Bonjour à tous!
Les poulies et les manoeuvres sont un problème quand on travaille au petites échelles : elles sont très complexes à établir de manière réaliste, alors que leur absence est très visible et gênante.
Après avoir essuyé plusieurs échecs en tentant d'en réaliser avec du fil, j'ai cherché un moyen de tricher qui soit à la fois réalisable assez vite en grand nombre et visuellement acceptable.
Sur un modèle du "Glorieux" au 1/150ème de chez Heller, cela donne quelque chose de ce genre sur la la partie visible de la deuxième batterie :
L'idée est de réaliser des manoeuvres en plastique que l'on va rapporter d'un seul tenant à leur emplacement.
Pour ce faire, la première étape consiste à se munir de longueur de plastique étiré que l'on fabrique avec des chutes de grappes chauffées à la flamme d'une bougie. La technique est bien connue. La seule difficulté reste de produire des fils de la finesse que l'on souhaite avec des longueurs suffisantes. La seule méthode à ma connaissance consiste à en faire beaucoup et à trier!
Un point quand même : quand on chauffe le plastique il faut surtout éviter de le laisser prendre feu!
Les longueurs sélectionnées sont ensuite placées sur un chantier (ici une chute de résine) que l'on a recouvert de scotch placé à l'envers pour que les fils soient fixés. Le double face est idéal, mais on peut faire avec du scotch ordinaire. L'écartement est fonction de se que l'on souhaite obtenir et de la taille des futures poulies. Le choix du fil étiré vient de ce qu'il est compatible avec les rondelles et peut donc se coller à la colle liquide pour plastique.
Les poulies sont simplifiées : je les réalise avec des rondelles de carte plastique obtenues avec un petit emporte pièce. si l'on travaille avec des rondelles plus grosses il reste possible de les limer un peu pour les rendre oblongues. Là je n'ai pas pris la peine de le faire... Comme précisé ensuite, je le regrette un peu!
Une fois la longueur souhaitée calculée aussi précisément que possible avec un compas par exemple, il suffit de coller les rondelles sur le fil étiré avec un peu de colle liquide. J'ai fait deux "modules" ici : un long pour la manoeuvre fixée à l'arrière de chaque pièce et un plus court pour celles qui vont entre l'affût et la muraille. Un espace est laissé entre chaque ensemble pour la coupe et l'ajustage.
Quand tout est sec, les longueurs sont retirées. Si le collage est bon, l'ensemble est étonnamment solide. On peut d'ailleurs le renforcer encore avec un filet de superglue passé avec un bout d'étiré sur chaque jonction. Je n'ai pas fait l'expérience encore, mais je pense que c'est à ce stade qu'un coup de lime permettrait d'ovaliser les poulies. je m'en veux : j'y ai pensé trop tard!
Chaque manoeuvre est ensuite débitée (ici trois grandes et quatre petites). L'étiré qui dépasse est coupé d'un côté mais laissé dépassant de l'autre pour l'ajustage lors de la mise en place.
Les manoeuvres mises en place : l'étiré qui dépasse permet de figurer le passage d'un cordage dans les anneaux fixés au pont. Le surplus étant coupé après séchage. Sur les affûts, j'ai ajouté une autre rondelle qui permet aux manoeuvres latérales de faire dormant d'une manière plus agréable visuellement.
Pour une vingtaine de pièces gréées de manière plus ou moins complète, il m'a fallu quatre ou cinq heures réparties sur deux soirées. Le travail va finalement assez vite une fois la routine mise en place et je pense que le visuel est acceptable.
On peut naturellement varier beaucoup sur cette technique : coller par exemple une rondelle de chaque côté pour des poulies visibles sous les deux axes. Travailler des longueurs individuellement pour des manoeuvres individuelles. Varier les formes, les tailles et les emplois. Je travaille actuellement dans le même ordre d'idée pour les ensembles caps de mouton/rides pour les huniers de mon Glorieux.
En espérant que ce truc pourra servir.
A+
Gilles(Lostiznaos)