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| | LA BATELLERIE | |
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+5AD'HOC Christian Le Normand guillemaut CapCoeurdemiel BROMURE Henri 9 participants | |
Auteur | Message |
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Invité Invité

 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mer 14 Juil 2010, 19:02 | |
| Merci Bromure, j'ai appris plein de choses.  |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Ven 16 Juil 2010, 23:38 | |
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La période dont je vais parler pendant toute la durée de ce poste va des souvenirs de famille aux années 90 ceci sera valable pour toutes mes interventions car quand mes parents ont « débarqués » le contact avec le métier à été plus ou moins coupé
Je vais vous parler aujourd’hui d’une partie de la vie de tous les jours chez les mariniers, en effet dans la profession on dit mariniers et non pas bateliers, comme il y a gens d’a terre et les gens d’a bord ce n’est pas péjoratif, un marinier qui « débarque » devient quelqu’un d’a terre ainsi on peut entendre dans une conversation entre marinier « à bord »
« tu sais Gilbert du « POULBOT » (nom du bateau) il est plus à bord il pris la retraite et il a débarqué à DOUAI
- ha bon
- maintenant qu’il est à terre il fait du jardin »
Voila une conversation type pour vous faire comprendre que la différence n’est pas péjorative
La batellerie à été très longtemps une histoire de famille, on était marinier de père en fils ou en fille, quand il y avait plusieurs enfants le plus vieux hérité du « bateau » mais les parents aidés les autres enfants à « s’établir » dans le métier
Les enfants, ils sont dès que possible mis en conscience des dangers particuliers liés à la profession .On vit 24/24 avec les parents, le rythme est donné par la journée de travail, et les parents ne peuvent pas toujours avoir l’œil sur les enfants aussi sont-il souvent dans les « logement » à la garde des freres et sœurs plus vieux, ou dans des parcs ou même attachés à une ligne de vie, ce qui choquait souvent des gens « d’a terre » qui ne comprenait pas que c’était pour la sécurité des enfants.
Le « bateau » est l’outil de travail mais aussi la maison, le métier entre dans le domaine de l’artisanat et vous vendez une péniche comme un camion, le prix de vente n’est pas lié au chiffre d’affaire mais à la vieillesse, le « modèle » et l’état générale, l’entretient et l’aménagement du logement. Aussi lors du départ à la retraite quand vous avez passé 25 ou 30 ans ou même 40 ans sur le même bateau c’est avec un gros pincement au cœur que vous le voyez partir avec son nouveau propriétaire en espérant qu’il en prendra autant de soins que vous, car quand on ne « voyage » pas (voyager -effectuer un transport) c’est l’entretient l’hiver en interieur et l’été à l’exterieur l’été on dit faire le « chomage » il faut poncer, laver, puis repeindre la totalité..Cela se fait donc entre deux transports et des heures d’entretient il y en a eu beaucoup.
Comme la totalité de la famille est « à bord » on se croise ou l’on se rencontre au fil de l’eau et l’on profite pour se transmettre des nouvelles du reste de la famille, à l’époque le portable n’existait pas, et les familles se rassemblent complétement pour quelques heures jusqu’à quelques jours lors des marriages ou………..des enterrements. Même si on est loin on s’arrange toujours pour venir.
Concernant les enfants, je vais aborder un sujet particulier ; la scolarité. Pendant longtemps, les parents apprenaient aux enfants à lire, a écrire et compter. A l’époque cela suffisait bien, pour certains, ils étaient mis en pension dans de la famille en général les grands parents à la retraite et c’était l’école communale (cas de mon père). Par la suite, des écoles spécialisées ont été créé dans différentes ville de France comme à DOUAI ou CONFLENT ST HONORINE (capitale de la batellerie) j’en cite 2 mais il y en à d’autres. Ces écoles sont des internats ou sont scolarisés les enfants de bateliers et de forains, l’internat fonctionne même le week end, il n’est fermé qu’en période de vacances scolaires. C’est mon cas, j’suis entré à 7 ans et sortie à 17 de l’internat pour choisir ……….l’armée . On n’y étaient pas malheureux, ce n’était pas germinal, le samedi après midi nous avions droit à la projection d’un film de cinema, on faisait des ballades parfois des voyages scolaires et des activités de « travaux manuels ». Bien sur les parents manquaient et chaque fois que possible les parents venaient nous chercher mais gardé bien à l’esprit que peut de mariniers avaient des voitures, à l’époque ce n’était pas courant car bien souvent si on avait le permis de capitaine mécanicien pour conduire une péniche on n’avait pas le permis de conduire une voiture, il y avait aussi l’aspect financié car en plus d’acheter le véhicule il faut aménager le bateau pour « mettre à terre » ou « rembarquer » la voiture
Pour finir la partie familiale, que j’ai survolé, l’équipage obligatoire sur un automoteur est de deux personnes, un capitaine mécanicien et un matelot, mes parents possédaient tout deux le permis de capitaine mécanicien. Ma mère travaillait comme mon père sur le bateau ce qui est encore aujourd’hui très souvent le cas . J’ai moi-même le permis que j’ai passé à LYON sur la péniche de mes parents sous le contrôle du garde de navigation de L’ILE BARBE après une interrogation sur les codes, j’ai passer la conduite. Situation cocasse, quelques années plus tard alors que je descendais la saone dans LYON, je me fais arrêter par une patrouille fluviale, on verifie les équipements de sécurité, RAS, ensuite il me demande mon permis, alors la les choses ce compliquent, comme j’avais un permis professionnel pour lui ce n’était pas bon après maintes discussions j’ai réussi à lui faire admettre que si j’étais capable de conduire une péniche de 300 tonnes, je devrai pouvoir conduire un batiment de plaisance de 800 kg, il a pris mes coordonnées en me promettant de vérifier par ailleurs si mon permis était valable, je n’ai jamais eu de suite
J’espère ne pas avoir été trop rasant et que cela vous a intéressé
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|  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Sam 17 Juil 2010, 00:25 | |
| Bien le bonjour Bromure, Tu n'as certainement pas été rasant. Bien au contraire! Je suis tes interventions avec un grand intérêt car, vois-tu, j'en suis resté à "L'homme du Picardie" et je découvre tout un monde qui ne m'est pas familier sauf à rêver devant les péniches qui passent, sur la Meurthe, à l'Ile Barbe et à La Mulatière. Grand merci à toi!!! A+ Amicalement  | |
|  | | koz bag Maistrancier

