Aviso torpilleur 1905 en Scratch intégral au 1/100ème

Ainsi que vous pouvez le constater depuis quelques posts, ce modèle est bien "fait main" (hormis la photodécoupe que j'utilise abondamment, échelle du 1/100ème oblige). Et, si ce sujet vous intéresse, vous verrez que loupés et "mises en poubelle" seront fréquents.

CONSTRUCTION DES CHEMINEES.

Les cheminées, au nombre de 4, montrent 3 rangs de perforations en partie haute censées améliorer le tirage et l'évacuation de la fumée en partie haute. Malheureusement, elles ne sont pas de section circulaire, mais ovale, ce qui ne simplifie pas le travail du modéliste.
Afin de respecter tant l'aspect visuel de la  faible épaisseur de la tôle, elles sont exécutées en photodécoupe de 0,1 mm d'épaisseur, ce qui ne va pas manquer de créer quelques problèmes (MIGOU31 me comprendra !).

Cette photodécoupe sera soudée sur un tube de laiton pour plus de rigidité.





La photodécoupe subi un premier passage à la rouleuse afin de commencer la mise en forme, qui sera ensuite terminée manuellement.
A droite sur la photo, un tube de laiton est tourné au diamètre intérieur exact de la cheminée et surtout, sur une longueur inférieure de 5 mm, afin que l'on puisse bien voir l'épaisseur réelle de la tôle en partie haute. A ce stade, ne surtout pas couper le tube.

Soudure de la photodécoupe sur le tube.

Souder de façon classique du 0,1 mm sur une longueur d'environ 3 cm est totalement impossible (du moins, pour moi !) ; en effet, lors de la chauffe, elle va s'allonger et donc se déformer.
J'ai donc utilisé cette méthode qui m'a été enseignée par un modéliste de grand talent, Bruno Orsel.




Prendre un tube d'alu dont le diamètre intérieur correspond au diamètre extérieur de la cheminée et le couper (dans le sens de la longueur) en deux parties ; mettre en place la photo découpe sur le tube laiton et positionner le demi tube alu en partie basse. Pour cela, une simple pince à linge suffit.
Déposer sur le tube laiton, à la jonction des 2 bords de la photodécoupe, un filet de soudure en pâte (conditionnée en seringue).

Ensuite, mettre en place le deuxième demi tube en alu.




Solidariser l'ensemble avec plusieurs colliers de fils de fer torsadé ; bien serrer ces colliers.
Passer un coup de chalumeau gaz (Proxxon, qui marche très bien) ; l'alu va communiquer cette bonne chaleur au laiton et faire prendre la soudure. L'ensemble étant bien bridé, il n'y a plus de risque de déformation et la photodécoupe restera parfaitement rectiligne.

Après cette soudure, on reprend le tube au tour (c'est pour cette raison qu'il ne fallait surtout pas le couper) afin d'obtenir la collerette de raccordement en partie base, puis de le tronçonner à la bonne longueur.




Un petit passage à l'étau va leur donner leur section elliptique.
Bien entendu, opération à faire 4 fois
A suivre, si cela vous intéresse.

Le gros œuvre des cheminées étant terminé, il ne reste plus qu'à confectionner les accessoires manquants : tubes de vapeur soupapes , demi rond en partie haute, colliers de fixation et divers.



Les "pétouilles" sur la cheminée de gauche sont un résidu de colle d'un ruban adhésif (numérotation en vue du repérage des 4 cheminées).
Pour faire du demi rond, prendre 2 fils de maillechort de 0,3 mm, les  coller à l'époxy (en parallèle) et poncer (à la cale à poncer) jusqu'à supprimer une demi épaisseur.

Les colliers de fixation du tube de vapeur soupape méritent que l'on s'y attarde quelques instants.
En effet, la tige fait 0.3 mm, soudée en perpendiculaire sur un tube de 0.8 mm.




Cette soudure ne peut en aucun cas être réalisée à l'étain, le congé de soudure ne serait visuellement pas acceptable et de plus sa résistance mécanique beaucoup trop faible (il en est de même pour les spécialistes du navigant qui soudent leurs rambardes à l'étain ; faute de résistance mécanique, tôt ou tard, lors d'une manipulation, cette soudure va s'arracher).
Il faut donc impérativement braser à l'argent.

