Naufrages & épaves WWI et WWII

Bonne nouvelle Christian
Tu comptes faire juste le Repulse ou le dio complet POW + Repulse ?🤔

Hello,
Pour répondre à Pierre, tout est prêt, la maquette, la P.E, le pont en bois et le socle du dio. Je vais le représenter pendant la bataille mais sans le Prince que je ferais plus tard car ça prendrait trop de place (1/350).
J'ai un excellent ouvrage en français qui retrace la bataille minute par minute: "la fin de 2 géants" par Bernard Ash, presse de la cité qui date de 1961.
Le film de Bruno va beaucoup m'aider pour mettre en image minute par minute le déroulement. Je ne sais pas encore à quel moment je vais représenter la scénette, mais ce qui est sûr, ce qu'il ne faut pas que le navire soit endommagé (trop de travail et pas assez de doc)...
montage prévu après l'expo de Hyères d'octobre (il faut que je finisse ce qui est en cours parce qu'un tel projet demandera du temps...)
Christian

Pour ma part j'ai prévu deux dios séparés car même au 700e c'est trop grand.
Repulse : j'ai une préférence pour le moment du "hard turn" quand "HMS Refit" vire très sec pour se faufiler entre les trajectoires des torpilles (vidéo à 8'52)
J'ai la maquette Tamiya avec le correctif Admiralty Model Works, le pont en bois et la PE.

Prince of Wales : j'ai commencé un dio d'après la célèbre photo, quand l'Express vient à couple pour évacuer l'équipage. Vidéo à 11'09.
J'ai une solide doc (en anglais) pour détailler chaque endroit du cuirassé et j'ai même correspondu il y a vingt ans avec des vétérans qui vivent (vivaient ?) en Australie, dont un marin de l'Express, pour avoir des données sur l’orientation des tourelles (principales et secondaires) et l'état, la couleur et la grande transparence de la mer ce jour-là. J'ai correspondu avec un type sympa qui a plongé sur les épaves (par 40m de fond : il parait qu'on les voit du ciel, comme sur la vidéo).
Mon dio du PoW a été suspendu quand j'ai appris la rumeur selon laquelle son pont aurait aussi été camouflé. J'ai attendu patiemment plus d'info mais je crains que ce n'ait été qu'une rumeur. Entretemps Tamiya a sorti une belle maquette d'un destroyer de type E (pour l'Express), Artwox un pont en bois et Artist Hobby un super set de photo découpe + résine bien meilleur que le vieux détaillage WEM... Et Alan Raven a publié ses études sur les camouflages de la RN dans laquelle il pointe des modifications entre la livrée vue en Islande et celle vue à Singapour quelques mois plus tard.
Pinaillage, quand tu nous tiens... mais j'assume  . Oui, le projet initial a bien changé de nature et met bien en lumière l'impressionnante progression de la technologie en vingt ans de maquettisme.

Rien que depuis un an on a vu 3Dmodelparts (USA) sortir des pompoms en résine de toute beauté et Greg de Shelf Oddity (Pologne) travaille sur des versions encore meilleures, sans parler de ses petits marins que Lionel affectionne avec raison. fini les pompoms de WEM si difficiles à monter.

Seul problème encore non résolu : représenter l'amiral Phillips au 700e va être compliqué... car il était très petit en taille (d'où son surnom de TomPouce)... Naaan, je rigole  

_Bruno

Petits bonus :
Une vidéo du même genre : la destruction de la flotte britannique de l'Océan Indien (Cornwalls, Dorsetshire et Hermes) :
https://www.youtube.com/watch?v=rXLtwnYYFYg
Et aussi :
La bataille de l'ile de Santa Cruz (L'interminable fin du Hornet, Iles Salomons en octobre 1942) :
https://www.youtube.com/watch?v=vk1jkqzR4uA

Merci Christian pour ces détails.
Te connaissant Bruno ça va être magnifique.
J'attend ces deux dio avec impatience..😉