 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Sam 17 Juil 2010, 08:50 | |
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Merci Bromure
Article très enrichissant pour un Ligérien comme moi .
K B
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|  | | Galaad Aspirant


Localisation : Saint Philibert (morbihan) Navire préféré : Titanic
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Sam 17 Juil 2010, 09:55 | |
| Merci Bromure
_________________ Membre de l'ACMSJF (Association des Commenceurs de Maquettes Sans Jamais les Finir) de Yuth "Quand un verre est plein on le vide Et quand il est vide on le plaint" "Quand le beurre est allé dans le cou du chien il est trop tard (pour réagir)." "L’eau est un liquide si corrosif qu’une seule goutte suffit pour troubler le pastis." | |
|  | | didier Elève officier


Localisation : Bruxelles - Watermael Boitsfort Navire préféré : Mercator
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Sam 17 Juil 2010, 10:11 | |
| C'est un très beau témoignagne, ce n'est pas du tout rasant vraiment. Mon père quand il était enfant vivait sur les bords de la Meuse et un de ses oncles tenait une écluse près de Namur. Moi-meme qu'est ce que je ne les ai pas observé ces péniches ... En Belgique aussi il y avait dans le temps une école pour enfants de forains et "bateliers" (excuse !) , et il y a toujours une banque spécialisée dans le crédit à la batellerie ...
Si tu as d'autres choses à raconter, n'hésite pas ! Une question : comment fait-on dans ce métier pour chercher les commandes de transport ? il y a un organisme qui centralise les commandes ? c'est le bouche-à-oreille ? _________________ Sévissant aussi sur ce forum sous les alias de "Desiderius", "le sous-marinier belge"  ou encore "l'ophtalmo sadique" :twisted: Prétendu descendant d'un volontaire du 7ème (*) rgt de Hussards de Napoléon  Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères (Voltaire)  (*) pourquoi le 7ème ? Pardi c'est le seul à s'être battu à Waterloo ! | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Sam 17 Juil 2010, 22:17 | |
| Le bureau de tour ou la bourse
Que peut bien cacher ce titre, un élément essentiel de la batellerie pendant plusieurs décennies
Commençons par le début, dès la fin de son déchargement, le marinier fait pointer la lettre de voiture du transport qui vient d’être terminé, l’entreprise indique que le déchargement s’est terminé par exemple le 12/06/1981 à 14h35.
Le marinier est désormais libre d’effectuer un autre transport, pour cela il va se faire enregistrer au « bureau de tour », le nom exact est bureau d’affrètement. Ils en existent un peut partout à travers la France, j’en site quelques un : DUNKERQUE, DOUAI, STRASBOURG, GRAY, LYON, ST QUENTIN, REIMS ect………….. Ils sont répartis en fonctions des bassins ou des régions. Des réunions ont lieu à jours fixes, dans une salle assez grande rassemblant les affréteurs, qui proposent les transports, et les mariniers. On enregistre tous les bateaux présent, les «voyages » proposés sont inscrits sur un grand tableau à la craie, on trouve le lieu de chargement, la date de chargement, la destination, la nature de la marchandise le tonnage à transporter, le prix à la tonne le nom de l’affréteur, et des renseignements particuliers s’il y en a
- un exemple
Dijon -15/06/81- Anvers - tournesol - 270 -14,5- HPLM- passage frontière BLEHARIE maritime (les tarifs affichés sont inventés)
Apres il faut voir si ça fait l’affaire, si vous avez vidé à ST JEAN DE LOSNE, c’est à coté, si vous avez vidé à LYON ça fait une journée pour remonter à DIJON à vide, on pèse le pour le contre, sa vaut le coup ou pas, on aime faire des longs « voyages » ou au contraire du « local » ainsi mes parents on beaucoup pratiqué l’axe nord sud, chargement en Belgique ou dans le NORD pour LYON, CHALON SUR SAONE LE PONTET…….et retour, alors que mon oncle voyageait plus tôt dans le NORD et sur LA SEINE. Qui est classé devant vous et peut lui aussi être intéressé par un des voyages que vous convoitez ainsi comme tous le monde se connait ou presque, on sait que le PORTHOS cherche pour STRASBOURG et que le PARIS va marier son fils à CONFLENT ST HONORINE dans quelques semaines donc contrairement à son habitude, il cherche sur ROUEN ou LE HAVRE…………..
On classe par ordre d’ancienneté, LE PANAME qui a été vider le 10/6/81 à 18h00 passera avant le POULBOT vide lui le 12/06/81 14h35 qui passera lui devant le MGR qui est vide lui depuis le 12/06/81 à 14h40
Vient l’appel, chaque bateau est appelé par son nom et non pas celui de son marinier. A l’appel de votre nom on répond « passe » aucun transport ne mérite votre intérêt ou alors ANVERS, cela veut dire que vous prenez le transport pour ANVERS, s’il y a plusieurs transport pour ANVERS, on précise lequel. Dans la colonne renseignements, on trouve pour ce transport BLEHARIE maritime ce qui indique que le passage frontière doit se faire au poste frontière de BLEHARIE et maritime, déchargement dans la partie maritime du port d’ANVERS. Le voyage est alors rayé du tableau. L’étape suivante est l’enregistrement vers l’affréteur qui propose le transport, il établit la lettre de voiture correspondante, on y trouve des renseignements plus complets comme l’endroit exact du chargement, l’entreprise qui à mandaté l’affréteur, qui va réceptionner la marchandise à l’arrivé et même parfois, en maritime, le nom du navire dans lequel se fera le transbordement, toutes les consignes, on signe, on met des tampons, et le POULBOT est affrété pour son prochain voyage.
Quand j’étais môme, j’accompagnai souvent mon père à la « bourse » quand c’était possible, je voyais ainsi les copains et les copines (surtout les copines)
Ce système, qui a disparu il y a quelques années, existait aussi en Belgique. Le système actuel est comparable aux transports routiers que je ne connais pas
La suite la prochaine nuit ou je travaille | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Sam 17 Juil 2010, 22:21 | |
| je ne comprend pas, j'ai utilisé une police plus grande et ça ne marche pas désolé | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mar 20 Juil 2010, 10:54 | |