BRASURE A L'ARGENT.

Il y a peu de temps, ce simple vocable me donnait des boutons (je ne sais pas faire et je ne ferai pas !).
Pourtant, il a bien fallu que je m'y mette !
Afin de vous convaincre d'utiliser cette méthode (en fait, très simple lorsqu'on a bien compris le principe), d'abord, quelques chiffres :
- température de fusion du laiton : environ 900°
- température de fusion de l'argent (brasure : de 600 à 900° selon le type)
- température de flamme du chalumeau GRANDJEAN (gaz/oxygène)  : environ 2 800°
- température de flamme du chalumeau PROXXON (gaz) : environ 1 300°

Par ailleurs, ce type de brasure comporte 2 impératifs :
- la température de flamme : on voit que ces 2 chalumeaux sont parfaitement compatibles,
- et surtout le temps de chauffe ; pour souder des pièces de l'ordre de 1 mm d'épaisseur, avec le Grandjean (2800°), il faut compter en secondes (de 1 à 3 secondes environ) ; pour souder des pièces de 0,3 mm, celui se mesure alors en FRACTIONS de seconde !!! (1/10ème de seconde et la soudure ne prend pas - 2/10ème et la soudure est parfaite - 3/10éme et les pièces sont totalement fondues.

Pour ces petites pièces (barres de 0.3mm), j'utilise le Proxxon qui permet de mieux maitriser le temps de chauffe.
Dans l'ordre :
- bien préparer les surfaces en contact lors de la soudure (petit coup de lime)
- passer les pièces à souder à la laine d'acier (pour enlever l'oxydation toujours présente),
- petit bain d'acétone pour les dégraisser,
- déposer un filet de brasure (en seringue pour un meilleur dosage)
Approcher la flamme sur le partie la plus épaisse et dés que la soudure se liquéfie, enlever (très rapidement !) la flamme.
C'est fini.

En bref, pas beaucoup plus difficile qu'une soudure à l'étain mais beaucoup plus propre (pas de congé de soudure) et beaucoup plus solide.

Excusez-moi, en cherchant mon site de modélisme, je tombe sur votre site d'orfèvrerie !

Vraiment époustouflant !

D'accord, il faut du matériel, mais il faut surtout savoir s'en servir et un espèce de don.

N'est pas créateur qui veut !

Petite question: tu as un tour dans ton garage /atelier ?

Pour tes colliers de fixation, n'aurait-il pas été moins compliqué de percer ton tube de 0,8mm avec une mèche de 0,3mm pour y placer la tige? Un peu de colle epoxy autour pour imiter une soudure.

Pour FOX23 : d'abord, je n'ai pas la moindre espèce de don et en dépit des apparences, je ne suis qu'un modéliste de base qui "foire" bien souvent ses pièces ; simplement, je suis curieux de nature et aime bien apprendre des techniques que je ne connait pas quite à me planter (voir ci dessous). Toutefois, merci à toi pour ces compliments pas toujours mérités !
Pour 32DUNDEE : d'accord avec toi, mais sous plusieurs réserves ! je sais que je suis un modéliste "exceptionnel" et possédant un "don"
Toutefois, je te rappelle :
- qu'un foret de 0.35 coute entre 8 et 10 € chez l'Octant et si tu savais le nombre de foret que je casse (malgré mon "don") tu comprendras que je préfère cette méthode,
- de plus, il y aura toujours une portion de barre qui va dépasser à l'intérieur du tube, d'où alésage intérieur pour pouvoir mettre en place le tube vapeur de la soupape.
- quant au collage (à l'époxy ou à la cyano) de si faibles sections, je suis septique quant à la tenue lors des diverses manipulations,
- de plus, étant très paresseux de nature, le gain de temps apporté par la soudure n'est pas négligeable.
Bien cordialement à vous deux.
Hubert

Complément pour 32 DUNDEE : pour info, je travaille dans un appartement, avec un pièce de 9 m2. J'ai effectivement un tour, un OPTIMUM 140x250 VARIO, c'est à dire le plus petit de la gamme (bref compatible avec la taille de mon appartement !).
C'est un tour d'une grande qualité mécanique, précis et surtout très robuste (lors de son achat, je n'avais jamais utilisé ce type de machine ; c'est dire qu'il a bien souffert à mes débuts !).
Son seul défaut (mais qui se retrouve sur la plupart de ce type de tours) un porte outil d'une capacité de 8mm et surtout une contre pointe en CM3. Ces deux points limitant les choix d'outils.