Le milliardaire Paul Allen (cofondateur de Microsoft et désormais philanthrope et découvreur d'épave) vient d'annoncer la découverte de l'épave du croiseur lourd USS Indianapolis (CA-35) dans la Mer des Philippines.


https://www.paulallen.com/wreckage-from-uss-indianapolis-located-in-philippine-sea/

L'épave gît par 5 500m de fond sur les flancs d'une montagne sous-marine, au milieu de la Mer des Philippines. Paul Allen et son équipe, à bord de son yacht spécialisé Octopus ont réussi à localiser l'épave et ont rapporté de fantastiques photos. A cette profondeur il n'y a pas de végétation, l'eau est très pauvre en oxygène et l'épave est très "propre". On distingue même la peinture d'origine toujours présente.

Toutes ces photos sont publiées "courtesy Paul Allen" comme demandé sur son site.

L'une des ancres du croiseur :



Un débris portant le nom du croiseur :



Le matricule 35 du croiseur sur le flanc bâbord :



L'un des cabestans de la plage avant. la partie avant est apparemment détachée et couchée sur le flanc. Le cabestan porte une étoile, ajoutée juste avant son dernier voyage, quand le croiseur a reçu la Presidential Unit Citation pour l'ensemble de sa carrière :



Ici on voit la cloche du navire :



Rappelons les circonstances tragiques de la disparition de ce croiseur, la dernière unité américaine a avoir été perdue pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Après réparations et modifications à Hunter's Point (San Francisco) au printemps 1945, l'Indy fut envoyé en mission secrète : il s'agissait de convoyer le plus rapidement possible vers l'île de Tinian la matière fissile destinée à Little Boy, la bombe atomique d'Hiroshima. Après livraison de sa cargaison secrète le 26 juillet 1945 (battant au passage le record de vitesse de la traversée vers Pearl Harbor, record qui tient toujours) il reçut l'ordre de rallier Leyte aux Philippines via Guam pour (re)devenir le navire amiral de la TF 95 de l'amiral Oldendorf. Il lui fallait deux jours pour traverser la mer des Philippines, sans escorte car elle était désormais en arrière de la ligne de front et il devait juste se signaler à l'arrivée pour des exercices d'entrainement.

Malheureusement, le sous-marin I-58 du commandant Hashimoto, errant à la recherche de cibles et en fin de patrouille s'était posté à tout hasard au croisement des routes Guam-Leyte et Palau-Okinawa. La rencontre eu lieu le 30 juillet 1945 à 0h14. Le croiseur fut surpris dans l'obscurité, reçut deux torpilles qui l'envoyèrent par le fond en 12 minutes.

On estime qu'environ 800 hommes (sur 1 300) se retrouvèrent dans l'eau en pleine nuit, sans avoir pu envoyer de S.O.S.

C'est là que l'incident, déjà tragique, vira au drame. L'Indy se trouvait exactement au mauvais endroit, administrativement parlant, à cheval entre les zones sous commandement de la zone des Mariannes (Nimitz) à l'Est et sous administration de la Philippines Sea Frontier (Mc Arthur) à l'Ouest. Les communications passaient mal pour les tâches secondaires comme l'était ce convoyage de grosses unités en arrière du front et lorsque le croiseur ne se présenta pas le surlendemain en baie de Leyte, personne ne s'en inquiéta et personne ne le signala à Guam.

Alors commença un long calvaire de trois jours et demi pour les hommes séparés en deux groupes : une petite partie (avec le commandant Mc Vay) dans les quelques radeaux qui avaient été mis à l'eau et, bien éloignés, un très gros groupe qui nageait dans l'eau, soutenu par les gilets de sauvetage en kapok.
Aucune recherche n'avait été déclenchée. Les survivants étaient au milieu de nulle part, crevant de soif et brûlés par le soleil le jour. Au deuxième jour les requins rappliquèrent et commencèrent leur festin en emportant les malheureux un par un.