| Pésentation à l'entré d'une écluse à faible vitesse, on se met dans l'axe Ouverture des portes du bief supèrieur, à gauche ma mère (qui ne se doutait pas à l'époque qu'elle serait un jour sur le net) et à droite l'éclusière on remarque que le bief est particulièrement bien rempli. J'ai profité de la "bassiné" pour embarquer ma voiture. Quant on arrive à niveau on ferme les vannes, on pose deux ponts d'une trentaines de centimètre de large, on embarque en passant sur les ponts, on cale la voiture on dépose les ponts et l'on reprend la "bassiné" Sortie de l'écluse, jusqu'à la prochaine Si mes souvenirs sont bons, les photos ont été prises dans le canal lateral à la marne ou le canal de la marne au rhin photo prise en 1980 avec un petit appareil. Il manque un T à POULBOT sur la plaque de droite, la lettre a été accroché lors d'une manoeuvre | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mar 20 Juil 2010, 11:08 | |
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Le voyage partie 1
On rentre à bord après la « bourse » et mon père prévient ma mère, on est affrété, on part demain matin, ma mère va faire quelques courses pour les quelques jours à venir, pendant ce temps mon père discute avec les voisins des bateaux qui sont « bord à bord » avec nous pour « déhaler » en fin d’après-midi le temps de faire le ballast (60 tonnes d’eau sous le logement) car sinon le « tunnel » le s’amorce pas bien.
Ma mère revient et on « déhale » (c’est plus facile qu’un créneau en voiture) du quai RAMBAUT (Lyon) pour aller au poste d’avitaillement faire du gas oil (si je me souviens deux cuves de 4000 l ) . On fait le plein et on reste la pour la nuit.
Le matin 8h00 on remonte la saone dans LYON, tranquillement pour profiter du spectacle de la ville qui défile à VAISE on prend la vitesse de croisière, les conditions sont idéales, presque pas de courant et pas de vent, il faut seulement surveiller loin devant que rien ne passe en dessous (bois) car l’hélice n’apprécie pas.
Il faut comprendre la chose suivante vous êtes obligé de slalomé un peut car on ne voit pas grand-chose sur l’avant et en été on peut trouver dans les chenaux de
navigation des pécheurs en barque, des nageurs, des dériveurs et autres canoë qui viennent voir au plus près ou se faire des sensations sur la « ronfle » c’est très dangereux car une péniche ne s’arrête pas sur dix mètres surtout à vide, la force de succion de l’hélice est importante. Mon oncle a percuté un dériveur qu’il lui a coupé la route en SEINE, les deux personnes ont eut beaucoup de chance, il était à charge, il était « montant » donc il allait moins vite, ils se sont accrochés aux ancres le temps de les récupérer, le dériveur a été réduit en petit bois.
Autre problème de la navigation à vide le vent, en effet une péniche à vide représente une surface au vent d’environ 110 m² et c’est rigide, ça fait une belle voile, en rivière c’est large mais en canal c’est une autre histoire (je reviendrai la dessus lors de la description du POULBOT). Le passage de l’écluse COUZON se passe sans encombre et l’on aligne les km et les écluses en direction de ST JEAN DE LOSNE, avant d’arriver à la première écluse du canal de BOURGOGNE, mon père descend dans « l’houle » ( la cale ) pour mettre en place une cloison amovible et lancer un ballastage supplémentaire de 120 tonnes qui va permettre une meilleur navigation en canal et éviter de démonter la « marquise »(partie en bois démontable de la timonerie pour passer sous les ponts à vide) cet appendice n’existait pas quand on a construit les canaux aussi le passage d’air des pont n’a pas été prévu pour.
On rencontre un avalant (qui descend la rivière) qui descend au drapeau bleu pour croiser à droite (la navigation se fait normalement croisement à gauche comme sur la route dans deux cas pourtant cela se fera à droite panneau de signalisation obligeant la navigation droite/droite ou drapeau bleu visible sur la droite de l’embarcation, ne se fait qu’en rivière) car il veut profiter de la « gange »

Explications : dans la gange l’eau est plus profonde et le courant est plus puissant d’où l’intérêt d’utiliser cette partie de la rivière avalant par contre en naviguant montant on à intérêt d’utilisé la bosse (courant moins fort) mais attention de ne pas monter sur le « quillonage » (dépôt de sédiment)
On arrive enfin a ST JEAN DE LOSNE et la, il faut prendre le canal de BOURGOGNE
L’embranchement du canal est perpendiculaire à la rivière, le vent à monter et la « bassinée » n’est pas prête, on reste quelques minutes le nez au vent et le moteur au ralenti pour rester étale. L’écluse s’ouvre enfin ; le vent ayant forci avec en plus le courant par le travers, ma mère prend le « macaron » (la barre) et mon père va à l’avant pour descende le « bouteur » (gouvernail rétractable situé à l’avant) et aider à entrer l’écluse puis faire « l’étalage » ( arrêter le bateau sur une dizaine de mètre avec un câble d’acier et ensuite mettre la « retraite » (câble qui empêche la péniche de reculer) Je rappel que le jeu consiste à faire entrer un FREYCINET de longueur 38 m et de largeur 5 m dans un écluse de 41 m de long et de 5.20 m de large sur un sol mouvant et parfois imprévisible
Encore quelques écluses de canal et on arrive à DIJON (vive la moutarde) au quai de chargement
A ce propos mes parents on plusieurs fois transporté de la graine de moutarde sur DIJON pour un grande marque (250 tonnes à chaque fois car limité par les capacités du canal que mon père l’appelait un canal à grenouilles)
La prochaine fois on verra le chargement et la jauge
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|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mar 20 Juil 2010, 11:11 | |
| J'utilise une police de 12 pourtant, je tape en général mes textes quand je travaille de nuit Sur le dernier envoi j'ai changé la police dans le mode brouillon Heureux que ce sujet soit interressant | |
|  | | guillemaut CapCoeurdemiel Enseigne de vaisseau de première classe