C'est magnifique,
Les cheminées relèvent plus de la bijouterie que du maquettisme et j'admire l'ingéniosité de ce travail
Encore,
Jean

Bonjour,

Je me répète, mais c'est grace à des montages comme ça que les autres (et donc moi ) progressent.
Merci de nous faire partager tes recherches techniques.
Finalement, je vais peut-être me mettre à la brasure, moi qui découpe encore mon bois à la bocfil...

Steph

Bonjour Hugues,

Je te mets un lien que tu connais peut-être déjà, sinon cela servira pour les autres :

http://forums.airbase.ru/2008/06/t61976--ssylki-na-temy-po-proektam-korablej-i-sudov-sudomodelnogo-fo.html

Peut-être que dans le tas, tu trouveras des informations complémentaires !

Amitiés

Alain

impressionnant tout ça....

du grand art....

Merci Alain pour ce lien.
Malheureusement, du moins pour moi, le barrage de la langue reste trop efficace !
Cordialement
Hubert

Tu sais je ne lis pas non plus Tolstoï dans le texte !!!

par contre dans la barre du lien à droite tu as un petit logo pour avoir une traduction google, certes pas terrible, mais on moins tu peux retrouver les principaux mots clés.

Petite suite concernant les superstructures de l'avant.

Ainsi qu'à l'accoutumé, elles seront réalisées sur la base de photodécoupe. Plutôt qu'un long commentaire, ci-joint quelques photos.



Une fois ces pièces soudées à l'étain, on obtient le résultat suivant :



Il faut s'intéresser maintenant aux deux plates formes en tôle perforée. Je conseille très fortement l'utilisation d'une plieuse à photodécoupe, d'un faible coût, mais d'une immense utilité.



Après soudure et mise en peinture (aérographe indispensable) le résultat est le suivant :




Une fois ces pièces mises en place, on effectue une patine légère (au secours La Veille   )

Splendide ! Une grande leçon de modélisme, toutes disciplines confondues

Bien le bonjour

tu l'a trouvé ou ton outil pour le pliage de la photo decoupe, il me plait bien

Pour répondre à Bromure, je me suis procuré cet outil chez EUROMAQUETTE à Paris (voir leur site de vente en ligne). Si cela t'intéresse, tu dois pouvoir le commander chez n'importe quel magasin de modélisme. Si tu utilise la photodécoupe, c'est un outil totalement indispensable pour réaliser des pliages propres. Pour mémoire, sur l'avant dernière photo (plate forme en tôle perforée) la partie pliée des consoles fait 0,4 mm de large !
La rouleuse (très pratique) provient du catalogue OTELO.
Merci à l'Ancien pour ses compliments qui font toujours plaisir.
Bien cordialement
Hubert

Mes dernières photos ont montré la réalisation du kiosque avant.
Celui ci est surmonté d'une plate-forme supportant le canon de 75 mm et en arrière, une autre (montée sur un mât tripode).
Là encore, la photodécoupe est de mise.



Il ne reste plus qu'à assembler tout cela et surtout, sortir le fer à souder




Seule pensum, fabriquer du 1/2 rond de 0.3 mm en maillechort. c'est très simple mais un peu rébarbatif :



Un petit échafaudage en CP permet de souder la deuxième plate- forme bien à l'horizontale (c'est à dire parfaitement parallèle à la première).




On peu alors souder les consoles (après 65 ans, les loupes sont obligatoires)
Puis ensuite, les chandeliers et les filières (du tube rond de 10 mm de diamètre, en construction grandeur). Là encore, la photodécoupe est incontournable. Puis, juste pour le plaisir, on met en place (sans les coller) les caillebotis.









