Collision USS Fitzgerald / USS John S McCain

Un petit résumé des causes "in french" trouvé chez un voisin:



Ces deux accidents auraient pu être évités et de nombreuses défaillances de la chaîne opérationnelle ont été pointés du doigt dans le rapport, daté du 23 octobre.

Quand il a été abordé par l’ACX CRYSTAL le 17 juin, le FITZGERALD avançait trop vite dans une zone connue pour être encombrée par le trafic maritime. Il n’a pas manœuvré pour éviter la collision comme le prescrit le Règlement International pour Prévenir les Abordages en Mer et n’a prévenu personne qu’il n’allait pas manœuvrer. Les veilleurs ne regardaient pas sur tribord, d’où est venu l’ACX CRYSTAL. Les opérateurs du radar de navigation n’avaient pas réglé le gain de leur écran pour en tirer une meilleure image, ils n’étaient pas avertis du fait que le navire évoluait dans une zone de trafic et n’avaient pas démarré le système d’identification automatique des navires (AIS) qui aurait pu pallier au mauvais réglage de leur écran.

Les jours précédents, l’état-major du destroyer avait effectué plusieurs inspections et fait passer plusieurs tests de qualification que le rapport qualifie de « punishing schedule of inspections and certification testing » qui aurait entraîné des privations de sommeil.

L’accident du JOHN S. McCAIN le 21 août est tout aussi édifiant. L’équipe de quart a perdu le contrôle de l’appareil à gouverner en permutant de manière inappropriée les consoles de télécommande alors que le destroyer approchait du tanker ALNIC MC. Plusieurs membres de cette équipe de quart « manquaient des connaissances de base nécessaires sur l’appareil à gouverner » et ceux qui étaient censés les avoir formés « n’avaient qu’un niveau de connaissance insuffisant pour assurer le niveau de rigueur requis par le programme de qualification. » Même le plus ancien des officiers chargé de faire appliquer les règles n’avait pas la « compréhension générale » sur la marche à suivre pour transférer la télécommande de barre d’une console à l’autre.

Ni l’officier de quart ni l’officier qui avait la manœuvre n’avaient assisté au briefing navigation l’après-midi précédant la collision (qui a eu lieu au petit matin) où ils auraient pu être prévenus des risques inhérents à la navigation dans ce secteur.

Au moment où elle a perdu le contrôle de son appareil à gouverner, l’équipe de quart du JOHN S. McCAIN n’a pas pensé à émettre cinq coups de sifflet bref qui auraient pu prévenir l’ALNIC MC de ses difficultés.

D’un autre côté, le rapport insiste sur les excellentes réactions de l’équipage des deux destroyers après les accidents, réactions qui ont permis de sauver des vies et de contenir rapidement l’envahissement de l’eau.


Et une idée de dio futur:

Akula a écrit:

Au moment où elle a perdu le contrôle de son appareil à gouverner, l’équipe de quart du JOHN S. McCAIN n’a pas pensé à émettre cinq coups de sifflet bref qui auraient pu prévenir l’ALNIC MC de ses difficultés.

C'est fou ça c'est le BA ba de la navigation , on apprend les signaux sonores même pour un permis plaisance !!!!! ha vi j'oubliais il n'y a que l'informatique qui est valable aujourd'hui ....

Dans le cas du Mc Cain (qui n'avait pas la fritte) le commandant a retardé d'une heure la mise en alerte du personnel à l'entrée dans ce détroit, le plus fréquenté du monde. Le staff n'a eu qu'une heure au lieu de deux pour se mettre en place. Le rapport est très sévère envers la direction du navire.

M'est avis que la Navy entière va subir un audit en profondeur très prochainement et que des têtes vont rouler...

_Bruno

C'est effrayant: c'est quand même la première puissance navale de la planète, et quand on sait le "prix" moyen d'un de ces navires...

Flash a écrit:

C'est effrayant: c'est quand même la première puissance navale de la planète, et quand on sait le "prix" moyen d'un de ces navires...

Moi, ça m'interpelle quelque part, y compris pour les autres marines :
On nous explique que les navires sont de plus en plus automatisés pour demander un équipage de plus en plus réduit (voir "nos" frégates classe Aquitaine).
Nonobstant la fiabilité de ces systèmes, y compris en conditions de combat réel, un équipage réduit doit être à la fois bien plus compétent/polyvalent et bien plus sollicité en cas de crise... donc plus fatigable. Est-ce que l'interface homme-machine ne devient pas plus faillible dans ces conditions ?

Une des conséquences prévisibles ne sera-t-elle pas de pousser encore plus loin l'automatisation pour enlever totalement l'humain de la conduite (mais pas de la décision) ? Dans le cas du McCain, un système complètement robotisé n'aurait pas commis ce genre d'erreur.
N'est-ce pas ce qui se profile avec le projet de navire-robot porte-container ?
https://www.meretmarine.com/fr/content/navires-autonomes-comment-vont-ils-arriver-sur-le-marche
En tout cas voici un gros problème posé pour toutes les marines...

_Bruno

Vous allez voir qu'il vont finir par couler le Bismarck tous ces c..s.

Ha ben non, c'est déjà trop tard...

C'est tout le débat sur l'automatisation, bien connu dans l’aviation...

Elle est pas belle et rare cette photo ? et toute chaude en plus ! :

Voilà un beau sujet de diorama pour les spécialistes du genre...