Localisation : blanzy saone /loire Navire préféré : etranges et bizarres
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mar 20 Juil 2010, 11:19 | |
| re a toi Bromure , ainsi tes parents faisaient l'axe nord/sud ,...... alors vous etes peut etre passer par chez nous , le canal de bourgogne ( et du centre ) etait un axe primordial pour le charbon (montceau les mines ) , bien avant le transport par la route , je me souviens , plus jeunes , avoir vus un traffic important sur cette portion de canaux , malheureusement , la derniere peniche abergée sur Montceau ,sur canal du centre , vas partit au dechirage, triste fin de vie ....... un truc de ouf !!! sur ce canal du centre , j'habite a quelques kilometres du " bief de partage des eaux " : du cote d'Ecuisse les 7 ecluses , c'est le cote Atlantique , et du cote de Blanzy (mon patelin ) c'est le cote mediterané en un mot , je suis place au centre de la denivelations nord et de la denivelations sud ........ merci de nous faire partager ton experience en eau douce , il est vrais que la vie des mariniers n'etait pas simple ... tres amicalement herve :pirat: _________________ maquettiste fou , étranges et bizarres telles sont les maquettes que je scratch à tout va maquettistement Hervé    http://guillemaut-coeurdemiel.blogspot.com/ | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mar 20 Juil 2010, 12:45 | |
| Amorcer le tunnel à vide l'hélice est à moitiée hors de l'eau, elle barboote sans vraiment de rendement aussi elle recouverte sur le dessus d'un "demi-tube"qui améliore le rendement mais qui pour bien fonctionner doit être imergé le bouteur est un véritable gouvernail d'étrave et pas un dispositif qui transfer du liquide d'un coté à l'autre, en charge il est inutil et n'est toujours utilisé à vide aussi il monte dans la coque ou descent sous la coque suivant les besoins 'sutilise avec une barre franche  | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mar 20 Juil 2010, 12:51 | |
| Bien le boujours Herve, je viens de te lire ligne le POULBOT à nombreuses fois empreinté le canal de bourgagne surtout en transport de céreals quand j'étais en vacances comme c'était pas bien rapide, je suivais à pied en trotinette puis à velo sur le chemin de halage pour aider à la manoeuvre dans les écluses. Jé détaillerai plus tard le passage d'une écluse plus loin | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Jeu 22 Juil 2010, 20:47 | |
| Je viens de m'appercevoir que toutes mes photos et documents on disparues sur IMAGEUP | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Lun 26 Juil 2010, 19:37 | |
| bien le boujours je pense qu'il y à eu un pb temporaire sur image up | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Lun 26 Juil 2010, 22:41 | |
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A l’arrivée au quai de chargement, il est enregistré sur la lettre de voiture, la date et l’heure, après les formalités administratives avec l’entreprise le chargement peut commencer, il faut savoir que si le chargement ne s’effectue pas dans les délais, l’entreprise doit payer des pénalités de retard.
On ne charge pas n’importe comment, je vais commencer par le chargement d’une « toue » (péniche en bois) on doit la charger uniformément sur toute la longueur de la cale, la rigidité longitudinale n’est pas très importante, en effet les « bordailles » sont en planches donc pour ne pas fatiguer la coque on charge sur toute la longueur
Je pense qu’il s’agit d’un « berrichon » sur le canal de la Sauldre on voit bien le chargement simultané sur toute la longueur
Sur une coque métallique le problème ne ce pose pas, c’est rigide et solide.
Pourtant on ne chargera pas n’importe comment pour des raisons de conduite, car si on charge plus vers l’arrière, le bateau devient « volage », il part dans tous les sens, alors que si vous chargez plus lourd sur l’avant, il sera beaucoup plus facile à conduire
Le POULBOT se charge de la manière suivante on met 120 tonnes sur l’arrière puis, sur l’avant on charge pour le mettre à l’échelle (j’expliquerai plus loin les échelles) et on continu le chargement en revenant sur l’arrière, les 10 dernières tonnes sont pour équilibré l’ensemble
Le chargement s’effectue à la « sauterelle » (tapie roulant), à la grue, à la ballastière (surtout dans le nord dans les « rivages » pour le charbon) ou au tuyau ou à la goulotte pour les céréales