Enfin, au moment même où on commençait à se demander ce qu'avait bien pu devenir le croiseur, un Lockheed Ventura en patrouille de routine repéra par un pur hasard une trainée de mazout qui le conduisit jusqu'au groupe des radeaux. Un Catalina rappliqua aussitôt, qui décida d'amerrir malgré la haute mer et le monde apprit avec stupeur ce qui s'était passé. La Navy déclencha une grande opération de récupération mais au final seulement 317 hommes furent sauvés. Plus de 500 étaient morts d'épuisement ou dévorés par les requins.

Ce drame fit grand bruit : il fit la une des journaux aux USA sur la même page que l'annonce de la capitulation japonaise le 15 août. On imagine le choc dans l'opinion.
Lorsque les circonstances de "l'abandon" de l'équipage furent connues la Navy se trouva en grande difficulté face à l'opinion et choisit de s'en tirer par la pire décision imaginable : traduire le commandant Mc Vay en cour martiale pour la perte de son navire en temps de guerre (une première dans l'US Navy).
Le procès eut lieu à l'automne 1945 et l'accusation dépassa les bornes en faisant venir le commandant Hashimoto à la barre pour témoigner à charge... sans succès. L'argument principal de l'accusation était que McVay n'avait pas donné l'ordre explicite de zigzaguer en quittant son quart. Hashimoto fut formel : zigzag ou pas, vu les condition au moment du tir cela n'aurait fait aucune différence.
Ces évènements finirent par retourner l'opinion. Mc Vay, sanctionné, fut aussitôt gracié par Nimitz et rétabli dans son grade. Il prit sa retraite comme contre-amiral en 1949... mais finit par se suicider en 1968 avec son arme de service, n'ayant jamais supporté d'avoir survécu à ses hommes. L'organisation de la marine avait été mise en cause et les officiers administratifs responsables furent sanctionnés... pour voir l'abandon de toute charge devant l'ampleur du scandale.

En 2001 le président Clinton signa un décret annulant toute la procédure et rétablissant tous les personnels dans leur grade et situation.

Cette cruelle aventure de mer est racontée en détail dans le livre "Abandon Ship!" (en français : 800 hommes à la mer). Elle a fait l'objet d'un téléfilm avec Stacy Keach (1991, pas trop mal) et plus récemment d'un film avec Nicolas Cage (2016).
_Bruno

Extraordinaire, en plus je viens juste de voir le film avec nicolas cage !

Hello Bruno,
Très intéressant, pour une fois, les photos sous-marines sont de bonnes qualités!
Christian

Une histoire intéressante que je ne connaissais pas

Démat
Merci pour ce très intéressant récit avec de très belles photos

Fantastique, j'espère qu'on pourra avoir un beau documentaire comme pour le bismarck.... Et rappeler à l'occasion tout l'horreur vécue par les quelques survivants.

Juste deux anecdotes à ajouter au sujet de ce drame :

- Ce naufrage fut le plus gros de l'US Navy en pertes humaines en mer

- L'histoire tragique était en passe d'être oubliée, sauf par les acteurs et leur famille, quand elle fit surface avec la célèbre tirade de Robert Shaw dans le film de Spielberg "Les dents de la mer" (1975). Cette scène culte qui nous prend aux tripes avait été en partie improvisée par Shaw sur un script de John Milius, le scénariste et de lui-même.
Le monologue en v.o. :
https://www.youtube.com/watch?v=jMl1NbR0h_A
Le monologue (avec les erreurs de traduction) en v.f. :
https://www.youtube.com/watch?v=9Fb8jLTm3VE

_Bruno

Je connaissais l'histoire des requins et des naufragés mais pas l'origine Merci mon cher Bruno pour m'avoir appris tout cela et maintenant va dodo    les photos sont magnifiques 

J ai connu cette tragedie en montant à l epoque de mon adolescence le kit matchbox au 700 eme de l Indianapolis.

Bonjour,
Une excellente occasion de relire cet ouvrage:



Hashimoto Mochitsura commandait le I58 !
Jean

Et bien sur cet excellent bouquin qui a servit de base, ici en édition de poche:



Jean

Tragique histoire , c'est bien de se remémorer tout ça. Je ne connaissais pas la suite de cette histoire avec ce procès honteux, c'est édifiant!

merci

Alain

Le milliardaire Paul Allen, grand chasseur d'épaves vient d'accrocher à son tableau de chasse "Lady Lex", le porte-avions américain USS Lexington (CV-2), découvert le 4 mars 2018, presque 76 ans après son naufrage lors de la Bataille de la Mer de Corail.


