Fleet Air Arm Museum de Yeovilton

Bonjour, voici un petit reportage sur le musée de la Fleet Air Arm (l'aéronavale britannique) de Yeovilton.

Dans le hall des hélicoptères, des produits Westland (la base de Yeovilton se trouve sur l'ancien site d'essai de Westland)

Le gros Westland Seaking :
Il s'agit de la version sous licence du Sikorsky S-61 bien connus des passionnés de l'US Navy. Il était cependant équipé de moteurs Rolls-Royce et conçu pour la lutte anti sous-marine. Il est en service depuis 1970 et progressivement retiré. 344 furent construits.









Le cockpit :





Le poste des radaristes à l'arrière :



Vue sur le fond de l'appareil, vers la queue :



Cet appareil porte une belle livrée jaune à tribord et rouge et gris à bâbord :



Le treuil de hissage :



Dispositif de soutènement des pales repliées :



Le repliage du rotor à l'arrière :




Le Westland Whirlwind :











Et un saut dans le passé avec un Supermarine Walrus. Je me suis concentré sur les détails qui peuvent aider le modéliste.
740 exemplaire de cet hydravion de reconnaissance furent assemblés entre 1936 et 1944. A l'origine nommé Seagull V cet avions fut conçu pour les catapultes des croiseurs et cuirassés anglais. Sa coque en aluminium était une première pour l'époque et ses ailes entoilées serepliaient pour entrer dans les hangars étroits des navires.













La roulette arrière, non escamotable et qui sert de gouvernail :



Remarquez les traces de pas peintes sur la toile et qui indiquent là où on peut marcher (longeron) :





La biellette de commande des ailerons de profondeur :



Le repliage compliqué des ailes avec un panneau escamotable à l'intérieur, spécialité anglaise et qu'on retrouve sur le Fulmar et le Firefly :













La suite à venir
_Bruno

Suite du hall des hélicos avec un Westland Wessex très "photohygiénique"

Le Wessex était un développement British à partir du Sikorsky H-34, avec un turbopropulseur à la place du moteur à essence en étoile dans le nez. En production de 1958 à 1970. Ce fut le premier hélicoptère en grande production propulsé par turbine à gaz. Un Wessex... déguisé en H-34 apparait à la fin du film "K-19" (l'histoire du soum nucléaire russe) ainsi que dans les scènes "Vietnam" de "Full Metal Jacket".





Le repliage de la queue :











A présent un Westland Dragonfly :
Le Dragonfly était une version sous licence du Sikorsky S-51. En production entre 1949 et 1954.













Voilà pour les hélicos.
_Bruno

Suite...

Le Fairey Fulmar, célèbre chasseur embarqué, produit en 600 exemplaires entre 1940 et 1943. Malgré un maque de puissance il était solide, fiable et disposait d'un armement puissant de huit mitrailleuses.









L'entrée d'air très visible sur l'avion et la maquette. Je voulais montrer ce qu'il y avait au fond.











Le système de repliage des ailes entrainait une flexion à l'extrémité et pour assurer un peu de rigidité lors de la manutention une fixation aux ailerons était prévue (cela alourdissait et complexifiait l'ensemble, hélas)



Le repliage à l'horizontale exigeait un panneau rabattable du bord de fuite de l'aile comme sur le Walrus, avec le poids supplémentaire conséquent :



Notez le système de maintien de l'aile pliée au fuselage :



Le Fairey Firefly, un beau chasseur/ avion de reconnaissance biplace embarqué produit en 1700 exemplaires à partir de 1943 pour succéder au Fairey Fulmar. Retiré du service en 1956. Un avion solide et docile bien qu'un peu sous motorisé vu sa taille.





Le système complexe de repliage des ailes évolue et tend à se rapprocher du concurrent Grumman. La plus faible hauteur sous plafond des hangars britanniques limitaient les solution de repliage vers le haut et le repliage vers l'arrière, façon "Grumman" était protégé par un brevet pris par... Leroy Grumman. Il ne restait que des solutions plus complexes, voire plus lourdes.

Deux chasseurs embarqués plus récents à présent.

Le Supermarine Seafire, à l'origine une version navalisée du Spitfire. Produit en 2334 exemplaires à partir de 1942. Le repliage des ailes se fait maintenant vers le haut mais la faible hauteur sous barrot des hangars des Illustrious impose deux "plis", ce qui complexifie l'ensemble et l'alourdit.





Le Hawker Sea Fury, version navalisée du Hawker Fury, lui-même descendant du Tempest. C'est le dernier et le plus rapide chasseur à hélice de la Fleet Air Arm. Produit à 844 exemplaire entre 1945 et 1955. Il est propulsé par l'énorme Bristol Centaurus que je me suis régalé à photographier.