Les rivages étaient des quais équipés de ballastières sur une longueur parfois de plusieurs centaines de mètres qui permettaient de charger simultanément plusieurs bateaux de charbon
Qu’est-ce qu’on charge ?
La liste est longue : céréales, sucre raffiné ou non, en sac ou en vrac, du sel, du sable, des minerais, de la soude, des maisons préfabriquées, de la farine, des fers à béton, des fers de grande longueur (l’ouverture de cale du POULBOT était de 27.5 m en longueur) en définitif on charge tout sauf du liquide, car pas équipé de cuves, mais dans les années 70 je me rappel des CITERNA qui transportaient des produits de la pétrochimie, de quelques « cuves » qui transportaient de la mélasse ou même du vin ou de l’huile. Certains mariniers ne font que le sable sous forme de contrats avec les exploitants des dragages, ainsi en SAONE, quelques ports à sables se sont créés, et les bateaux faisaient la noria entre la drague et le port. Ces transports étaient proposés au bureau d’affrétement, mais seul les mariniers ne faisant que ça, prenaient les voyages car le matériel souffrait énormément.
Pour la petite histoire, mes parents on charger 260 tonnes en sac de 25 kg d’une poudre blanche, pour les grands moulins de PARIS, Au déchargement, un sac est crevé sur le dessus, le chef de quai nous dit de garder le sac, on l’a fait et consommé avec plaisirs car il s’agissait de crème dessert en poudre à la vanille
Lors du chargement avec certaines marchandises légères, il faut bourrer à la pelle les endroits peux accessibles par les moyens de chargement car sinon on ne fait pas le tonnage
Pour charger, il faut « découvrir » c'est-à-dire enlever les écoutilles et les « gottes » (rigole entre chaque écoutille pour évacuer l’eau de pluie), cela se fait à la main, Quand vous avez « découvert » et recouvert » vous avez manipulé 2.5 tonnes car les écoutilles sont en tôle, à l’origine les écoutilles étaient en bois, on en trouve aujourd’hui en aluminium, beaucoup plus légères et moins pénible à manipuler
La marchandise est pesée sur bascule avant d’être chargée quand le tonnage est atteint on vérifie les échelles, Elles sont aux nombres de 6, 3 à bâbord, 3 à tribord, repartie sur la longueur de la manière suivante avant, milieu, arrière. Ces échelles permettent de mesurer l’enfoncement du bateau et ainsi de calculer grâce au « verbal » (carnet de jauge) le tonnage transporté. Mode opératoire, on mesure les 6 échelles, on fait la moyenne, je rappelle que l’on charge plus lourd sur l’avant, on regarde dans le « verbal »(verbal pour procès verbal de jauge) l’enfoncement à vide, on soustrait ce chiffre de la mesure en charge et on cherche le résultat dans le « verbal » qui nous donne le tonnage emporter, l’erreur moyenne pour le POULBOT 300kg
Tous ça parce qu’un ARCHIMEDE a dit « tous corps plongé dans un liquide…….. » je vous laisse finir la formule au choix .
Un marinier ne dit pas « j’ai chargé 250 tonnes de blé pour ANVERS » il dira « j’ai chargé au mètre 40 pour ANVERS »
Dès que possible je vais contacter mon oncle pour qu’il me rappel le tonnage à 1.4 m, 1.5m, 1.6m, 1.7m et 1.8
C’est chargé, les papiers signés, on va partir
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|  | | pat Aspirant


Localisation : Maizières les Metz
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Lun 26 Juil 2010, 23:09 | |
| Interressant,ayant travaillé quelques temps dans le parc à ferrailles d'une usine de l'Est de la France,j'aurais bien aimé me rendre au port de Richemont en Moselle pour voir comment se passait le déchargement des péniches,ca doit doit aussi être calculé! | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


Localisation : FLERS EN ESCREBIEUX 59128 Navire préféré : Automoteur Freycinet des Forges de Strasbourg
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mar 27 Juil 2010, 00:11 | |
| Pour le déchargement, c'est exactement l'inverse du chargement, les problemes de rigidité pour les bateaux de bois sont les mêmes, pour les bateaux de fer, c'est plus une question de confort, sinon la vaisselle risque de virer des armoires. En générale on retire sur l'arriéré environs 80 tonnes puis on passe sur l'avant et on vide tout en revenant sur l'arriere, mais parfois on doit décharger exactement dans l'ordre ou l'on à charger ex des colls, tôle en rouleaux de 5 à 10 tonnes, le calage fait qu'on ne peut les enlever que dans un certain ordre, je reviendrais la-dessus avec l'accident du POULBOT à THIONVILLE | |
|  | | guillemaut CapCoeurdemiel Enseigne de vaisseau de première classe