Le porte-avions gît, parfaitement conservé, par 3 000m de fond à environ 800km des côtes australiennes.
Une petite vidéo ici :

https://www.youtube.com/watch?time_continue=68&v=-K-V_ah6IIs

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec la Guerre du Pacifique (1941-1945) le Lexington fut le premier grand porte-avions américain à être perdu au combat dans ce qui fut la première bataille "au-delà de l'horizon". A l'origine un grand croiseur de bataille mis en chantier en 1916, il fut converti en porte-avions avec son sister-ship le USS Saratoga (CV-3). Ce très grand navire permit la mise au point de l'arme aéronavale pendant les années trente et se retrouva en mai 1942 avec le Yorktown à contenir la flotte japonaise qui menaçait l'Australie.
Touché par des torpilles japonaises il devint la proie des flammes à cause de la rupture des canalisations d'essence aviation qui avaient rempli de vapeurs son grand hangar fermé. Il fut achevé par le destroyer Phelps, étant devenu non maitrisable et impossible à remorquer.

_Bruno

impressionnant

Merci pour ce lien Bruno.

Surprenant état de conservation après autant de temps.

Bonjour,
Bizarrement le lien de Bruno ne marche pas ce matin!?
en Voila deux autres qui ont l'air valides:
C'est peut-être les mêmes?



https://www.youtube.com/watch?v=-K-V_ah6IIs
 
https://www.youtube.com/watch?v=kamay42ZjXQ


Jean

Hello,
Super!!!
Dommage qu'il n'y a pas plus de photos... ça va peut-être venir...
Christian

Bien le bonjour 

c'est profond a cet endroit

Là où vous n'imaginez peut-être pas l'intérêt de cette découverte pour les pinailleurs dans mon genre, est que l'épave est dans un très bon état de conservation (les marquages des avions sont quasi intacts) et va sans doute permettre de clarifier un petit problème.

En effet, peu après Pearl Harbor, le Lexington fut débarrassé de ses quatre tourelles de 203mm qui étaient trop lourdes et inefficaces contre la menace aérienne. On équipa les plateforme libérées devant et à l'arrière de l'îlot avec des affuts quadruples de 1,1in (les fameux "Chicago pianos", qui furent plus tard remplacés par les non moins fameux Bofors de 40mm) Ces canons étaient abrités derrière un pavois qu'on voit très bien de profil sur les rares photos prises pendant l'hiver 42 et les maquettistes ont depuis longtemps naturellement intuité que celui-ci était de forme rectangulaire vu de dessus.

Or voici deux ou trois ans on a retrouvé un plan de chantier de Pearl Harbor indiquant ces modification à réaliser... et des pavois avec un avant arrondi.

Arrondi ? rectangulaire ? la barbe dessus ou dessous les couvertures ? Les images de l'épave devraient résoudre cette énigme.

Lors de sa "descente" de 3 000m vers le fond de l'océan le Lex s'est brisé en trois parties qui, par chance, sont toutes arrivées verticalement dans la vase. L'avant et l'arrière sont tombés à côté l'un de l'autre à environ un mile à l'Est de la partie centrale. L'îlot s'est détaché, semble en bon état et repose entre ces deux groupes.

Au passage : on a repéré sur le fond sept Devastator, trois Dauntless et un Wilcat en très bon état de conservation... Il faut savoir qu'il n'existe plus aucun Douglas Devastator dans le monde... ces exemplaires sont les seuls "survivants".

Jusqu'où va se loger le pinaillage...  
_Bruno

salut,une vidéo trop courte l'état de l'épave est remarquable.merci pour ce partage
a+

 
Magnifique découverte et une vidéo "petite" vaut mieux que pas de vidéo "du tout"  

L'histoire vécue n'arrète pas d'ètre "vivante"...