L'énorme Bristol Centaurus : 18 cylindres en double étoile, 3000CV, de la belle mécanique !







Pour la suite, une incursion chez les avions américains utilisés par la FAA.
_Bruno

Ahhh le Sea fury, une sacrée bête. C'est pas pour rien qu'il est toujours présent lors des air races aux US.....

Je passe à présent aux navions américains utilisés par la FAA pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Comme ils sont très connus et abondamment photographiés, je me suis concentré sur ce qui me manquait, à savoir les trains d’atterrissage et le système de repliage des ailes.
Les avions ici montrés utilisent tous le principe de repliage breveté par Leroy Grumman et inspiré... par l'articulation de l'aile d'un oiseau. Un système simple de pivotement autour d'un axe incliné à l'aide d'un vérin électro-pneumatique.

Le Grumman Wildcat, appelé Martlet dans la Royal Navy. A l'origine c'était une évolution du biplan F3-F auquel on avait enlevé l'aile suérieur, puis le concept évolua pour aboutir a ce "petit" chasseur très efficace.
L'arrivée du Martlet dans la FAA tient un peu des hasards de l'Histoire. La France, la Belgique et la Grèce avaient commandé des Wildcat "européanisés" à Grumman mais en raison de la défaite, c'est la Grande Bretagne qui hérita des 121 avions livrés. Par la suite les anglais commandèrent d'autres versions du Martlet, totalisant 753 appareils.
A l'origine le Wildcat/ Martlet n'avait pas d'aile repliable, mais comme les ascenseurs des Illustrious étaient trop petits pour leur envergure, la FAA reçut dès 1941 les premiers Martlets II à aile repliable, bien avant l’équivalent US Navy.





















Grumman Hellcat : successeur du Wildcat, plus gros, plus puissant. La FAA en reçut 1263, à l'origine rebaptisés Gannet Mark I, mais le nom Hellcat fut finalement remis pour simplifier les appellations.



Le "chat de l'enfer" existe bien :













Grumman Avenger. Introduit dans l'US Navy en 1942 et dans la FAA un peu plus tard sous le nom de Tarpon, renommé Avenger presque aussitôt. 1056 avions délivrés, dont 100 après guerre.











A suivre avec les navions d'après-guerre
_Bruno

Hello,
C'est super!
je me régale, j'espère que j'aurais l'occasion de m'y rendre un jour, vivement la suite!
Christian

Un petit oubli de la période 1943-45 : le Chance-Vought F4U Corsair
La FAA voulait un chasseur avec un rayon d'action supérieur au Sea Hurricane et au Seafire et son choix se porta sur le nouveau Corsair. 95 F4U-1 furent livrés à partir de 1943 pour un total final de 2012 avions. Ironiquement leurs ailes étaient rognées de 20cm pour pouvoir passer repliées dans les hangars des Illustrious et on découvrit à l'occasion que la modification améliorait le comportement à basse vitesse. Les pilotes anglais mirent au point une technique d'approche qui rendait -enfin- l'appontage possible sans danger. Le Corsair n'était pas qualifié pour apponter sur les PA américains pour cette raison et il équipait les unités des marines dans les iles du Pacifique, donc à terre. La nouvelle technique d'approche par bâbord avec virage sur l'aile permettant de voir le pont du bateau jusqu'au dernier moment et fut adoptée par tous en 1944.

Le Corsair exposé ici a la particularité d'être encore "dans son jus" depuis 1944 : la peinture a été soigneusement enlevée jusqu'à découvrir la couche originale. Il est intéressant de voir comment la peinture est usée.







L'après-guerre a vu une grande quantité d'avions spécialement conçus pour la FAA (et aussi la RAF).
Les avions qui suivent sont exposés dans un grand hangar plongé dans le noir et qui reconstitue le pont d'un porte-avions. A chaque extrémité un écran géant montre un appontage et un catapultage. Le tout est dominé par une "reproduction" de l'ilot de l'Ark Royal qui se visite et comprend une très vivante reconstitution d'un intérieur de PA des années 50-60.
Les photos ne sont pas très bonnes car la prise de vue au flash dans l'obscurité écrase les détails et j'ai préféré utiliser le plus possible la lumière naturelle.

Le Fairey Gannet. Cet avion massif, un peu l'équivalent anglais de notre Alizé, fut construit en 348 exemplaires entre 1953 et 1959 en version anti sous-marine et surveillance aérienne. Il se distinguait par son turbopropulseur entrainant deux hélices contra-rotatives et ses ailes repliables en trois sections pour entrer dans les hangars anglais.