Localisation : blanzy saone /loire Navire préféré : etranges et bizarres
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mar 27 Juil 2010, 08:29 | |
| re a toi Bromure , vraiment superbe , ce reportage en direct des canaux !!!! la vie de marinier devais pas etre simple tous les jours , c'est sur , de plus le chargement etant a la charge de celui-ci , ils devaient pas etre a la fete tous les jours!!!! tiens, hier , a la teloche Regionnal , j'ai vus que dans le canal transversal ( celui qui relis le canal de bourgogne a la Saone) , ils ont renflouer le remorqueur "Ampere" , qui faisait passer les peniches , il on en fait un petit musee..... hate d'en savoir plus , car , ç'a me rappel de bons souvenirs ... , quant mino , j'allais a la peche au ecrevisses sur les bords sur canal du centre .....et, que les mariniers nous repondaient avec de grand signes.... merci encore pour tes veridiques histoires de la batteleries amicalement herve :pirat: _________________ maquettiste fou , étranges et bizarres telles sont les maquettes que je scratch à tout va maquettistement Hervé    http://guillemaut-coeurdemiel.blogspot.com/ | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mer 28 Juil 2010, 01:42 | |
| La traction était humaine ou animal autre caracteristique de ce canal, il n'est relié à au cun autre Pour changer, je vais aborder un autre aspect de la batellerie, on reprendra le voyage plus tard Les compagnies Si la batellerie à été et, est essentiellement artisanale, certaines entreprises pourtant, ont créés pendant les plus belles années de ce mode de transport leur flotte pour des raisons diverses et variées. Le marinier est alors un employé d’une compagnie qui vit sur le bateau avec sa famille et qui travaille uniquement pour sa compagnie. Il y en à eut de grandes comme la « SOLVAY » ou l’ « HPLM ». La SOLVAY transportait des produits pour les USINES SOLVAY, Ils amenaient la matière première pour repartir avec le produit fini, je ne sais combien d’automoteurs il y avait dans les « SOLVAY » mais la flotte était importante et voyagée surtout dans l’est. Particularités : ils étaient tous du même modèle et peint à l’identique, le patronyme étaient SOLVAY suivi d’un numéro, quand la compagnie a vendu sa flotte on à continué à les appeler des SOLVAY Autre compagnie importante l’ « HPLM » qui possédait des bureaux dans pas mal de villes de France, ainsi à LYON les locaux existent toujours mais servent à autre chose cette compagnie si mes souvenirs sont exactes, est une des plus anciennes. Elle possédait au départ des bateaux de bois et des remorqueurs puis a évolué avec l’apparition des bateaux de fer et des automoteurs. Si une grande partie de la flotte était composée de bateaux identiques, ce n’était pas vrai pour la totalité. Ce qui les distinguait particulièrement, c’était le logo en forme de losange peint sur l’avant. Cette compagnie travaillait comme une flotte de camion si je me souviens bien. Une petite dernière, la flotte de l’ « ASTURIENNE DES MINES » d’AUBY (à coté de DOUAI) composé de cinq unités ils s’appelaient « ASTURIENNE » suivi d’un numéro de 1 à 5, ils transportaient surtout du minerai et du charbon pour alimenter l’entreprise, et uniquement en régional, cette usine fabrique du zinc en continu, et le quai était souvent très encombré par une quinzaine de bateaux attendant de décharger. Mon grand père paternel était sur l’ASTURIENNE IV et un de mes oncle sur l’ASTURIENNE V, L’entreprise a évolué (fabrication par four electrique) et les besoins en charbon diminué, le minerai est arrivé par train, et les ASTURIENNE sont restés à quai ou ils ont dépéri doucement jusqu’à la vente au déchirage Voila donc un autre aspect de la batellerie Le nom du bateau Le nom du bateau est obligatoire et doit être visible à l’avant et à l’arrièreÇa fait partie des choses obligatoires comme le matricule et le pavillon français à la poupe. Comment est-il composé ? Le choix en est laissé libre au marinier. Le nom n’est pas choisi au hasard et bien souvent a une histoire, il peut être composé d’un nom commun, d’initiales, d’un prénom…. Après sa peut devenir une histoire de famille, ainsi le « BOUTEILLE », « CANETTE », « BOUCHON » et « CAPSULE » appartiennent à la famille CASIER, dans ma famille on trouve le POULBOT et le PANAME mais on trouve aussi le MGR, le RAVINE, parfois lors d’un changement de propriétaire il est débaptisé et renommer mais c’est assez rare.Ainsi on trouve toute sorte de nom comme CONGAI, TCHAD, DUNKERQUOISFRANCOISE, JOCELYNE (tien on le connait celui-là), JUMETOI, PAPEETEOn a donc un marinier qui a été en INDOCHINE, un autre dont c’est le prénom de sa femme, le prénom de sa fille ……… , c’est bien souvent sentimental. Hiver 54 les canaux sont tellement gelés que le navigation est interrompue, il faut casser la glace réguliérement autour des bateaux. On voit bien ici le nom sur l'avant, sur les "fargues" parfois mais c'est très rare il n'y a qu'une plaque au centre sur "l'écuchon" | |
|  | | Galaad Aspirant


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Mer 28 Juil 2010, 07:33 | |
| intéressant tous ça _________________ Membre de l'ACMSJF (Association des Commenceurs de Maquettes Sans Jamais les Finir) de Yuth "Quand un verre est plein on le vide Et quand il est vide on le plaint" "Quand le beurre est allé dans le cou du chien il est trop tard (pour réagir)." "L’eau est un liquide si corrosif qu’une seule goutte suffit pour troubler le pastis." | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Jeu 29 Juil 2010, 05:59 | |
| Bien le boujours à tous, je joue le voyage interrompu car je suis en vacances pour quelques jours dans une heure je reprend dès que je rentre | |
|  | | Galaad Aspirant


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Jeu 29 Juil 2010, 07:31 | |
| bonne vacances _________________ Membre de l'ACMSJF (Association des Commenceurs de Maquettes Sans Jamais les Finir) de Yuth "Quand un verre est plein on le vide Et quand il est vide on le plaint" "Quand le beurre est allé dans le cou du chien il est trop tard (pour réagir)." "L’eau est un liquide si corrosif qu’une seule goutte suffit pour troubler le pastis." | |
|  | | didier Elève officier


