville-Calvados-Normandie-France-Europe
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Lun 14 Nov 2011 - 4:27 | |
| Toujours excellent, notre AD'HOC ! La suite !!! | |
|  | | miel Amiral


Localisation : BRIERE Navire préféré : LA COURONNE LE SUPERBE ORENOQUE LE RENARD LE PEREGRINE GALLEY LE KING DU MISSISSIPI LE HELDER FIRE-BOAT VEDETTE LANCE TORPILLE LE CYGNE LE REQUIN BATEAU-JOUET
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Lun 14 Nov 2011 - 5:02 | |
| Démat Récit agréable à lire et très prenant, merci à notre historien _________________  | |
|  | | Invité Invité

 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Lun 14 Nov 2011 - 5:08 | |
| Comme mes camarades la suite me manque |
|  | | didier Elève officier


Localisation : Bruxelles - Watermael Boitsfort Navire préféré : Mercator
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Lun 14 Nov 2011 - 10:52 | |
| Bravo bravo on attend la suite . Les illsutrations sont tjs aussi interessantes que le texte est captivant _________________ Sévissant aussi sur ce forum sous les alias de "Desiderius", "le sous-marinier belge"  ou encore "l'ophtalmo sadique" :twisted: Prétendu descendant d'un volontaire du 7ème (*) rgt de Hussards de Napoléon  Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères (Voltaire)  (*) pourquoi le 7ème ? Pardi c'est le seul à s'être battu à Waterloo ! | |
|  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | |  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | Sujet: Re: Débarquement à DIEPPE... Sam 26 Nov 2011 - 12:49 | |
| Bien le bonjour à tous, A Green Beach pas d’appui-feu aérien direct. Pourtant, un Hurricane solitaire surgit, largue ses bombes entre les hommes de Law et les Allemands puis, basculant vers la vallée, mitraille la Ferme.
Courageux mais insuffisant ; les pièces de la Ferme des Quatre Vents menacent toujours les mouvements de repli des différents groupes.Le HMS Albrington a, dès le début, essayé d’apporter son aide. Mais privé de tout guidage au sol, il doit se contenter de lâcher quelques salves en direction des positions allemandes, mettant hors d'état de nuire une batterie de 88. Rapidement le Lt-Cdr R.J Hanson se rend compte que, dans cette vallée large où l’ennemi est solidement retranché, ses obus risquent surtout de mettre à mal les compagnies alliées dont il ignore les itinéraires. La rage au cœur, il doit se retirer Le M.G.B 317 peut approcher au plus près et régler ses tirs avec suffisamment de précision pour neutraliser les batteries légères. Mais sa position le désigne comme une cible de choix et il doit se retirer avec une bonne partie de l’équipage hors combat. Les M.L 190 et 194 prennent alors le relais et interdisent à l’ennemi l’accès de la plage. Avant l’ordre de repli, devant l’impossibilité de se diriger sur St-Aubin, Law envisage de prendre à revers la Ferme et des sections se portent dans cette direction, accrochant durement des détachements allemands.Mais l’arrivée continuelle de renforts menace d’encercler les Cameron. Aussi dès 9 h 40 Law ordonne le retour par le chemin pris à l’aller, avec tout autant de méthode. Et, malgré le harcèlement incessant des Allemands, le major rejoint Pourville à 9 h 56, avec 80% de ses hommes en état de combattre.Pendant ce temps, à 9 h 45, Merritt reçoit un nouveau message reportant le rembarquement à 11 h 00 et ses dernières sections, dont celle de Murray Osten, décrochent immédiatement. Là non plus les Allemands ne suivent pas. Ils savent désormais que leurs adversaires sont de rudes combattants dont ils ignorent le nombre mais pas le mordant.Et quand ils font mine de poursuivre, ils se retrouvent aussitôt sous le feu précis des South du major Orme qui se retirent tout en maintenant une pression efficace.
Aussi pourquoi sortiraient-ils de leurs positions où ils sont relativement à l’abri. Peu à peu les renforts reprennent les positions conquises puis abandonnées par les Canadiens Tôt ou tard, ils le savent, les assaillants vont se retrouver sur la plage. Il sera alors facile de les soumettre à des tirs croisés, comme sur un glacis.La Scie est repassée en hâte, sous la couverture de la section du Lt Kempton qui dispose de fusils antichars « Boys ». Sur le Calpe, malgré les difficultés de liaison, Roberts et Hughes-Hallet ont bien compris qu’aucun objectif important n’a été atteint. Aussi, dès 9 h 30 des L.C.A s’approchent pour rembarquer les blessés; mais les embarcations et la plage, maintenant largement découverte, sont soumises à un feu violent. Un seul homme tente sa chance et s’effondre aussitôt.10 h 00. South et Cameron sont désormais revenus à leur point de départ. Les Allemands tiennent à nouveau les positions de la Scie à Varengeville et peuvent tenir sous un feu roulant la plage et les quelques points d’appui canadiens de Pourville.Ils se gardent pour l’heure de contre-attaquer directement car Merritt et Orme ont organisé une solide défense.10 h 45. A nouveau des L.C.A arrivent, couverts par les HMS Albrighton et Bleasdale.