A côté on trouve un tracteur de piste d'époque :









Le De Havilland Sea Vampire, le célèbre avion bipoutre qui équipa aussi la Marine Nationale. Construit en 3268 exemplaires à partir de 1946 il fut un grand succès commercial et fut vendu ou construit sous licence par 11 nations dont 250 rien que pour la France.



Le De Havilland Sea Vixen : un chasseur biréacteur bipoutre à la mise au point difficile, construit en 145 exemplaires à partir de 1959. Retiré du service en 1972. A l'instar de son contemporain américain, le Phantom II, il était le premier chasseur anglais à ne pas posséder d'armement interne propre (canons) et emportait ses armes sous les ailes, principalement des missiles AA.
Le cockpit biplace était curieusement arrangé : une verrière déportée à gauche de l'axe pour le pilote et un compartiment noyé dans le fuselage pour le radariste, assurant un environnement plus sombre propice à la lecture des écrans électroniques.



Un Hawker Sea Hawk, chasseur produit en 542 exemplaires à partir de 1953 :



Le "gros" Blackburn Buccaneer, le "tueur de croiseur". Un gros biréacteur conçu comme réponse à la mise en service de la grande série des croiseurs légers soviétiques de la classe Sverdlov. Ces 14 croiseurs (30 initialement prévus) menaçaient les lignes de communication dans l'Atlantique et plutôt que de concevoir un navire pour les contrer, la RN préféra opter pour un avion d'assaut armé d'une bombe classique ou nucléaire pour une attaque ciblé très brève. Le Buccaneer était né.

Quelque peu sous-motorisé, il se distinguait par son gros aérofrein de queue, dit "crocodile".
Le catapultage du Buccaneer était très curieux : pour augmenter l'incidence de l'aile celui-ci était lancé nez levé, le train avant en l'air.

Dans cette vidéo on peut voir des catapultages de Fairey Gannet, De Havilland Sea Vixen et Buccaneer (avec le nez levé) :
https://www.youtube.com/watch?v=9GmedVgbW-A











La suite plus tard.
_Bruno

De bien belles photos, merci Bruno.

Bonjour,
Beau reportage, merci.

Michgir

Je continue ce reportage avec l'avion emblématique de la Royal Navy d'après-guerre : j'ai nommé le Hawker Siddeley Harrier, le seul VTOL au monde à avoir eu une carrière en service et l'épreuve du combat.

Yeovilton expose deux avions de ce type : l'un des prototypes Hawker Siddeley P.1127 (l'ancêtre) et un Sea Harrier FRS1 ayant combattu aux Malouines en 1982.

Ce projet commença en 1957 chez Bristol et Hawker avec la conception d'un réacteur à tuyère orientable qui devait aboutir au Bristol BS-100, puis au fameux Pegasus.
Un an plus tard l'avion était en cours de conception, à l'origine comme successeur du Hawker Hunter. Fin 1960 le prototype effectuait son premier vol complet en VTOL.
En 1964 le P.1127 donnait naissance au FGA.1 Kestrel (9 exemplaires) qui fut le premier modèle présenté aux américains et devait aboutir des années plus tard à l'AV-8 Harrier du Corps des Marines. Le Kestrel avion d'évaluation, était plus puissant que le P.1127 et plus performant.
Les Harrier de première génération furent produits à 278 exemplaires entre 1967 et 1978.
La deuxième génération de Harrier, dont fait partie le Sea Harrier fut produite par British Aerospace à partir de 1980 et surnommé "the Shar" (Sea-harrier). 111 exemplaires furent en service entre 1978 et 2006 (GB)/ 2016 (Inde)

Le P.1127 : l'avion exposé est l'un des quatre avions de développement. Six furent construits au total en comptant les deux prototypes. Cet avion a été modifié ensuite en substituant son aile par une voilure de Harrier GR-1 pour essais.







Et voici son moteur, le très impressionnant mais aussi très compact Bristol BS-100 :









Un magnifique Sea Harrier vétéran des Malouines en configuration STOL :









Et voici son moteur, le fameux Bristol Pegasus :









Le musée de la Fleet Air Arm comprend beaucoup d'autres avions, ainsi que quelques belles maquettes de porte-avions que je posterai plus tard.

La description complète du musée avec la liste des navions est ici (en anglais) :
https://en.wikipedia.org/wiki/Fleet_Air_Arm_Museum

A suivre...
_Bruno

Bonjour,
Merci pour le partage de ce joli reportage photographique.
Belles photos bien détaillées!
Amitiés,
malva 62

Bonjour,
Encore merci.

Michgir