A suivre .....

Bien le bonjour

merci pour les infos je voie ça aprés mon installation

du superbe travail cette plate forme

C'est bluffant de réalisme, qu'utilises-tu pour faire les caillebotis, PE ou Bois ?

De la PE fox, faut suivre un peu....

Heu, cause moi meilleur !

Je te signale, l'ami, que la découpe laser sur du bois donne de très beaux résultats. La plupart de mes fenêtres, portes et autres sur mes dios de train US sont faites de cette façon par un artisan installé à Vichy.

Ah mais !

Bien évidemment, les caillebotis sont en photodécoupe.
Aussi, j'en profite pour lancer cet appel au secours !
En théorie, un pont en teck prend rapidement une teinte grisâtre, légèrement violine, teinte que j'ai essayé de reproduire dans un premier temps. Malheureusement, elle fait redoutablement doublon avec le gris de la coque, au point que l'on ne comprend plus le pourquoi de ces 2 gris.
De plus, ces caillebotis n'étaient pas construit en teck mais en frêne. Les photos d'époque (malheureusement en noir et blanc) montrent un pont très clair, de type bois briqué.
C'est pourquoi j'ai tenté cette teinte bois dont je ne suis pas particulièrement satisfait.
Aussi, si quelqu'un avait des idées de teinte en la matière, je lui serais éternellement reconnaissant.

Bonjour,

Je vais certainement dire une annerie, vu mon niveau par rapport au tien, mais pourquoi ne pas avoir réalisé les caillebotis en vrai bois assez clair ?
Luc Féron les réalisait en buis à la manière des caillebotis "grandeur" et avait indiqué sa méthode dans un article il y a quelques années.
Vu ton niveau, il me semble que cela te serait assez facilement accessible.

Juste une question de débutant

Steph

La seule chose qui peut choquer, c'est bien pour abonder dans ton sens, c'est l'uniformité de la couleur.
Même briqué, le bois (sur mon bateau j'avais un cockpit en iroko, le teck du pauvre) ne présente pas un aspect aussi parfaitement uni.

Je pense que tu peux déjà obtenir l'amélioration que tu souhaites en veinant le "bois" de façon erratique. A ce moment, en choisissant un gris plus léger que celui de la coque et en le veinant, je pense que ça devrait le faire...

Sinon, pour reprendre l'idée de Steph qui confirme ma réponse à Jef, je peux te donner les coordonnées du type à Vichy qui fait de la découpe laser sur bois. Il arrive à une finesse de fou !



Exemple de cette finesse avec les fenêtre en bois découpé laser au 1/48. Les montants se mesures en dixièmes de mm !

Merci à vous deux pour vos réponses.
Concernant les caillebotis en bois, Je connaissais bien la technique de L. FERON sur son Bouvet. Cela pose toutefois de nombreux problèmes (passer du placage de 0.6 mm à la calibreuse afin de le ramener à 0.3 mm, usiner à la fraise scie,...).
Je vous accorde que cela reste possible.
Par contre, la réalisation des encadrements va rapidement tourner au cauchemar (par exemple, encadrement circulaires - voir photos ci-dessus). Pour d'autres, c'est encore plus complexe.




Sur cette photo, on voit l'encadrement des 2 caillebotis au droit du socle du canon de 47 mm ; au 1/100ème, ces deux caillebotis font 8 mm de large. Et ce type de suggestion est monnaie courante (même le dessin des planches en photodécoupe m'a posé de nombreux problèmes).
J'ai donc rapidement renoncé.
Concernant la patine, cela reste possible sur un pont classique ; mais sur un caillebotis (j'ai essayé sans résultat convainquant, mais ne suis pas très doué !), il faudrait pouvoir effectuer une première patine dans le sens longitudinal puis une deuxième dans le sens transversale.
Peut être avec des masques en photodécoupe. A voir.
Concernant la découpe laser, au 1/100ème, la maille est de 0.6 mm, la largeur des lattes de 0.3 mm et l'épaisseur de 0.2 mm, je suis donc assez septique !
Mais je reste toutefois intéressé par cette adresse.