 Aussitôt les navires reçoivent une grêle de projectiles. Les destroyers répliquent et pulvérisent quelques nids de mitrailleuses. 10 h 50. Le Général Haase décide de contre-attaquer. Pour lui, il faut à tout prix réduire au plus vite la résistance ennemie, interdire le rembarquement en maintenant la plage sous un feu nourri, pour pouvoir ensuite reporter l'effort de ses troupes sur Dieppe.Un L.C.A coule et les autres, criblés, doivent se retirer.Blessés et prisonniers devenus brancardiers ont été regroupés au pied de la digue. Les combattants se tiennent à l’abri des maisons de Pourville. Quelques-uns dégagent les barbelés pour faciliter l’évacuation.11 h 04. De nouveaux landing-crafts peuvent atterrir mais la marée basse porte à près de trois cents mètres la course à faire pour les atteindre.Le lieutenant Edmonson avec seize volontaires fonce vers l’Est pour gêner les tirs d’enfilade adverses. Ils savent qu’ils sont condamnés et se battent jusqu’à épuisement des munitions. Neuf survivront malgré leurs blessures. Mais sous le tir incessant qui balaie la plage, des huit cents Canadiens terrés contre leurs abris, peu tentent de gagner les barges. Les prisonniers allemands portant les blessés sont rapidement pris pour cible et Allemands et Canadiens subissent le sort commun. Le repli est l’opération la plus difficile et la plus dangereuse de toute opération. Cette règle se vérifie sur Green Beach où les Canadiens subissent les pertes les plus lourdes lors du rembarquement.Comme à Puys, depuis ses retranchements, l’ennemi n’a aucune difficulté à décimer l’adversaire.Et ce sont les mêmes scènes d’horreur.Barges chargés de blessés criblées de pojectiles, nageurs tués d’une balle en pleine tête par les snipers, soldats agrippés à des filins lancés par les L.C.A qui ne peuvent approcher.11 h 15. Merritt, Law et Orme, avec à peine une centaine d’hommes, s’efforcent de couvrir les hommes qui courent sur le sable, se protégeant au mieux derrière les débris et cadavres des précédentes tentatives. Ainsi ils repèrent une mitrailleuse qui empêche tout mouvement d’ensemble. Les trois officiers, profitant aux mieux des murs en partie abattus, peuvent approcher et grenader le nid. Ils rejoignent leurs hommes et reprennent leur tir pour retarder les éléments ennemis qu’ils aperçoivent descendant avec prudence pour prendre les Canadiens en tenaille. Profitant de ce répit, une partie des hommes peut foncer en direction des landing-crafts. 11 h 30. Il reste plusieurs centaines d’hommes bloqués au pied de la digue quand la canonnière HMS Locust
 et le destroyer HMS Bleasdale  se présentent et ouvrent le feu sur les positions allemandes, tout en tirant des fumigènes.L’Albrighton puis le Brocklesby du Lt-Cdr E.N. Pumphrey 
 les rejoignent et, sous cette couverture suffisamment puissante,
 les L.C.A peuvent enfin faire la noria et rembarquer plus de six cents soldats et les transborder sur les destroyers: 12 h 30. Sous le couvert des tirs des derniers défenseurs, une quarantaine de soldats réussissent à s'échapper à la nage et sont recueillis par un L.C.A. Ce sont les derniers à quitter la plage.
Le S.G.B.9 patrouille au large sans pouvoir approcher et sans apercevoir le pied de la digue où Merritt, Law et leurs hommes épuisent leurs munitions. Vers 13 h 15, un chiffon blanc s'agite au bout d'un fusil. Les tirs cessent. Les derniers défenseurs, dont la plupart sont blessés, se rendent.
Les photographes de la Propaganda Abteilung s'en donnent à cœur joie:


 Des Cameron partant en captivité, au premier plan le private John Makus
Le sacrifice de Merritt et de ses hommes a empêché un massacre tel celui de Puys.
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A suivre: compléments, corrections et précisions. Puis, l'assaut frontal.
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