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Ven 13 Aoû 2010, 12:12 | |
| Bonjour Bromure, un tout tout grand merci pour toutes les explications sur le fonctionnement de la Bourse de batellerie que tu as postées le 20 juillet. J'étais en vacances et n'avait pu te lire avant ce matin. A bientôt ! _________________ Sévissant aussi sur ce forum sous les alias de "Desiderius", "le sous-marinier belge"  ou encore "l'ophtalmo sadique" :twisted: Prétendu descendant d'un volontaire du 7ème (*) rgt de Hussards de Napoléon  Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères (Voltaire)  (*) pourquoi le 7ème ? Pardi c'est le seul à s'être battu à Waterloo ! | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Lun 16 Aoû 2010, 22:43 | |
| Je suis de retour de vacances et je vous proposes quelques photos en attendant d'en faire quelques choses de plus complet  un automoteur montant se dirigeant vers l'écluse de DOUAI on voie bien qu'il pousse l'eau plutot que la fendre  le batiment en arriere plan est ce qu'il reste de l'atelier et du garage des machines de tractions pour le halage on remarque aussi le peut d'entretient des berges à cet endroit  On ne voit pas de "bouillon d'helice" à l'arriere car l'écluse étant proche il a relnti pour y entrer  Une autre vue sur les anciens atelier des machines   Deux vues sur l'appareile à gouverner et le gouvernail ainsi que sur le tunnel dont j'ai parlé précedamment je classe et organise le reste et je vous fait une petite visite des canaux dans la region de DOUAI | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Ven 27 Aoû 2010, 12:10 | |
| La navigation Parlons d’abord de l’embarcation, elle est motorisée avec un moteur plus ou moins puissant (140 à 300 cv et parfois plus) la coque ressemble plus à une boite à chaussure dont les angles à l’avant et a l’arrière sont plus ou moins arrondis, ça ,n’a pas la finesses d’un destroyer lancer à pleine vitesse et qui fend les flots, au contraire on va les pousser. L’hélice ne dépasse pas les fonds, son alimentation en eau est loin d’être toujours parfaite, car les lignes d’eau des navires sont faites pour que l’écoulement contre les flancs et sur les fonds (les fonds de l’embarcation) arrive aux hélices, qui sont en relative profondeur. Ils naviguent en général avec beaucoup d’eau sous la quille. L’inverse d’un FREYCINET en charge et la belle vaque d’étrave du destroyer va se traduire sur une péniche par une vague qui va monter sur l’avant parce ça pousse et qui va créer un creux dans l’eau, de chaque coté au niveau de «l’épaulure », de 40 à 60 cm; la « ronfle » dont j’ai déjà parlé. Comme on pousse l’eau quand on ralenti, par exemple pour entrer une écluse, l’eau pousser poursuit par inertie, percute sur l’écluse et revient, le bateau se soulève de quelques centimètres, le temps que le mouvement d’eau dépasse d’avant en arrière. Dans un petit bief cela, le mouvement d’eau peut faire plusieurs allés retours avant de ce calmer. Si vous êtes à la présentation, pour entrée dans l’écluse ou à l’étalage (freinage pour arrêter le bateau avec un câble) ça relance vers l’avant. En rivière, la navigation est totalement différente du canal, d’abord elle va varier en fonction de la saison, quand les « points d’eau » sont bas en été, on suivra scrupuleusement la carte de navigation (par exemple sur la SAONE , avant les travaux qui ont relevé les points d’eau et supprimés des écluses) pour rester dans le chenal navigable. Dans les premiers temps ou mon père venait sur LYON, il ne connaissait absolument pas la rivière, il y avait beaucoup plus d’écluses et les niveaux d’eau plus bas. Aussi on prenait un pilote qui connaissait à fond le cours de la rivière et qui vous l’apprenez. Sur les rivières navigables, rive droite ce trouve des panneaux kilométriques tous les 500 m. Le km 0 est à l’embouchure (LA MULATIERE pour la SAONE) et le km 35 au dessus de TREVOUX. Il y avait ainsi des conversations, entre le pilote et mon père, dans la « marquise » (timonerie) du style - à cet endroit, il faut traverser, dés que tu vois le clocher tu t’aligne dessus et tu reste dessus jusqu'à l’appontement, ensuite tu reste bien à droite car il y a un banc de sable qui est dragué tous les ans et qui revient à chaque crue - et quand il y un peu d’eau ? - ne dépasse pas le milieu et quand tu es aux « fiches », c’est pas la peine de changer de coté - Mon père notait sur sa carte tous ces renseignements, et au bout de quelques temps, il faisait la descente seul à la carte puis sans carte. Je reviens sur les « fiches », les barrages à l’époque, étaient des barrages à aiguilles et fermettes ce qui ne permettait pas des chutes d’eau importantes. La régulation du débit de la rivière ce faisait en retirant plus ou moins d’aiguilles. En cas de crue importante, on enlevait toutes les aiguilles et on « coucher les barrages » car la pression de l’eau risquait de détruire les fermettes. A ce moment on passait avec les bateaux sur les barrages, mais dans certains endroits l’eau envahissait les champs et il n’était plus possible de suivre le lit de la rivière aussi les berges étaient plantées de « fiches » d’une hauteur de 3m environ peintes en rouge et blanc à bâbord et vert et blanc à tribord (tous le monde sait bien sur que le sens du courant détermine la rive gauche et droite). Il suffit de suivre entre les fiches. Conditions de navigation particulièrement dangereuses, bien souvent à ce stade, la navigation était interrompue. Les aiguilles sont en bois, de forme carré d’environs 15 X15 avec une poignée sur le dessus et sont posées cote à cote. Les fermettes sont en métal  A gauche, l’écluse, à droite, la « citrouille » qui sert à ancrer le barrage Il faut aussi savoir « lire » la rivière, ce n’est pas plus compliqué que « lire » la route. Alors qu’à vide on ne pousse plus l’eau, on a tendance à monter dessus et sans ballastage on est très léger ,(c’est relatif) il n’y a pas d’inertie mais on est une jolie voile de 110 m2 sensible au vent latéral surtout l’avant qui à le plus faible tirant d’eau, on a vue par ailleurs le problème du tunnel qui doit s’amorcer correctement pour un bon rendement (sur une péniche on peut amorcer le tunnel avec le gouvernail même si celle-ci est à moitié hors de l’eau mais chaque fois que la vitesse de rotation de l’hélice va diminuer, ça va désamorcer) en plus comme le tirant d’eau est faible avec la vitesse il y a des « troues d’air » qui se forme au niveau de l’hélice et celle-ci à tendance à avaler tous ce qui flotte à proximité et les bois flottant sont redoutables pour casser un pale ou un morceau d’hélice. On se déplace toute fois sur de petits trajets de cette manière Donc pour des parcours plus long : ballastage de 60 à 180 tonnes pour le POULBOT en fonction du trajet car ça augmente la consommation en gas oil mais cela facilite la navigation. On reprend la navigation Une fois chargé, on redescent le canal de Bourgogne pour retrouver la saone, que l’on remonte jusqu’au canal d’HEUILLIEZ, c’est un canal ancien et à l’époque la manœuvre aux écluses se fait à la main. Le passage d’une écluse se fait de la manière suivante - l’écluse est prete - mon père rentre le bateau dans l’écluse - quand un tiers environ est engagé dans l’écluse il donne la conduite à ma mère et se dirige vers l’avant - à l’aide d’un cable de 20 passé dans une bitte d’amarrage et dans les boulards, il va freiner et arreter les 280 tonnes sur 10 m environs, la vitesse n’est pas bien grande mais il ne faut pas se rater, si l’arret est trop court les porte de l’écluse ne fermeront pas, si c’est trop long avalant vous percutez les portes, si c’est trop long montant, vous percuté le radier, dans tout les cas plus ou moins de casse sur le bateau et l’écluse - une fois arrété, on passe une deuxieme amarre pour empécher le recul, pendant ce temps ma mére à replier le gouvernail de braque et va fermer une des portes de l’écluse à l’arrière, l’éclusier ferme l’autre, si vous vous naviguez montant, il faut donc monter à l’échelle pour aller fermer la porte -les portes fermées,l’éclusier se dirige vers l’avant pour commencer à ouvrir les vannes, - pendant la monté ou la descente mon pére reste aux amarrages, en effet il faut « raccourcir » quand on monte ou au contraire donner « du moue » quand on descent - arrivé au niveau, ouverture des portes comme pour la fermeture un de chaque coté -des que les porte sont ouvertes, ma mère rembarque et se dirige vers la « marquise » pour prendre les commandes , mon père retire « l’étalage » et dès que le bateau commence à avancer il retire « la retraite » puis se dirige vers l’arriere pour remplacer mère à la barre - deux variantes 1/ l’éclusier avec qui pour des raisons X ou Y vous avez eu des mots, fait la manœuvre tout seul, c’est plus long mais ça lui fait les pieds car quand il a manœuvré une porte il fau faire tout le tour de l’écluse pour manœuvrer la deuxieme porte 2/ on est 3 à bord dans ce cas un aux amarrages, un aux manœuvres de l’écluse et un dans la marquise Bien souvent c’est une éclusière, son mari lui s’occupe de l’entretient des voies de halage | |
|  | | guillemaut CapCoeurdemiel Enseigne de vaisseau de première classe


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Ven 27 Aoû 2010, 18:22 | |
| re a toi bromure passionnant !!!! que de souvenirs , ça me rapel , gamin , quant a la peche au ecrevisses , je regardais "sassée " les peniches , le canal de chez nous (dit : du centre) et placée au " partage des eaux ", je te laisse le soin de dire a nos amis ce que cela veut dire .. tiens j 'avais parler d' un livre "le Canal du Centre " ( edition a titre d'auteur ) Marie Alice CHARMELOT Jean Claude GAUTHERON je vous ferait quelque fot plus tard grands merci a toi de faire "vivre la batelerie " amicalement herve _________________ maquettiste fou , étranges et bizarres telles sont les maquettes que je scratch à tout va maquettistement Hervé    http://guillemaut-coeurdemiel.blogspot.com/ | |
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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Sam 28 Aoû 2010, 08:10 | |
| re a tous quelques foto de ce livre !! carte geographique et de denivelation une p'tite dernier pour vous montrer mon patelin dans les années 50 voila , tres amicalement herve  _________________ maquettiste fou , étranges et bizarres telles sont les maquettes que je scratch à tout va maquettistement Hervé    http://guillemaut-coeurdemiel.blogspot.com/ | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Dim 29 Aoû 2010, 11:10 | |
| bien le bonjour
J'ai parcouru de nombreuse fois le canal du centre avec mes parents je vais essayer de trouver ce livre à LYON il y a un excellent magasin qui vend ce genre d'ouvrage rue de l'ancienne prefecture | |
|  | | AD'HOC Bagnard Banni
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Jeu 23 Sep 2010, 22:50 | |
| Bien le bonjour à tous, Retrouvée dans un vieux numéro de l'Illustration du 28 décembre 1918, cette photo pas banale:  ou de l'art de recycler du surplus militaire. L'article qui accompagne cette photo est tout à fait intéressant puisqu'il apporte maints renseignements sur la participation de la batellerie à l'effort de guerre du 1er conflit mondial et sur sa situation à cette époque. Je vous en dirai plus sur un prochain post. A+ Amicalement  | |
|  | | didier Elève officier


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Jeu 23 Sep 2010, 23:13 | |
| Si cela intéresse j'ai comme cela - mais je déborde du sujet - des photos de panzer allemands dont le chassis est récupéré après la guerre par des paysans russes comme machine agricole ... _________________ Sévissant aussi sur ce forum sous les alias de "Desiderius", "le sous-marinier belge"  ou encore "l'ophtalmo sadique" :twisted: Prétendu descendant d'un volontaire du 7ème (*) rgt de Hussards de Napoléon  Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères (Voltaire)  (*) pourquoi le 7ème ? Pardi c'est le seul à s'être battu à Waterloo ! | |
|  | | Christian Le Normand Lieutenant de Vaisseau

Localisation : Hérouville-Calvados-Normandie-France-Europe
 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Ven 24 Sep 2010, 10:12 | |
| Interessant, ces chars recyclés ! Au fait, savez-vous pourquoi les bateliers sont bronzés ? Parce qu'ils suivent le chemin de hâlage ... | |
|  | | BROMURE Vice-Amiral


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 | Sujet: Re: LA BATELLERIE Lun 27 Sep 2010, 09:20 | |
| bien le bonjour
dans le recyclage du materiel de guerre, les petites machines électriques des train de la ligne MAGINOT ont terminé à la traction des peniches le long des canaux de l'est
Au sujet de la batellerie pendant les conflits, elle a été trés sollicitée, ainsi elle a servi au transport de blessés et d'hopital flottant pendant la premiere guerre, certaines coques métalliques ont été transformées en batteries flottantes, les allemands ont requisitionné des peniches à coque métallique transformées pour l'opération SEE LOWE (debarquement en angleterre) et bien sur pour le transport au profit des armées française et aussi allemandes Mon père m'a souvent raconté le mitraillage des convois de peniches sur la seine et l'explosion aprés incendie d'un bateau de munitions
je vais essayer d'illustré tout ça | |
|  | | | LA BATELLERIE | |
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